dimanche 30 décembre 2007

Quand les bibliothécaires (me) tapent sur le système

Parce qu'il n'y a pas que les usagers qui savent être gonflants. Les bibliothécaires - et les vacataires - peuvent parfois :

- Discuter très fort entre eux et/ou au téléphone
- Garder un document emprunté pendant plus de 6 mois (après quoi je passe pour le Père Fouettard quand je leur tombe dessus : "Comment ça, tu pistes tous tes achats ? - Ben ouais, aboule")
- Prêter des usuels
- Faire disparaître les nouveautés avant même leur mise en circulation (encore que les services techniques, nettoyage, voire certains élus puissent être soupçonnés ; même fermée, la médiathèque est un vrai hall de gare)
- Doter les nouveautés du talent d'invisibilité en rédigeant des notices de catalogage invraisemblables ("T'as pas noté le titre et t'as mis l'auteur dans la zone d'édition ! - Ah ?") ou en rangeant les documents à n'importe quel endroit sauf le bon
- Ne pas être foutus d'orthographier correctement "Bourvil", "Rolling Stones" ou "Edgar Poe", et donc repondre "On n'a pas" lorsque quelqu'un les cherche
- Faire profiter les usagers de leur mauvais goût en diffusant Vitaa à plein volume lorsqu'on leur confie les rênes du secteur Musique (au moins, ils ne risquent pas le procès pour élitisme...)
- A l'inverse, jouer aux défenseurs du bon ordre culturel en démolissant de façon stérile et gratuite les choix d'un usager avant même qu'il n'ait eu le temps de tourner les talons. Rien de plus efficace pour le dégouter de revenir.

Liste non exhaustive, n'hésitez surtout pas à la compléter : le défouloir est ouvert.


mercredi 26 décembre 2007

2007 : une bonne cuvée... sauf pour les Anglais

Panorama des albums qui ont bercé mes chères oreilles cette année ; la pop se porte plutôt bien, merci pour elle. On notera la prépondérance des labels indépendants et l'absence totale d'artistes anglais... Il va falloir qu'ils se réveillent.

Aereogramme - My heart has a wish that you would not go [Chemikal underground]
Arcade Fire - Neon bible [Merge]
Blanche - Little amber bottles [Loose music]
Bodies Of Water - Ears will pop & eyes will blink
Earlimart - Mentor tormentor [Majordomo]
Great Lake Swimmers - Ongaria [Nettwerk]
Hey Hey My My - Hey hey my my [Sober & gentle]
Lavender Diamond - Imagine our love [Matador]
Okkervil River - The stage names [Jagjaguwar]
The Postmarks - The Postmarks [Unfiltered]
The Shins - Wincing the night away [Sub pop]
Maria Taylor - Lynn teeter flower [Saddle creek]
Anna Ternheim - Separation road [Stockholm / Universal]
Suzanne Vega - Beauty & crimes [Blue note]

A signaler, de fort belles choses du côté de la soul et du funk façon vintage :

The Dynamites - Kaboom ! [Ter à terre]
Bettye LaVette - The scene of the crime [ANTI]
Sharon Jones & The Dap-Kings - 100 days, 100 nights [Discograph]
Mavis Staples - We'll never turn back [ANTI]
The Sweet Vandals - The Sweet Vandals [Unique]

Bonne année donc !


vendredi 14 décembre 2007

Les Simpson et la bilbliothéconomie



Entendu ces derniers jours dans deux épisodes :

"Tout est numérisé et peut tenir sur ce super cd-rom. Nous avons donc jeté tous les livres".

"Les dirigeants de la bibliothèque ont supprimé le secteur Littérature pour installer un distributeur à esquimos !"
.

C'est ce qui s'appelle coller à l'actualité.



mardi 11 décembre 2007

Respect yourself : the Stax Records story [DVD]



Editeur : Universal, 2007
Indice PCDM : 1.413 - Soul

Si la Motown avait réussi un parfait cross-over avec ses diamants noirs polissés pop, la soul authentique était l'apanage de son concurrent Stax. Complémentaire de l'indispensable livre Sweet soul music, ce DVD offre une impeccable rétrospective du label de Memphis. Des images d'archives et de nombreuses interviews des acteurs de l'époque nous font revivre sa fondation, son fonctionnement totalement artisanal, ses premières stars, l'ascension d'inconnus nommés Otis Redding ou Isaac Hayes, ses déboires légaux et économiques... jusqu'à sa disparition. Avec en prime un live de la tournée européenne 1967 de cette incroyable écurie, que demande le peuple ? Peut-être, peut-être, un aussi beau travail portant sur le mythique Wrecking Crew de Los Angeles. Ou sur les sessions d'enregistrement du jeune Phil Spector. Ou sur le Brill Building de New York. Et en français s'il vous plait. L'espoir fait vivre, non ?


dimanche 25 novembre 2007

Chu Berry - Berry story [1936-1939]



Label : Jazz Archives
Indice PCDM : 1.33 - Swing, jazz classique

On l'aura deviné à la lecture de ce blog : je ne suis pas un fondu de jazz. Non que j'ai une dent contre mais ce style ne m'avait jamais touché jusqu'ici, notamment en raison d'un rapport à la technique qui vire parfois à la simple démonstration (surtout du côté du jazz-rock). Restaient Coltrane, Miles Davis et Barney Kessel (idole de Phil Spector) qui avaient su trouver le chemin jusqu'à mes oreilles. Cette palette réduite tend à s'élargir avec les groupes de washboard et quelques chanteurs des années 20 (notamment le "Midnight, the stars & you" de Ray Noble)... et Chu Berry donc, dont j'ai entendu le saxophone avant de connaitre son amusant patronyme. Peu connu visiblement (dear God, j'ai collé le spécialiste jazz de la Fnac avec) mais loin d'être le premier venu vu qu'il a accompagné des pointures telles que Cab Calloway et Lionel Hampton avant de périr à l'âge de trente ans. J'ai immédiatement aimé ce son pour son côté surrané qui lui donne un charme immédiat, pour l'ambiance particulière dégagée par ces morceaux. Il est parfois agréable d'oublier un peu les guitares...

Liens temporaires Yousendit :

Chu Berry & his orchestra - Now you're talking my language
Chu Berry & his orchestra - Maelstrom
Lionel Hampton & his orchestra - Shufflin' at Hollywood

Cadeau bonus pour les fans de Shining :

Ray Noble - Midnight, the stars & you


jeudi 15 novembre 2007

J'ai testé pour vous... la réduction du personnel

Ce fut annoncé sur l'air des lampions : les fonctionnaires d'Etat sont trop nombreux, il faut supprimer des postes. Soucieuses de satisfaire à cette maxime, de nombreuses municipalités se sont fait un plaisir de la mettre immédiatement en pratique sur le personnel de la fonction publique... territoriale. En bibliothèque ça peut donner quoi ?

* En premier lieu, les congés pour maternité ne font plus l'objet que d'un remplacement sur trois, voire sur quatre. Le personnel des bibliothèques étant toujours majoritairement féminin, les effets se font vite ressentir.

* Lors de départs pour mutation, certaines procédures de remplacement s'efforcent de battre des records dans la catégorie "course de lenteur". Parti vers d'autres cieux en mars dernier, l'un de mes responsables n'a toujours pas été remplacé à l'heure actuelle. Ses tâches étant dès lors dévolues aux autres responsables de secteurs, on note une tendance de ces derniers à délaisser leurs équipes, occupés qu'ils sont à combler les brèches.

