mercredi 7 octobre 2009

Cola Jet Set - Guitarras y tambores [2009]



Label : Elefant records (what else ?)
Indice PCDM : 2.24 - Pop indie

Page Myspace

Un deux.
Un deux.
Je comptais faire une petite note à caractère bibliothéconomique (mes quelques doutes sur les miracles de l'ouverture dominicale par exemple) mais la dernière formation a mis mes méninges à rude épreuve. Va pour la musique donc, puisque Indietracks résonne encore dans mes oreilles.
Allergiques au sucre, passez votre chemin : sur ces 13 titres les Espagnols de Cola Jet Set offrent une pop enjouée, rayonnante, dont chaque note semble parler d'amour et d'été éternel. Les guitares carillonnantes esquissent un clin d'oeil aux Byrds ("El sueño de mi vida") et les choeurs lancent des harmonies et des choubidoubidou comme plus personne n'ose en faire ("Subidubi"). Seul écueil : les Barcelonais ne font pas dans la demi-mesure et certains crieront à l'overdose sous les assauts d'une production Haribo jusqu'au bout des cordes. Difficile cependant de ne pas fondre tant ces chansons aux tons d'arc-en-ciel réjouissent le coeur jusqu'à une curieuse valse instrumentale qui sonne la fin du bal.



Le disque qui va bien avec : "Brand new knife" de Shonen Knife.


lundi 10 août 2009

The School



Page Myspace

Non, The School n'a rien d'original. Mené par Liz Hunt qui en compose les titres, ce groupe originaire de Cardiff se place comme tant d'autres (dont Camera Obscura) au croisement de l'indie pop et des girl groups 60's. Ce qui le distingue de la masse est probablement cette faculté à n'écrire, à l'heure actuelle, que des bonnes chansons. Qu'on prenne "All I wanna do" et son intro en forme d'hommage, "Valentine" et ses claviers très Belle & Sebastian, les refrains entraînants de "I want you back" et "Shoulder", sans compter une magistrale reprise de Left Banke ("And suddenly") le groupe tient bon la barre. Résultat : la petite troupe galloise a signé avec le fameux label Elefant après seulement... 4 concerts, avec un premier album prévu pour octobre. Peu de chances de les voir jouer en France d'ici là, mais quelques sympathiques amuses-gueules pour patienter :


And suddenly / George Washington Brown - (split 45 tours, Slumberland)


Let it slip EP (CD 4 titres, Elefant)
Let it slip / Shoulder / I want you back / I don't believe in love


All I wanna do / Valentine (45 tours, Elefant)


mardi 4 août 2009

Indietracks review part 1

Samedi 25 juillet :

Atterrissage à East Midlands Airport. Nous voici au milieu de Nulle Part, Angleterre, pour un premier imprévu : il faut deux bonnes heures pour rejoindre le camping en car. Légèrement paumés, nous effectuons le trajet en compagnie de jeunes Chinois qui s'avèreront être les Marshmallow Kisses. Dégat collatéral : nous loupons Downdime, Little My (on se rattrapera sur leur mershandising) et les Japonais de Sucrette, entendus de loin en montant les tentes. Comme prévu le festival se tient sur un vieux site de chemin de fer préservé : les rails bordent la Elefant Stage, la Indoor Stage prend place dans un hangar tandis que la Church Stage accueille des concerts plus intimistes dans une petite église. Evidemment dominé par les indie poppers, le public compte aussi des retraités et des familles avec enfants, drôle de mix.

14h40 : ex-Heavenly, ex-Talulah Gosh, Amelia Fletcher arrive à la tête de Tender Trap. Les noms de groupes changent mais deux décennies de circuit indie pop n'entament pas un songwriting d'excellent niveau. Le soleil brille, c'est le moment de plonger dans les bacs à disques où Liz Hunt (The School) semble partie pour claquer son salaire annuel. Problèmes de son dans la Indoor Stage pour Friends, on part suivre la fin de set des revigorants Italiens de Fitness Forever.

Dès lors on ne décollera plus de la grande scène, avec les punchy Frank & Walters suivis de mes chouchous Speedmarket Avenue... visiblement inconnus ici comme ailleurs si l'on en croit le public clairsemé. Mes craintes quant au chant se révèlent vite infondées : la divine Sibille Attar place parfaitement sa voix et hypnotise les garçons tout en enquillant moultes vodkas. Les vagues shoegazing de "Tell me no", le final brillant de "Sirens", tout s'enchaine parfaitement jusqu'à "Way better now" qui fait enfin rebondir les festivaliers. Concert de la journée pour votre serviteur qui récupère allongé dans l'herbe en compagnie de quelques pintes. Tout près la xylophoniste de Little My déguste une glace italienne, et le soleil est toujours de la partie... plus pour très longtemps hélas, et les nuages s'accumulent à l'arrivée de Camera Obscura. Leur concert au Point Ephémère m'avait déçu mais Tracyanne Campbell a visiblement fait des progrès : beaucoup moins stressée elle assure enfin de bonnes parties vocales, plaisante avec le public et rend justice à une parfaite collection de chansons pop. La pluie menace mais coup de chance, c'est l'heure de retourner à l'intérieur pour Emmy The Great... qui n'est pas sur scène, ses musiciens étant perdus en pleine campagne. Débuté avec une heure de retard son set est malheureusement expéditif mais la très jeune dame a une voix surprenante et des chansons folk à faire palir la plupart de ses contemporains : "We almost had a baby", "Absentee", "Dylan"... Manque "War" sacrifiée sur l'autel du timing. Final sur une reprise de "Where is my mind" et on n'échappe pas à l'averse. L'unique membre de La Casa Azul cloture la journée avec un show étrange mais apprécié (jolie version de "En la noches como lo de hoy"). La programmation des disco pop est alléchante mais la fatigue nous coupe les jambes. Retour aux tentes.


lundi 3 août 2009

Indietracks review part 2

Dimanche 26 juillet :

Impossible d'y échapper : la bruine est là et ne nous lachera pas de la journée. La Church Stage se retrouve prise d'assaut et je dois jouer des coudes pour découvrir The Understudies : coup de coeur de la journée, ils sont superbes.

