lundi 10 août 2009

The School



Page Myspace

Non, The School n'a rien d'original. Mené par Liz Hunt qui en compose les titres, ce groupe originaire de Cardiff se place comme tant d'autres (dont Camera Obscura) au croisement de l'indie pop et des girl groups 60's. Ce qui le distingue de la masse est probablement cette faculté à n'écrire, à l'heure actuelle, que des bonnes chansons. Qu'on prenne "All I wanna do" et son intro en forme d'hommage, "Valentine" et ses claviers très Belle & Sebastian, les refrains entraînants de "I want you back" et "Shoulder", sans compter une magistrale reprise de Left Banke ("And suddenly") le groupe tient bon la barre. Résultat : la petite troupe galloise a signé avec le fameux label Elefant après seulement... 4 concerts, avec un premier album prévu pour octobre. Peu de chances de les voir jouer en France d'ici là, mais quelques sympathiques amuses-gueules pour patienter :


And suddenly / George Washington Brown - (split 45 tours, Slumberland)


Let it slip EP (CD 4 titres, Elefant)
Let it slip / Shoulder / I want you back / I don't believe in love


All I wanna do / Valentine (45 tours, Elefant)


mardi 4 août 2009

Indietracks review part 1

Samedi 25 juillet :

Atterrissage à East Midlands Airport. Nous voici au milieu de Nulle Part, Angleterre, pour un premier imprévu : il faut deux bonnes heures pour rejoindre le camping en car. Légèrement paumés, nous effectuons le trajet en compagnie de jeunes Chinois qui s'avèreront être les Marshmallow Kisses. Dégat collatéral : nous loupons Downdime, Little My (on se rattrapera sur leur mershandising) et les Japonais de Sucrette, entendus de loin en montant les tentes. Comme prévu le festival se tient sur un vieux site de chemin de fer préservé : les rails bordent la Elefant Stage, la Indoor Stage prend place dans un hangar tandis que la Church Stage accueille des concerts plus intimistes dans une petite église. Evidemment dominé par les indie poppers, le public compte aussi des retraités et des familles avec enfants, drôle de mix.

14h40 : ex-Heavenly, ex-Talulah Gosh, Amelia Fletcher arrive à la tête de Tender Trap. Les noms de groupes changent mais deux décennies de circuit indie pop n'entament pas un songwriting d'excellent niveau. Le soleil brille, c'est le moment de plonger dans les bacs à disques où Liz Hunt (The School) semble partie pour claquer son salaire annuel. Problèmes de son dans la Indoor Stage pour Friends, on part suivre la fin de set des revigorants Italiens de Fitness Forever.

Dès lors on ne décollera plus de la grande scène, avec les punchy Frank & Walters suivis de mes chouchous Speedmarket Avenue... visiblement inconnus ici comme ailleurs si l'on en croit le public clairsemé. Mes craintes quant au chant se révèlent vite infondées : la divine Sibille Attar place parfaitement sa voix et hypnotise les garçons tout en enquillant moultes vodkas. Les vagues shoegazing de "Tell me no", le final brillant de "Sirens", tout s'enchaine parfaitement jusqu'à "Way better now" qui fait enfin rebondir les festivaliers. Concert de la journée pour votre serviteur qui récupère allongé dans l'herbe en compagnie de quelques pintes. Tout près la xylophoniste de Little My déguste une glace italienne, et le soleil est toujours de la partie... plus pour très longtemps hélas, et les nuages s'accumulent à l'arrivée de Camera Obscura. Leur concert au Point Ephémère m'avait déçu mais Tracyanne Campbell a visiblement fait des progrès : beaucoup moins stressée elle assure enfin de bonnes parties vocales, plaisante avec le public et rend justice à une parfaite collection de chansons pop. La pluie menace mais coup de chance, c'est l'heure de retourner à l'intérieur pour Emmy The Great... qui n'est pas sur scène, ses musiciens étant perdus en pleine campagne. Débuté avec une heure de retard son set est malheureusement expéditif mais la très jeune dame a une voix surprenante et des chansons folk à faire palir la plupart de ses contemporains : "We almost had a baby", "Absentee", "Dylan"... Manque "War" sacrifiée sur l'autel du timing. Final sur une reprise de "Where is my mind" et on n'échappe pas à l'averse. L'unique membre de La Casa Azul cloture la journée avec un show étrange mais apprécié (jolie version de "En la noches como lo de hoy"). La programmation des disco pop est alléchante mais la fatigue nous coupe les jambes. Retour aux tentes.