Etant donné les nombreux postes vacants et l'accélération des départs de titulaires excédés, il ne reste qu'à embaucher moult vacataires pour maintenir l'établissement ouvert. C'est pratique pour l'employeur, les vacataires : payés des cacahuètes, ils peuvent être renvoyés d'un jour sur l'autre. C'est pratique pour l'Etat aussi : même après des mois de service, un vacataire remercié ne touchera pas un centime d'ASSEDIC. On comprend dès lors que la réforme Pécresse prévoit déjà que le personnel qualifié des bibliothèques universitaires puisse être remplacé par des vacataires.

Dommage qu'ils reste tant d'ombres à ce tableau idyllique. En premier lieu, la disponibilité du vacataire : ayant d'autres choses à faire dans sa vie que scanner des code-barres, le vacataire pourra parfois manquer à l'appel. S'il est étudiant, il a des partiels. S'il ne l'est pas, il cherche d'autres possibilités d'emploi Il arrive ainsi que le vacataire soit plus rapide que la direction et annonce de lui-même sa démission : soyons sport, c'est bien joué.

Autre point délicat : un vacataire, ça se forme. La formation demande du temps et... du personnel, ce qui peut vite devenir problématique quand ledit personnel est en sous-effectif. Deux possibilités :

* Condenser au maximum la formation : j'ai ainsi vu des nouveaux censés ingurgiter les systèmes de cotes, le plan de la médiathèque, le fonctionnement du logiciel et les aléas du service public en l'espace d'un après-midi. Autant dire que les titulaires passeront dans les semaines suivantes un certain temps à corriger les erreurs de rangement et les fausses manoeuvres des malheureux, ce qui est vite usant pour les nerfs.

* S'inspirer de l'exemple des entreprises avec les stagiaires, et faire former les nouveaux vacataires par d'autres vacataires déjà rodés. Si, si.

Le miracle de ce système de fonctionnement est qu'il arrive fréquemment de pouvoir compter sur des vacataires efficaces, motivés et dynamiques. Mais arrive toujours le moment où ces valeureux éléments se lassent de leur statut et de leur maigre salaire, n'obtiennent pas la pérénnisation qu'ils mériteraient pourtant, et annoncent leur départ. Ce qui entraine de nouveaux appels aux volontaires, de nouvelles séances de recrutement, de nouvelles formations baclées et une pêche de vacataires beaucoup moins miraculeuse. Pendant ce temps un bon tiers des titulaires restants mitraillent leur CV aux quatre coins du pays, les départs non comblés entrainent une accumulation de documents non traités dans les bureaux (ce qui fait râler l'usager sevré de nouveautés), les projets restent lettre morte, les réunions ont des allures de batailles rangées, et les heures supplémentaires parfois nécessaires ne sont, comme le prévoit la loi, pas rémunérées.

Chouette ambiance.


lundi 29 octobre 2007

Compilation maison : Heavenly Sad Hits

Hommage à cet éternel vecteur de larmes qu'est la pop, hommage à ces chansons méconnues... Avec tout mon amour.

free music



1. Earlimart - Color Bars
[extrait de The Avenues EP, 2003]

2. Postal Blue - I Know Where Your Dreams Go
[extrait de Postal Blue EP, 2000]

3. Linda Perhacs - If You Were My Man
[extrait de Parallelograms, 1970]

4. Barbara Sipple - Song For Life
[extrait de la compilation Wayfairing strangers : ladies from the canyon]

5. Martha Wainwright - Far Away
[extrait de Martha Wainwright, 2005]

6. Kim Norlen - One More Thing
[extrait de The Green Door, 2002]

7. St Thomas - Strangers Out Of Blue
[extrait de I'm Coming Home, 2002]

8. Jackson C. Frank - Milk And Honey
[extrait de Jackson C. Frank, 1965]

9. Gene Clark - With Tomorrow
[extrait de White Light, 1971]

10. Spearmint - It Will End
[extrait de A Different Lifetime, 2001]

11. Denise James - Love Has Got Me Crying Again
[extrait de It's Not Enough To Love, 2004]

12. Pete Dello - Do I Still Figure In Your Life
[extrait de Into Your Ears, 1971]

13. Dotti Holmberg - To Touch Upon The Light
[extrait de Sometimes Happy Times, 1966-1970]

14. The Pale Fountains - Faithful Pillow pt. 1
[extrait de Pacific Street, 1984]

15. Ben & Jason - What I Meant To Say
[extrait de Emoticons, 1999]

16. The Zombies - The Way I Feel Inside
[extrait de Begin Here, 1965]

dimanche 28 octobre 2007

vendredi 5 octobre 2007

Détournements de couvertures : variante

En l'espace de quelques jours, toute la faune des internautes français a pu admirer les hilarants détournements d'albums de la pauvre Martine. Une initiative qui fait des émules sur certains forums musicaux :




Les a-mateurs apprécieront.
(Pauvre Nick)


jeudi 4 octobre 2007

The Postmarks - The Postmarks [2007]



Label : Unfiltered Records
Indice PCDM : 2.24 - Pop "indie"

Il y a des disques pour lesquels tout est trop facile, qui nous kidnappent dès la première minute tant leurs mélodies semblent faites sur mesure pour nos oreilles. Prenez donc les Postmarks : une voix adorable, mi-enfantine mi-caressante façon Françoise Hardy, reposant sur un doux lit de guitares, de violons et de vibraphones. Une ambiance de mélancolie soigneusement tissée qui évoquerait un Camera Obscura nocturne. Une suite de chansons au charme irrésistible, de "Goodbye" à la délicate "End Of The Story". Et pour ne rien gacher, un livret parfaitement en accord où les paroles sont rédigées sur... des cartes postales. Les premières d'une longue série, souhaitons le.

Page Myspace


"You need records like The Postmarks in your collection. It's absolutely perfect company for the times when you need to shut yourself away from the world, pull the covers over your head, and try to believe in beauty again." (allmusic.com)




mardi 25 septembre 2007

Vous avez dit "médiathèques" ?

On reproche souvent aux bibliothèques municipales françaises une tendance à sacraliser l'objet-livre au détriment d'autres supports artistiques qui gagneraient pourtant à être mieux considérés. Le terme de "médiathèque" est né précisément d'une idée nouvelle à l'époque, celle de proposer alors systématiquement au prêt des disques et des vidéo afin que le cinéma et la musique, parfois tenus pour des "loisirs de saltimbanques", intègrent de façon visible ces établissements au même titre que la si chère littérature.

D'où la surprise suscitée par mes considérations franco-françaises à la lecture du règlement des bibliothèques de la ville de Québec :


L'abonnement au Réseau des bibliothèques de la Ville de Québec permet :
- l'emprunt gratuit de 10 volumes et périodiques pour 21 jours;
- la location de best-sellers pour 21 jours au coût de 3,50 $ par document;
- l'emprunt gratuit de vidéocassettes ou DVD documentaires pour 21 jours;
- la location de vidéocassettes ou DVD de fiction au coût de 1,50 $ par film pour 3 jours;
- la location de disques compacts au coût de 1,50 $ par disque pour 21 jours;

Patatras, mes belles idées s'envolent. Nous observons ici une séparation nette (matérialisée par les termes antagonistes "emprunt gratuit" et "location") entre la culture dite classique d'une part (monographies, romans peu vendus, documentaires) et une offre de loisirs (best-sellers, disques, films de fiction) de l'autre, cette dernière ne pouvant prétendre à la même facilité d'accès.

