mercredi 19 septembre 2012

Pendant ce temps, à la médiathèque

Une collègue du secteur Jeunesse devant un charmant bébé hurleur : "Je lui planterais bien mon crayon dans la jugulaire..."

lundi 17 septembre 2012

Radical Face - The Family Tree : The Roots [2011]


Ben Cooper : trente ans, un physique de bûcheron pour la finesse de l'archer. Si le temps a passé depuis ce "Ghost" inaugural, ses mélodies en ont profité pour atteindre insidieusement quantité d'oreilles avec la gracile Welcome Home, désormais liée à différentes publicités dont une campagne à grande échelle de Nikon. Passé le sentiment d'incongruité, on a pu se réjouir de voir une composition intime se retrouver ainsi à portée du plus grand nombre. Combien auront poussé la curiosité jusqu'à son successeur ? L'absence de chronique sur la bible Allmusic nous fournit une piste : sans doute une minorité, mais ces happy few n'ont pas regretté le voyage. Car si la case folk fournit encore son lot d'artistes interchangeables au look pastoral, Ben Cooper ne tarde pas à démontrer qu'il a gardé de l'or dans les doigts. Beaucoup. Passée une timide introduction, on retrouve un piano qui pose la rampe de lancement pour de superbes plages de chant. Il pleut des mélodies, littéralement. Elles s'entrecroisent, interpellent, s'éloignent tandis que la guitare et les lignes de cordes semblent faire reculer l'horizon. Formule magique, les frissons ne sont jamais loin. Superbe Black Eyes, beauté de Ghost Towns à la mélancolie contagieuse. La fin s'approche déjà. Ben Cooper lance Mountains, grave des portraits de personnages en quelques esquisses. La montée est exquise mais cela suffira-t-il ? On se dit que les dix chansons passées nous ont montré le truc, qu'il en faudra plus pour faire mouche... jusqu'à cette rupture de la deuxième minute. La mélodie s'élève encore, captivante, comme un dernier trait subtilement empenné qui touche droit au coeur. Le genre de coup qui laisse bouche bée avec la seule envie de réécouter pour revivre le même instant de stupéfaction ravie. Je ne suis décidément pas prêt d'arrêter d'acheter des disques...


White Town - Monopole [2011]


 "How do you feel about being a one-hit wonder?
- Better than being a no-hit wonder!"

L'année écoulée restera assurément un excellent cru musical pour Jyoti Mishra avec des concerts enthousiasmants dont une première date française, pas moins de quatorze ans après le carton de Your Woman. Vite retourné à ses racines DIY après ce crochet chez EMI, le résident de Derby poursuit depuis sa carrière en auto-production et vient sans doute de publier (attention, poncif) son-meilleur-disque-à-ce-jour. Un tiers synth-pop, un tiers power pop, un tiers acoustique : couvrant les différentes facettes du bonhomme, Monopole évite la monotonie et présente un équilibre bienvenu. On y trouve un tube potentiel (Cut Out My Heart), des courants électriques salvateurs hérités des Lemonheads et quantité de sentiments mis à nus. Til I Die, I Don't Want To Fall In Love Again, juste portée par quelques cordes de guitares... L'album du divorce, tel qu'on qualifiait Here, My Dear de Marvin Gaye, qui exprime la contemplation et regrets pour tout ce qui irrémédiablement perdu, dans une tentive de sublimation de la solitude. Deux sourires naissent néanmoins avec les accents 80's de How Love Feels et surtout She's a Lot Like You, comptine pop ensoleillée et futur single dont on reparlera en ces pages.


et pour le souvenir...