lundi 3 août 2009

Indietracks review part 2

Dimanche 26 juillet :

Impossible d'y échapper : la bruine est là et ne nous lachera pas de la journée. La Church Stage se retrouve prise d'assaut et je dois jouer des coudes pour découvrir The Understudies : coup de coeur de la journée, ils sont superbes.

Je ne suis pas le seul à apprécier... un peu de retard aux stands et le dernier exemplaire de leur disque me passe sous le nez. Damned. Direction la grande scène où les Espagnoles de Cola Jet Set conjurent le mauvais temps à coups de chansons aussi colorées que leurs collants. Me demande si je pourrais le trouver en import pour la médiathèque, on ne peut pas dire que la pop espagnole soit très répandue dans nos bacs. 13h40, c'est au tour de The School. J'étais déjà amoureux de leur "All I wanna do" et je me régale de ces titres pop / années 60 proches de Camera Obscura, notamment "Let it slip" et "Shoulder". Le guitariste/claviériste se révèle très prolixe et peu perméable à l'esprit twee : "Does anybody else still got a hangover ? Does anybody else don't have socks ? ... We're fucked" : le fait est qu'ils sont joliment bourrés. Difficile pour la pauvre Liz Hunt de rester concentrée au micro avec pareils voisins.

Nouvelle chasse aux disques (c'est criminel d'en vendre autant), retour à l'abri pour suivre les Smittens. Vieilles figures du festival au même titre que Pocketbooks (que l'on retrouvera plus tard) ils régalent le public avec un concert quasi parfait, s'offrant une reprise du superbe "What do we do now ?" des Just Joans. Le genre de groupe qu'on n'aura jamais l'occasion de voir en France, le genre de groupe pour lequel ce festival existe. Bonheur.
S'ensuivent les seules déceptions du weekend : même dans le cadre d'une église en bois,le trip hop neurasthénique de Hong Kong In The 60's me fait piquer du nez. Dommage, ça sonnait bien sur disque. Quant à Cooper leur intérêt se concentre dans deux reprises réussies de Evie Sands et des Buzzcocks, le reste sonnant comme du Ocean Colour Scene espagnol : trop gras.
Totalement anachroniques pour l'endroit, les Art Brut mettent tout le monde d'accord : guitares redoutables et chanteur hurlant dans le public ("No ! Don't be twee ! Stop sharing your sweets !"). Après deux jours d'arpèges et d'harmonies les oreilles chancellent sous l'assaut, les festivaliers transpirent et se marrent. C'est l'heure du bouquet final : les plus beaux héritiers des Byrds, les Teenage Fanclub sont là. Chant parfait, Rickenbaker au taquet, ils égrènent leur interminable liste de merveilles ("Your love is the place where I can from", "Start again", "Ain't that enough", "It's all in my mind"...) et quelques nouveaux titres dont "Baby Lee" :

Over now. Près de 50 groupes ont joué avec ferveur, sans égo, constamment mélangés aux fans (jusqu'à dormir dans le même camping pour la plupart, ce n'est pas tous les jours qu'on croise Emmy The Great allant prendre sa douche) et partageant un amour sans failles de la musique. Regrets de ne pas avoir vu plus de concerts, d'avoir manqué la soirée d'ouverture et les prestations improvisés au gré des rencontres entre musiciens, de ne pas avoir été au bon endroit lors des concerts surprises des Just Joans et de Talulah Gosh... La prochaine fois n'en sera que meilleure. J moins 360 et quelques.