Serait-ce pour préserver l'idée qu'une bibliothèque reste avant tout un lieu de culture et non de loisirs ? Si oui, peut-on affirmer que les symphonies de Chostakovich, le "Kind of blue" de Miles Davis, le "Revolver" des Beatles n'appartiennent pas à cette Culture du seul fait de leur statut d'oeuvres musicales ? Pourquoi la filmographie d'Orson Welles ou de Charlie Chaplin ne seraient-elles pas plus instructive qu'un documentaire gravé sur un DVD ?
A moins qu'il s'agisse d'une question de droits.

Si des Québecois, bibliothécaires ou non, passent un jour en ces lieux, j'aimerais sincèrement avoir leur opinion sur ce point.


dimanche 23 septembre 2007

Travailler en bibliothèque à l'étranger...

...me plairait beaucoup. Particulièrement dans un pays anglophone (mon espagnol s'est désagrégé à force de ne pas servir) pendant quelques années. Entre cinq et dix, mettons.
Mais malgré mes recherches, je n'ai jusqu'ici pas trouvé de ressources fiables. Quels sont les critères à respecter ? Quelles sont les possibilités d'embauche, où sont les offres d'emploi ? Si quelqu'un aurait des informations, je suis tout ouïe.
D'avance, merci.

EDIT : On commence :
Ministère des Affaires étrangères
Immigration-Québec
Volontariat international

samedi 15 septembre 2007

Discographies sélectives (bis)

Cette fois, on saute directement aux années 90 :

anthologie - CHEM087 [1996-2006]
anthologie - Inrockuptibles indie top 20 [1990-1992]
The Apartments - Un vie plein d'adieux [1995]
The Bats - Silverbeet [1993]
Ben & Jason - Emoticons [1999]
Ben Folds Five - Whatever and ever amen [1996]
Blueboy - Unisex [1994]
The Bluetones - Expecting to fly [1995]
The Boo Radleys - Giant steps [1993]
The Brian Jonestown Massacre - Tepid peppermint wonterland [1995-2003]
Neal Casal - Maybe California : an introduction [1995-2002]
Chapterhouse - Whirlpool [1991]
Curve - Cuckoo [1992-1993]
Eggstone - Somersault [1994]
Jason Falkner - Presents author unknown [1995]
Gastr Del Sol - Camoufleur [1994]
The House Of Love - The house of love [1990]
James - Laid [1993]
The Kingsbury Manx - The kingsbury manx [1999]
The Lemonheads - Come on feel the lemonheads [1993]
Lush - Split [1994]
The Magnetic Fields - 69 love songs [1999]
Manic Street Preachers - Everything must go [1996]
Mudhoney - Every good boy deserves fudges [1991]
Neutral Milk Hotel - In the areoplane under the sea [1998]
Pale Saints - The comfort of madness [1990]
Peter Perrett - Woke up sticky [1996]
Sebadoh - Bakesale [1994]
Shonen Knife - Brand new knife [1996]
Slint - Spiderland [1991]
Slowdive - Souvlaki [1993]
Smog - Red apple falls [1996]
Spacemen 3 - Recurring [1991]
Spearmint - A week away [1999]
Teenage Fanclub - Songs from northern Britain [1997]
Trembling Blue Stars - Her handwriting [1996]
Unbelievable Truth - Almost here [1997]
The Walkabouts - Nighttown [1997]
Shannon Wright - Flightsafety [1999]

Et sur ce je vais m'y remettre...

samedi 1 septembre 2007

Discographies sélectives

Je l'avais déjà développé dans cette note : sans une collection solide de livres, de dictionnaires et d'encyclopédies musicales, il apparait absurde d'accumuler rééditions rares et auteurs obscurs. Personne n'a la science infuse, et tout le monde ne passe pas ses journées à guetter la moindre annonce sur le site du label Rev-Ola.
Pour cette raison, votre serviteur s'est lancé dans la rédaction de plusieurs cahiers sur le thème des "trésors cachés du rock", thème classique s'il en est, en l'adaptant au fonds de la médiathèque. Uniquement des disques que nous possédons, donc. Un guide par décennie, comportant chacun une quarantaine d'articles avec pochette présentant par le menu les découvertes qui attendent l'usager curieux. A titre d'exemple, voici la sélection provisoire des années 60 :

Anthologie - Nuggets I & II [1964-1969]
The Association - French 60's SP & EP collection [1966-1968)
The Beau Brummels - Introducing the Beau Brummels [1965]
Duncan Browne - Journey : the anthology [1967-1993]
Judy Collins - Colours of the day [1966-1970]
Jackie DeShannon - Come and get me : the best of [1958-1980]
Dion - The road I'm on [1966-1968]
Family - Family entertainment [1969]
Chris Farlowe - I'm the greatest [1966-1968]
The Flying Burrito Brothers - The great palace of sin [1968]
Jackson C. Frank - Blues run the game [1965]
Margo Guryan - Take a picture [1968]
Kaleidoscope - Tangerine dream [1967]
The Left Banke - There's gonna be a storm [1967-1969]
Love - Forever changes [1967]
Joe Meek - Portrait of a genius [1955-1966]
The Merry Go Round - Listen, listen : the definitive collection [1966-1969]
The Millennium - Magic time [1966-1968]
The Monks - Black monk time [1966]
Montage - Montage [1969]
The Music Machine - Ignition [1965-1969]
Fred Neil - Tears down the wall / Bleeker and MacDougall [1964-1965]
Billy Nicholls - Would you believe [1968]
Harry Nilsson - Pandemonium shadow show / Aerial ballet / Aerial pandemonium ballet [1967-1971]
Jack Nitzsche - Hearing is believing [1962-1979]
Laura Nyro - Stoned soul picnic : the best of [1966-1994]
Os Mutantes - Everything is possible [1968-1971]
The Red Crayola - The parable of arable and / God bless the Red Krayola... [1967-1968]
Sagittarius - Present tense [1968]
Buffy Sainte Marie - It's my way [1964]
Evie Sands - Any way that you want me [1969]
The Sunshine Company - The Sunshine Company [1967-1969]
The Zombies - Odessey & Oracle [1968]

lundi 20 août 2007

Bodies Of Water - Ears Will Pop & Eyes Will Blink [2007]



Label : Thousand Tongues
Indice PCDM : 2.24 - Pop "indie"

Je comptais vous parler du dernier Suzanne Vega, de Jason Falkner ou de Martha Wainwright, mais une note d'Impunité zéro a changé la donne. Et quand on tombe sur un groupe pareil on n'a plus qu'une envie : crier leur nom sur tous les toits. Il y a chez Bodies Of Water la ferveur de Fairport Convention et la folie collective d'Arcade Fire, teintée d'une touche de Morricone ; influences profondément américaines pour ce groupe californien qui pourrait définitivement torpiller une Angleterre déjà musicalement moribonde. "These Are The Eyes" est le genre de chanson que l'on attend rarement, fantastique chevauchée, succession de feux d'artifices qui doivent prendre une ampleur peu commune sur scène... Et dire que l'album n'est actuellement disponible que via leur site ! Ah bon sang, pourvu qu'ils soient distribués bientôt.

Site officiel
Page Myspacee


jeudi 2 août 2007

Anna King - Back To Soul [1964]



Label : Shout Records
Indice PCDM : 1.413 - Soul

Divin débroussailleur des années 60, Cherry Red Records ne se contente pas de nous abreuver de merveilles pop : via le label Shout, c'est une perle soul dont il est ici question. Et à dire vrai, il y a longtemps que je n'avais pas pris pareille claque à l'écoute d'un disque. Enregistrés en 1963 et 1964, les titres mêlent rythmiques impeccables et cuivres au taquet. Là-dessus vient s'ébrouer la voix effarante d'Anna King, parfois soutenue par une touche d'orgue... Parfait de bout en bout, avec une pochette à l'avenant. Il est regrettable qu'elle ne nous ait pas laissé plus de matériel avant de quitter la soul pour le gospel, mais une chose est sure : les fans de James Brown vont adorer. On remercie gracieusement l'excellente revue Soulbag pour cette belle découverte.

Mp3 temporaires :

Anna King - I Don't Want To Cry
Anna King - Make Up Your Mind




vendredi 27 juillet 2007

Quand l'ogre culturel vient jouer les agneaux

Depuis quelques temps, le simple fait d'ouvrir un journal ou de lire les dernières dépêches d'agence équivaut à mettre un route un insupportable robinet d'absurdités. Dernière aberration en date, la manière dont le gouverment compte lutter contre le phénomène du téléchargement illégal :

"Si on continue comme ça, on va tuer la culture", a déclaré Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, cité par l'AFP. Celui-ci s'est exprimé en marge du Conseil des ministres pour expliciter la position du Président de la république. "Depuis 2002, le marché du disque a diminué en France de 40% et on commence à percevoir des signes importants de chute pour l'industrie du cinéma."

C'est Christine Albanel, ministre de la Culture, qui va prendre le relais sur ce dossier brûlant. Elle devrait mettre en place une commission ad hoc qui serait présidée par Denis Olivennes, PDG de la Fnac. Celle-ci sera chargée d'apporter des solutions concrètes pour sauver la culture à l'heure du tout numérique quand beaucoup d'internautes se laissent tenter par les sirènes du téléchargement illégal d'oeuvres protégées.

Ou comment être juge et parti en un claquement de doigts. Les innombrables disquaires disparus n'avaient pourtant pas eu besoin d'Internet pour fermer leurs boutiques et participer malgré eux à l'implacable uniformisation de l'offre culturelle : la Fnac était déjà là pour ça, comptant les cadavres et les bénéfices. Encore merci. Merci également à la pugnacité journalistique du Monde et à notre nouvelle Ministre de la Culture qui commence sa mission d'une fort belle façon.

On peut désormais s'attendre à la création d'une commission chargée de la préservation des labels indépendants... avec Pascal Nègre à sa tête ?


vendredi 13 juillet 2007

Travailler en bibliothèque

[Nouvelle note, je profite des vacances]

Pour celles et ceux qui ne sont pas encore découragés par le scalpage actuel des effectifs de la fonction publique, voici une liste non exhaustive de sites proposant régulièrement des offres d'emploi en bibliothèques, médiathèques et centres de documentation :

ANPE [code ROME 32214]
Centres de gestion de la fonction publique territoriale
La Gazette des communes
Liste de diffusion des bibliothécaires
Liste de diffusion des discothécaires
Livres Hebdo
Talents [annonces de Télérama]


Ne pas hésiter à jeter un oeil sur l'excellent billet de Vagabondages sur le travail en bibliothèque.


Good night, and good luck.

dimanche 8 juillet 2007

"Pourquoi vous ne pouvez pas acheter ce DVD ?"

Une question qui revient fréquemment de la part des cinéphiles... Le fait est que, contrairement aux livres, un bibliothécaire ne peut pas toujours acquérir le DVD qu'il souhaite. Un écueil qui découle directement de la réglementation sur le prêt des documents vidéo par les bibliothèques.
En effet, ces derniers ne peuvent être acquis via des fournisseurs traditionnels tels qu'une Fnac ou autre enseigne locale ; il faut obligatoirement passer par un grossiste spécialisé tel que CVS ou l'ADAV. Pourquoi ? Parce que ce grossiste aura négocié avec l'éditeur les droits de prêt et de consultation pour chacun des films qu'il affiche au catalogue. En clair : une bibliothèque n'a pas le droit de prêter un document vidéo non validé par cet accord - impossible donc d'accepter un don de la part d'un usager généreux.

Cette réglementation particulière, qui vise sans doute à protéger les vidéo-clubs d'une concurrence déloyale, ne va évidemment pas sans quelques conséquences facheuse pour les bibliothèques. L'éditeur peut refuser tout droit de prêt pour un film ou un documentaire, qui ne pourra donc être acquis * (c'est le cas de la fabuleuse série Juke Box Revival, dont les droits sont désormais épuisés). Mais il peut également fixer un prix suffisamment dissuasif pour décourager une bibliothèque de l'acquérir : comptez ainsi 86€ pour le DVD de l'excellent Spinal Tap, auquel j'ai bien entendu renoncé. Si les tarifs ne sont heureusement pas tous de ce niveau, ils restent au dessus des prix du marché et peuvent inciter une petite municipalité à limiter de façon drastique le fonds de documents vidéo.


* Un droit dont les éditeurs de livres ne peuvent plus bénéficier, conforméments aux accords passés en 2003 sur les droits de prêt


vendredi 6 juillet 2007

Elliott Smith - New Moon [2007]



Label : Kill Rock Stars
Indice PCDM : 2.35 - Folk rock

Outre sa large contribution à la bande originale du film "Good will hunting" qui lui avait valu les honneurs des Oscars, Elliott Smith disposait d'une faculté rare : il était absolument incapable de composer une mauvaise chanson. A leur manière, chacun de ses cinq albums publiés le démontre encore. Quatre ans déjà... quatre ans depuis le grand saut et ce qu'on pensait être le point final. C'est aujourd'hui que Kill Rock Stars publie ces titres qui tournaient déjà sur le Net depuis quelques temps. Composés à l'époque des albums "Elliott Smith" et "Either / Or", ils ne brillaient pas encore des cascades de pianos et de violons qui pareraient ses disques suivants : c'est juste un homme et sa guitare que l'on entend ici. On ne reviendra pas sur la voix d'Elliott, seule égale à elle-même et touchante au-delà des mots. On dira en revanche que ces chansons, si elles n'atteignent pas la fulgurance mélancolique d'un Between The Bars, trouvent enfin la place qu'elles méritent. Exposées en pleine lumière, elles offrent un nouvel épisode au talent d'un songwriter alors capable de laisser de côté des merveilles telles que Riot Coming, High Times ou New Disaster, et dévoilent ici une brillante reprise de Big Star, là des versions alternatives de Miss Misery et Pretty Mary K.

Merci...

'Cause it's alright, some enchanted nights I'll be with you


Mp3 temporaires :

Elliott Smith - Riot Coming
Elliott Smith - Angel In The Snow




jeudi 21 juin 2007

The Supremes - Reflections [DVD]



Editeur : Universal, 2006
Période couverte : 1964 - 1969

Quand on a l'opportunité de sélectionner des acquisitions, il arrive que l'on tombe sur une perle rare... qu'on ne manque pas de visionner en priorité pour mieux en profiter. En l'occurence ce DVD entièrement consacré aux mythiques Supremes, et acheté par le biais de CVS pour la somme ridicule de 23 euros (droits de prêt et de projection compris !) est un pur bonheur. Seize prestations télévisées des trois dames présentées par ordre chronologique, du Steven Allen Show (24 septembre 1964) au Hollywood Palace (18 octobre 1969). Les plus grandes chansons répondent - presque - toutes à l'appel : I Hear A Symphony bien sur, mais aussi Stop In The Name Of Love, My World Is Empty Without You (honteusement copiée par The Coral sur leur Dreaming Of You), Baby Love, Come See About Me... Robes 60's et chorégraphies inimitables s'affichent fièrement dans ces prestations peu à peu colorisées, dont le kitch assumé se pare d'un irrésistible charme. Avec en bonus plusieurs titres à cappella, des sous-titres passionnants et une visite dans le coeur des studios Motown. Qu'importe l'aspect poupées dociles à l'attitude aussi lisse que la coiffure : ces comptines adolescentes étaient avant tout de très grandes chansons, distillées par de brillants compositeurs à peine plus âgés que leurs jeunes interprètes. On ne les oubliera pas...


samedi 16 juin 2007

De la perception des bibliothèques

L'annonce de la fermeture administrative temporaire du Batofar, péniche-salle de concert amarrée en bord de Seine, a fait le tour du Web musical francophone de par la diffusion massive d'un communiqué de presse que l'on retrouve un peu partout (ici par exemple).

Outre le fait que les motifs de ladite fermeture ne sont aucunement mentionnés dans le communiqué envoyé par les dirigeants du Batofar, on peut se poser quelques quelques questions quant à la perception de la culture par ces derniers :

"Nous invitons notre public ainsi que les différents acteurs du secteur culturel à nous soutenir en relayant cette information au maximum [...]. Et si un jour ces lieux devaient se transformer en musées ou bibliothèques, ce sera toujours l'occasion pour les générations futures d'admirer le triste tableau d'une culture uniformisée".

Des lieux culturels obligatoirement vecteurs d'une volonté étatique d'uniformisation, une perception visiblement toujours en vigueur... Après une vérification rapide, les bacs de disques voire même la programmation des concerts de ma chère médiathèque affichent pourtant un éclectisme plus prononcé que la majorité des soirées proposés au Batofar. Mais encore faut-il se rendre dans les bibliothèques pour s'en rendre compte... Toute mesquinerie mise à part, il reste quelque peu malvenu de cracher sur les acteurs du secteur culturel quand on sollicite leur soutien.

samedi 2 juin 2007

Sylvain, musicos librarian

Quand un bibliothécaire met la main à la pâte pour composer, le résultat est parfois brillant. Si j'ai tendance à déserter ma guitare depuis ma prise de poste, d'autres fort heureusement ne renoncent pas et pourraient se retrouver un jour en position de cataloguer leurs propres albums. C'est tout ce qu'on peut souhaiter au sieur Sylvain Chuzeville, membre avignonnais du très bon groupe lyonnais Ex-Magnolia.

A écouter :
http://www.myspace.com/sylvainthelibrarian
http://www.myspace.com/exmagnolia


lundi 28 mai 2007

Concours et effectifs : le CNFPT rase gratis

Nouveau tour de passe-passe du Centre National de la Fonction Publique Territoriale. Après avoir placé les deux concours d'assistant et d'assistant qualifié du patrimoine le même jour, soit le 28 mai 2008, le CNPFT vient d'annoncer le report du concours de bibliothécaire territorial. Initialement prévu pour novembre 2007, celui-ci aura finalement lieu... le 28 mai 2008.

Conséquence : les candidats concernés ne pourront tenter qu'un unique concours au lieu de trois, sur une période de plus de deux ans. La culture a de l'avenir.


lundi 21 mai 2007

Maria Taylor - Lynn Teeter Flower [2007]



Label : Saddle Creek
Indice PCDM : 2.24 - Pop "indie"

Trop de boulot tue le boulot : la masse de travail à effectuer ces dernières semaines m'a pratiquement coupé de l'actualité musicale, par manque d'énergie et d'envie. Fort heureusement, la coupure du weekend permet au naturel de revenir au galop... Maria Taylor donc, moitié du mignon duo Azure Ray, publie son second album solo. Son talent pour les chansons profondes et accrocheuses, déjà visible dans des titres tels que Leap Year, est à nouveau bien exploité, de mélodies directes en ballades tristes (sublime Clean Getaway) saupoudrées de choeurs et de délicates touches d'electronica. Plus qu'à espérer un concert pour éprouver en live cette jolie collection...

Merci à Popnews pour la découverte.


I made my place by the door
I didn't know what I was waiting for
Felt just like home
Except no grass, no yard, no pictures

I could see across to the park
And there were friends, they were laughing hard
They looked just like my home
With no face, no name, no voice I'd know

I finally made it
I made a clean getaway
I finally made it
I made a clean getaway

I met someone at the bar
He had a great smile and a great heart
He felt just like love
Except no fear of losing, and it wasn't tough

I finally made it
I made a clean getaway
I finally made it
I made a clean getaway
And I miss you,
I miss you every single day




dimanche 13 mai 2007

L'herbe est toujours plus verte ailleurs

Extrait du prodigieux ouvrage de Michel Melot, "La sagesse du bibliothécaire" :

La bibliothèque "latine" est peut-être moins bonne pour la lecture et le prêt, mais elle accueille des manifestations qui attirent un large public : expositions, débats, conférence, fêtes du livre... Ayant été invité à faire des conférences en Finlande sur la floraison des bibliothèques publiques en France, j'y allai avec une grande modestie, sachant que la Finlande avait tout à nous apprendre dans ce domaine - le taux d'inscriptions y étant d'environ la moitié de la population quand nous ne sommes qu'à 20%. Or, mes collègues finlandais furent émerveillés de ce que nous faisions et se trouvaient fort malheureux d'être réduits à l'état de "machines à prêter des livres". Ils envoyèrent aussitôt une délégation professionnelle pour apprendre ce que les Français appellent "l'animation culturelle".

La rigueur anglo-saxonne contre la "fantaisie" des Latins, équation toujours aussi délicate à résoudre. L'histoire du rugby le démontre également : n'oppose-t-on pas, depuis la nuits des temps ovales, la discipline anglaise au French flair ?



dimanche 29 avril 2007

Natures & découvertes : le circuit du disque

Contrairement à ce que s'obstinent à croire une partie de nos chers usagers, je n'ai jusqu'ici jamais vu un album apparaître brusquemment dans nos bacs, prêt à être emprunté. Mes lecteurs si perspicaces s'en doutent, le disque suit un itinéraire parfois sinueux pour rejoindre les fonds de la médiathèque.

1) La sélection

L'essence même de la fonction de discothécaire. Fort de ses connaissances encyclopédiques, ce dernier va constamment analyser ses fonds afin d'en localiser les lacunes. Dans le même temps, il analysera au mieux ses usagers pour déterminer leurs attentes. Et comme sa science n'est jamais tout à fait complète, il n'aura de cesse de parcourir des livres, dictionnaires, revues pour repérer nouveautés et disques marquants. Sans oublier l'indispensable cahier de suggestions déjà évoqué dans ces pages.

2) La commande

Une fois sa liste d'albums en main, le discothécaire va tenter de faire ses emplettes auprès de son/ses fournisseurs agréé(s). Qu'il se promène dans une Fnac ou qu'il fouille une base de données en ligne, il constatera vite que la partie est loin d'être gagnée - et que pour le "Crazy Rythm" des Feelies, il va pouvoir se gratter une fois de plus. Ces problèmes de disponibilité peuvent s'accompagner de blocages administratifs qui plongent le malheureux discothécaire dans une insurmontable déprime : privez un drogué du disque de possibilité d'achat, il ne tarde pas à dépérir.

3) La facturation

Ces difficultés surmontées, nous voici avec un beau colis de disques sur le bureau. Avec l'aide du ticket de caisse, il faudra d'abord vérifier que toutes les références payées ont bien été livrées. Puis, éventuellement, séparer les disques en fonction des différents budgets et des réductions éventuelles (bien penser à ménager de l'espace libre, le nombre de tas pouvant être conséquent). Vient alors l'épreuve ultime : les disques et leurs prix respectifs vont être entrés un à un dans la base de données de la médiathèque. Prévoyez quelques heures si la commande est conséquente. Fumez une cigarette, détendez-vous, et faîtes le compte du total. Ce dernier ne correspond pas au montant inscrit sur le ticket de caisse ? Alerte rouge. Deux solutions possibles : re-vérifier le prix de chaque disque (comptez deux heures de plus), ou mettez à profit vos talents de faussaire en comptabilité pour parvenir immédiatement à un résultat juste au centime près.

4) Le catalogage et l'indexation

Je ne m'étendrai pas sur ces pratiques purement professionnelles qui font le bonheur quotidien de nombre de mes estimés collègues. Il s'agira de détailler chaque disque afin que l'usager moyen puisse le retrouver en interrogeant le catalogue informatisé. L'indexation, quant à elle, visera à attribuer aux albums une cote désignant leur localisation et leur style précis, d'où bien des interrogations : Gene Pitney, rock ou variétés américaines ? André Rieu, musique classique ou fourre-tout des musiques fonctionnelles ? Jean-Michel Jarre, musiques électroniques ou humour ? Patrick Eudeline, déchetterie ou poubelle ?

5) L'équipement

Tâche purement manuelle, pour une fois. Application d'un antivol, édition des cotes numériques autocollantes, éventuelles protections des digipack pour prolonger leur durée de vie. Hop là.

6) Mise à disposition

Le disque est enfin prêt à intégrer les glorieux bacs de la médiathèque. Il enchainera les réservations ou dormira pendant des années avant d'être redécouvert, mais il sera bel et bien là... jusqu'à sa disparition constatée par hasard quelques mois/années/décennies plus tard.


Précision : le délai nécessaire au disque pour traverser ces étapes reste difficile à évaluer. Comptez quelques jours pour un discothécaire au taquet à plusieurs mois dans le cas d'une médiathèque en sous-effectif ; voire plusieurs années si l'album a été malencontreusement oublié sur une étagère du bureau.

dimanche 8 avril 2007

Rock, pop : un itinéraire bis en 140 albums essentiels / Philippe Robert



Editeur : Le mot et le reste, 2006
ISBN : 978-2915378313


"Alright, alright, it's the music that I love" (Spearmint, Julie Christie)

Les dictionnaires rock de qualité en langue française ne sont hélas pas légion à l'heure où l'indigence de nombreux critiques précipite Rock & Folk ou les Inrocks à un niveau proche du néant. Sorti de l'indispensable Dictionnaire du rock de Michka Assayas peu de salut, et la sensation désagréable de lire et relire en permanence les mêmes lignes sur les mêmes artistes. Cet itinéraire bis apparait ainsi comme un remède à double effet : rafraichir les connaissances du mélomane sur nombre de ses groupes fétiches - où, jusque ici, pouvait-on lire une pleine page sur Bill Fay ? - et offrir de superbes découvertes au lecteur, quelles que soient ses connaissances. Entendons nous bien, il ne s'agit pas ici de snobisme : les artistes présentés ici par ordre alphabétique ont pour point commun des albums exemplaires, plus ou moins oubliés pour des raisons diverses. On se pâmera ainsi devant les perles folk de Margo Guryan, Vashti Bunyan ou Linda Perhacs. On plongera dans la galaxie 60's de la sunshine pop avec Sagittarius, The Millennium où les déjà plus connus Zombies. On écoutera religieusement ces disques des Feelies et Young Marble Giants, souvent indisponibles, qui font le cauchemar du discothécaire. Et au final on passera un excellent moment... avant de filer liste en main chez un bon disquaire pour remettre les pendules à l'heure.


Liens temporaires Yousendit :

The Zombies - Hung Up On A Dream
The Millennium - To Claudia On Thursday
Margo Guryan - Sunday Morning
Linda Perhacs - If You Were My Man



vendredi 30 mars 2007

Rions un peu avec le cahier de suggestions

Panorama des demandes les plus surréalistes de ces dernières semaines :

- "J'aime pas les rhododendrons" de Sim
- Le catalogue des 3 Suisses
- Une méthode de air guitar
- "Le meilleur cd de l'année" (alors qu'on l'a déjà, je l'ai déjà dit c'est celui de Camera Obscura)
- [écriture enfantine] Le disque de Ségolène Royal
- L'album des Plastiscines (muahahaha)

mardi 20 mars 2007

A.R.C.A.D.E...F.I.R.E !

Olympia. 19 mars 2007.

Je les tenais déjà en haute estime après deux albums impressionnants, j'espérais logiquement un bon concert. Mais jamais je n'aurais pu imaginer ce qui nous attendait... Prenez le plus grand choc musical et visuel de votre vie, multipliez le par dix et vous y serez presque.

Déflagration immédiate. Un ! Deux ! Trois ! Dites : MIROIR NOIR !

L'exubérance en moteur, la noirceur pour refuge. De la tension, oh, tout au long. Son, chansons, interprétation : perfection.

Black Waves / Black Vibrations. Lumière bleue figée, écharpe rouge. La glace et le feu dans une atmosphère de fin du monde. Choeurs, coeurs, tous dans une bulle de bonheur. Et nous chantions, nous scandions ces paroles oniriques. On referait le monde dans une ville ensevelie sous la neige, on creuserait un tunnel d'une fenêtre à l'autre. Et on se retrouverait au milieu.


Thank you. From the bottom of my heart.


jeudi 15 mars 2007

Les disquaires vus par Le Monde

Dans un éditorial récent, Le Monde s'est - enfin - penché sur la situation dramatique des disquaires indépendants. Si l'initiative est louable, les raccourcis qu'elle emprunte ne rendent guère compte de la situation.

"Le disque se passe donc de disquaires indépendants. Ces derniers étaient 550 en 2004. Ils ne sont plus que 200 à peine aujourd'hui. Combien seront-ils demain ? Cette lente agonie est le résultat de la sévère crise que connaît le marché du CD, avec des ventes en recul de 40 % en quatre ans."

Ainsi donc, la disparition progressive des disquaires indépendants résulterait directement de la fameuse crise du disque (qui a décidement bon dos), ce qui laisse supposer que ce triste phénomène ne remonte guère qu'à quatre ou cinq années. Faux sur toute la ligne car si les disquaires se comptaient au nombre de 550 en 2004, ils étaient 2.000 en 1979. Et les causes réelles de ce désastre sont à chercher ailleurs.



Les majors

Leurs responsabilités sont multiples. En dégradant la perception de la musique ("artistes" auto-proclamés, stars jetables, opérations médiatiques sans lendemain) et du disque (prix trop longtemps excessif) dans l'esprit du public, les majors ont elles-même posé les bases de cette fameuse "crise". Mieux, elles ont ouvertement affiché leur mépris des disquaires indépendants pour leurs capacités de vente jugées indignes de servir leur politique de profit ; en augmentant en permanence les budgets de promotion et de marketing, elles ont considérablement augmenté le seuil moyen de rentabilité de leurs productions. On note qu'un album qui atteignait auparavant son point d'équilibre à 50.000 exemplaires doit désormais se vendre à 100.000 exemplaires, soit le double, pour ne pas générer de pertes.


Les politiques

Si prompts à préserver le réseau des librairies grâce, notamment, à la loi Lang sur le prix unique des livres, les dirigeants politiques se sont dans le même temps totalement lavés les mains de la disparition progressive des disquaires, qui n'ont jamais bénéficié de mesures d'aides et de protection équivalentes. Lors de son discours d'ouverture des états généraux du disque, le 29 juin 1999, Catherine Trautman avait émis la nécessité de mesures quant à la protection des disquaires indépendants : réflexion sur la possibilité d'un prix unique du disque, d'un coefficient de marges minimales, du développement de mécanismes de soutien et, surtout, d'une meilleure application du droit à la concurrence. Une annonce sans lendemains. Sur une référence équivalente, une Fnac pourra bénéficier d'une remise de l'éditeur à laquelle le disquaire indépendant, considéré comme négligeable, ne pourra prétendre. Résultat : la Fnac pourra vendre le disque concerné à un prix inférieur, tout en réalisant une meilleure marge bénéficiaire.

Ce n'est pas non plus du côté des collectivités locales que viendra la solution. Grisées par la perspective de taxes professionnelles conséquentes, celles-ci auraient plutôt tendance à apprécier, voire à encourager la mainmise des grandes surfaces alimentaires et spécialisées sur le marché du disque. Montauban illustre parfaitement cette tendance, rare exemple de ville de taille moyenne à disposer encore de disquaires et de libraires indépendants et dont la mairie avait fourni sur un plateau à Leclerc des bâtiments historiques du centre-ville destinés à accueillir le futur "espace culturel" du groupe... nonobstant le fait qu'un magasin identique existait déjà dans la zone commerciale de la ville. Par chance, une très forte mobilisation locale avait contraint Leclerc à renoncer à ce projet "culturicide" :

"La disproportion de concurrence condamnera à court ou moyen terme la plupart des nombreux commerces spécialisés. L'assortiment et les services mis à la place seront de qualité très inférieure et les créations d'emploi - pour la plupart sans qualification - ne compenseront pas, et de loin, la disparition des professionnels"

N'en déplaise à l'éditorialiste du Monde, Leclerc justement ne représente guère une alternative de qualité tant ses "disquaires" semblent dépourvus de culture musicale. Etant entrés dans deux "espaces culturels" différents j'ai pu, après une vingtaine de minutes de patience, obtenir des réponses surréalistes des spécialistes locaux :

"Je cherche les disque de Sly & The Family Stone.- Euuh, c'est une nouveauté ?"
" Où sont les albums des Jam ?- Ah, ça n'existe pas."

Dormez en paix braves gens, la culture est entre de bonnes mains.

Je ne m'étendrai guère sur le cas des hypermarchés (application de la stratégie des 80-20 à son apogée, absence totale de vendeurs) et sur celui des grandes surfaces spécialisées type Fnac qui réduisent drastiquement leur offre musicale ; qui leur en voudrait ? Ils ne sont pas ici pour vendre des disques mais pour vendre tout court. Là où un bon disquaire indépendant peut trouver et commander des disques rarissimes (mes deux coffrets Rubble en savent quelque chose) et permettre la découverte qui éclaire une journée.

Des solutions ?

Depuis plusieurs années, des solutions à moyen et long terme ont été avancées afin de préserver l'existence des disquaires et des labels indépendants. En sus d'un dispositif d'aide efficace, une réflexion profonde se révèle nécessaire quant à la concurrence déloyale engendrée par les systèmes de remises, les pratiques de référencement et les importantes pressions commerciales exercées par les entités les plus importantes. Des actions doivent également être envisagées pour favoriser la pérennité et le développement de la création et de la production indépendante, à même de garantir une diversité culturelle nécessaire. Afin de permettre à ces acteurs de toucher un auditoire suffisant, de réelles formations musicales devraient être dispensées, notamment dans le cadre de l'éducation (écoles, collèges, lycées) afin d'entraîner au sein du grand public une exigence et un esprit critique qui lui permettront de quitter les sentiers balisés sur lesquels majors, médias et hypermarchés le maintiennent. Cependant l'application de telles théories dépend de la volonté des pouvoirs publics, qui semblent malheureusement se satisfaire de la situation actuelle.

"Ce qui nous manquera, si la totalité de notre culture est vendue dans la succursale d'une chaîne d'un seul et unique centre commercial du nom de Borderstones, ce sont les trucs que seule l'effervescence d'enthousiasmes individuels peut faire remonter à la surface [...]. Je voudrais continuer à faire des découvertes ; ce qui n'arrivera jamais en nul lieu soumis aux fluctuations de la Bourse" (Nick Hornby, 31 songs)

lundi 5 mars 2007

High Fidelity syndrome

Je n'ai jamais trouvé meilleur façon de dépenser mon argent qu'en achetant des disques ; couplé à un manque de temps chronique, mes manies de collectionneurs font que bon nombre des albums que j'ai acquis ces derniers mois n'ont pratiquement pas été écoutés (pas grave, je rattraperai tout le retard pendant ma retraite). Autant dire que quand il s'agit de dépenser l'argent des autres, en l'occurence mon budget d'acquisition, la frénésie d'achat me reprend vite. Comme ce matin où, listes et calculette en main, je déambulais d'un bac à l'autre en emplissant mon panier de nouveautés et de merveilles passées. Arrêt à l'accueil pour la facture, retour en bus avec un sac plein à craquer, et me voilà devant une pile de nouveaux disques bientôt prêts à rejoindre leurs camarades au sein de la médiathèque. Tout en écoutant le nouveau Arcade Fire ("Black Mirror", bon sang quelle merveille), je vérifie mon budget et me promet mentalement d'être plus raisonnable la prochaine fois... en sachant qu'il n'en sera probablement rien. Même avec des possibilités d'achat quasi-illimitées, je râlerais encore de ne pas avoir les moyens nécessaires à ma boulimie musicale et à mon objectif final : un fonds discographique de rêve, un point c'est tout. Rien de plus pénible qu'un passionné.


mardi 27 février 2007

"Folk delight" : Lavender Diamond



22 février 2007, Maroquinerie

Et la surprise vint de la première partie. Très attendus, les exceptionnels Decemberists ont livré un concert décevant... Qu'à cela ne tienne, Lavender Diamond a sauvé la soirée. Inconnus au bataillon, ces Californiens tout juste signés chez Rough Trade ont su tirer leur épingle du jeu grâce à une série de comptines euphorisantes, faisant naître nombre de sourires de par leurs mélodies et les ravissantes mimiques de leur chanteuse. "You Broke My Heart" est un bel exemple de leur savoir-faire : ballade secondaire de prime abord, elle se révèle rapidement indispensable pour l'auditeur non averti qui la fredonnera sans fin au sein de rêves peuplés de petits oiseaux et de crocodiles Haribo. En attendant leur premier album prévu au printemps, un EP pourra combler temporairement notre soif de sucreries.

Site officiel
Page Myspace

Edit : "Open Your Heart" vient d'être ajoutée sur la page Myspace, elle me replonge immédiatement au coeur du concert. Enjouée, accrocheuse, d'une fraicheur rare. C'est décidé, Lavender Diamond est MON groupe pour 2007. Les Shins, Aereogramme et Arcade Fire attendront.


samedi 10 février 2007

Earlimart - Treble & Tremble [2004]



Label : Palm Pictures
Indice PCDM : 2.32 - Folk rock

Il est des départs qui laissent des traces. Celui d’Elliott Smith a ainsi poussé les Américains de Earlimart à délaisser quelque peu leurs camarades Grandaddy pour dédier leur troisième album à l’enchanteur Texan. Dès les premières notes, on est saisi par la fragilité de cette voix qui murmure sur quelques accords de piano. Tout en tension contenue, l’accrocheur Hidden Track évoque "Bled White" alors que Sounds mêle brillamment électricité et mélancolie. Malgré cet héritage marqué, le disque évite le double écueil du plagiat et de la dépression à bon marché : les lancinants All They Ever Do Is Talk et Tell The Truth Part I & II séduiront jusqu’aux auditeurs les plus optimistes en se greffant au cerveau dès la première écoute. Assurées ou à peine esquissées, les harmonies vocales se rapprochent parfois des Wondermints et poussent à la contemplation résignée. C’est d’ailleurs le principal sentiment qui émane de ce Treble & Tremble, en sus de la nostalgie et de la tristesse, persistante mais jamais pathétique, d’avoir perdu un être cher. Un bel hommage.


J'avais écrit ces lignes à la sortie de l'album, et après une longue attente il semblerait qu'il y ait enfin du neuf comme en témoigne la page Myspace du groupe qui permet de découvrir deux nouveaux titres. Don't Think About Me est d'une pureté époustouflante, merveille de folk ensommeillé saupoudrée de cordes et de claviers. Quant à Nevermind The Phone, ses choeurs irrésistibles jouent joliment de la complémentarité des voix de Aaron Espinoza et Ariana Murray. L'album, vite !


mercredi 7 février 2007

"Don't ask questions when you don't want to know the answers"

Usager : Je souhaite recevoir mes avis de retard et de réservation par e-mail, ça sera plus pratique que par lettre.
Pitseleh : Très bien, indiquez-nous votre adresse e-mail.
Usager, surpris : Ah non je préfère pas, je trouve que c'est confidentiel quand même.
Pitseleh : ...

Certes.

mardi 23 janvier 2007

Hang the DJ

Etant donné la faible teneur des salaires de notre bien belle profession, il n'est guère étonnant que nombre de mes collègues mettent leurs talents à profit dans diverses activités annexes : dessin, écriture, théatre, musique entre autres. On notera au passage que ces à-côtés relèvent généralement du domaine artistique, le bibliothécaire lambda n'étant guère manuel ; couplé à la phénoménale réactivité des services techniques municipaux, ce handicap explique sans doute la panne totale de notre ascenseur depuis maintenant deux mois (série en cours). Pour ma part j'ai récemment choisi de me lancer dans une glorieuse carrière de DJ amateur, qui présente l'avantage d'offrir une rémunération en nature (houblon, orge, eau). Cette courte première expérience ne m'a pas évidemment pas permis de diffuser la moitié des titres que j'avais sélectionnés, mais j'ai pu cependant éviter nombre de plantages répertoriés dans cet excellent ouvrage :




A lire et relire.

lundi 15 janvier 2007

Pitseleh song of the year : Morrissey - Life Is A Pigsty

En 2004 il était revenu tel le Messie, annonçant humblement qu'il avait pardonné à Jesus. Tout à la joie de cette résurrection, on n'avait pas fait les difficiles quant à la teneur du cadeau qui l'accompagnait - You Are The Quarry. Sonorités offensives pour un album certes réussi mais sans véritable chef-d'oeuvre lacrymal made in Moz, seul Let Me Kiss You laissant entrevoir le spectre des larmes passées. Autant dire qu'on n'espérait pas vraiment de miracle quant à la teneur de Ringleader Of The Tormentors, le petit nouveau. Quoique, les premiers titres faisaient plaisir à entendre. Et c'est au milieu de l'album que se produisit l'impensable, l'inconcevable, ce à quoi on ne croyait (presque) plus.

Life is a pigsty

L'orgue surprend et envoute, le piano se fait discret. La voix de Morrissey est d'une gravité inquiétante, elle récite plus qu'elle ne chante. Elle nous parle d'infortunes, d'une personne chère vers laquelle on se tourne. C'est un appel à l'aide d'un blessé dont les profonds sentiments n'ont jamais changé.

I am the same underneath
But this you
...you surely knew ?

2'17
La pluie crépite et se mêle aux sanglots nocturnes. Les paroles se muent en plaintes répétées... et la voix de Morrissey donne brusquement à la chanson une intensité difficilement supportable. Elle monte, supplie, frappe le coeur de serments éternels, appuyée par une batterie dont chaque coup reprend l'auditeur-témoin de volée. Elle prend la souffrance à bras-le-corps, tente désespérément d'y échapper.

I can't reach you
I can't reach you
I can't reach you anymore
Can you please stop time ?

Can you stop this pain ?


Car elle n'y est pas parvenue... A Bruxelles, durant ces minutes d'éternité, mes larmes coulaient sans doute autant devant tant de beauté qu'au souvenir resurgi de douleurs passées que rien ni personne n'avait pu apaiser. C'est cette profondeur, cette gravité, cette intensité qui faisaient depuis trop lontemps défaut aux chansons de Morrissey dont la plume se nourrissait jadis du sang coulant d'un coeur brisé. C'est cette franchise et cette capacité à toucher droit au coeur, à sublimer la tristesse, que j'attendais depuis Late Night Maudlin Street et Speedway. Le temps d'une chanson parfaite, il les a retrouvés.



samedi 6 janvier 2007

Pitseleh album of the year : Camera Obscura - Let's Get Out Of This Country [2006]














Label : Elefant
Indice PCDM : 2.24 - Pop "indie"


S’ils n’ont plus remporté le Tournoi des 6 Nations depuis 1990, les Ecossais se sont depuis affirmés comme l’une des forces majeures de la pop indépendantes. Humilité, sens de la mélodie et harmonies remarquables ont ainsi permis aux Delgados, Orchids et autres Teenage Fanclub de décrocher la timbale en alignant une série de chefs-d’œuvre qui n’ont guère d’équivalent aujourd’hui.

On attendait depuis trois ans des nouvelles de Camera Obscura, après deux albums déjà fort riches en perles (extraordinaire Eighties Fan) qui avaient kidnappé les oreilles de quiconque aimant sa pop bien fignolée et surtout charmante. Charmante est le mot qui vient à l’esprit dès la première écoute de ce nouvel opus, désormais étalon maître de leur discographie et d’une année par ailleurs peu avare en matière de douceurs musicales… Il y a d’entrée ce Lloyd I’m Ready To Be Heartbroken, féerique réponse au Are You Ready To Be Heartbrocken de Lloyd Cole, incroyablement accrocheur, qui se place dans les plus beaux singles de l’année… Puis c’est l’avalanche. Le doux Tears For Affairs et ses airs de bossa, les mélodies enfantines de Come Back Margaret, les larmes acoustiques de Dory Previn, le charme immédiat de Let’s Get Out Of This Country, l’hommage aux girls groups de I Need All The Friends I Can Get… N’en jetez plus, la jolie Tracyanne Campbell a réussi le Grand Chelem ; comme le dit Allmusic, “Picking out highlights is like picking your favorite among your children”. Mais plus qu’une simple collection de symphonies pop chères à Phil Spector, ce disque permet à Camera Obscura de sortir de l’ombre entêtante de Belle & Sebastian tant l’élève parait en mesure de dépasser le maître ; largement supérieur à The Life Pursuit il jouerait plutôt dans la catégorie d’un If You’re Feeling Sinister, celle des albums parfaits et intemporels.


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