Je ne suis pas le seul à apprécier... un peu de retard aux stands et le dernier exemplaire de leur disque me passe sous le nez. Damned. Direction la grande scène où les Espagnoles de Cola Jet Set conjurent le mauvais temps à coups de chansons aussi colorées que leurs collants. Me demande si je pourrais le trouver en import pour la médiathèque, on ne peut pas dire que la pop espagnole soit très répandue dans nos bacs. 13h40, c'est au tour de The School. J'étais déjà amoureux de leur "All I wanna do" et je me régale de ces titres pop / années 60 proches de Camera Obscura, notamment "Let it slip" et "Shoulder". Le guitariste/claviériste se révèle très prolixe et peu perméable à l'esprit twee : "Does anybody else still got a hangover ? Does anybody else don't have socks ? ... We're fucked" : le fait est qu'ils sont joliment bourrés. Difficile pour la pauvre Liz Hunt de rester concentrée au micro avec pareils voisins.

Nouvelle chasse aux disques (c'est criminel d'en vendre autant), retour à l'abri pour suivre les Smittens. Vieilles figures du festival au même titre que Pocketbooks (que l'on retrouvera plus tard) ils régalent le public avec un concert quasi parfait, s'offrant une reprise du superbe "What do we do now ?" des Just Joans. Le genre de groupe qu'on n'aura jamais l'occasion de voir en France, le genre de groupe pour lequel ce festival existe. Bonheur.
S'ensuivent les seules déceptions du weekend : même dans le cadre d'une église en bois,le trip hop neurasthénique de Hong Kong In The 60's me fait piquer du nez. Dommage, ça sonnait bien sur disque. Quant à Cooper leur intérêt se concentre dans deux reprises réussies de Evie Sands et des Buzzcocks, le reste sonnant comme du Ocean Colour Scene espagnol : trop gras.
Totalement anachroniques pour l'endroit, les Art Brut mettent tout le monde d'accord : guitares redoutables et chanteur hurlant dans le public ("No ! Don't be twee ! Stop sharing your sweets !"). Après deux jours d'arpèges et d'harmonies les oreilles chancellent sous l'assaut, les festivaliers transpirent et se marrent. C'est l'heure du bouquet final : les plus beaux héritiers des Byrds, les Teenage Fanclub sont là. Chant parfait, Rickenbaker au taquet, ils égrènent leur interminable liste de merveilles ("Your love is the place where I can from", "Start again", "Ain't that enough", "It's all in my mind"...) et quelques nouveaux titres dont "Baby Lee" :

Over now. Près de 50 groupes ont joué avec ferveur, sans égo, constamment mélangés aux fans (jusqu'à dormir dans le même camping pour la plupart, ce n'est pas tous les jours qu'on croise Emmy The Great allant prendre sa douche) et partageant un amour sans failles de la musique. Regrets de ne pas avoir vu plus de concerts, d'avoir manqué la soirée d'ouverture et les prestations improvisés au gré des rencontres entre musiciens, de ne pas avoir été au bon endroit lors des concerts surprises des Just Joans et de Talulah Gosh... La prochaine fois n'en sera que meilleure. J moins 360 et quelques.




vendredi 10 juillet 2009

Indietracks festival : J-14

... avec des nouveaux noms annoncés. Entre autres réjouissances :

Harmonies écossaises :


Vitamines suédoises :


Carnaval des animaux :


Larmes folk :


Tirage de tronche :


Sucreries sonores :


Et des ateliers, pop quiz, disco pop... 24 au 26 juillet, entre Derby et Nottingham (Angleterre), toutes les infos par ici.
Ca va donner.

mardi 23 juin 2009

Censure d'Orelsan dans les bibliothèques parisiennes : C. Girard persiste, signe...

...et s'emmêle les pinceaux :

http://www.lejdd.fr/cmc/culture/200923/orelsan-censure-girard-s-explique_215591.html

"Vous parlez de textes qui "insultent les homosexuels". Exemples?
- C. Girard : "Les filles kiffent les mecs efféminés comme si elles étaient lesbiennes", ou encore: "je hais les trav depuis que j'ai failli niquer un Brésilien". La plupart des femmes qui sont intervenues sur ce dossier ont ressenti ces phrases comme insultantes.

A votre avis, M. Girard :
1) Considère que l'association "mecs effeminés" / "femmes" relève d'une insulte vis à vis des homosexuels ?
2) Considère qu'une défiance exprimée vis à vis des transsexuels (suite à une malencontreuse expérience qui plus est) relève d'une insulte vis à vis des homosexuels ?
3) Considère qu'il est logique de mettre en avant l'opinion de "la plupart des femmes" pour juger d'une supposée insulte vis à vis des homosexuels ? (à se demander qui d'Orelsan ou de M. Girard devrait être tenu au silence...)

Votez.

lundi 22 juin 2009

1+1+1 = Nickel Creek



Tout est parti de Chris Thile, suite à la commande par un collègue de son dernier disque : "How To Grow a Woman From the Ground", paru chez Sugarhill en 2006. Moi qui n'y connait rien en bluegrass, j'y découvrais un jeune prodige de la mandoline capable d'aligner des instrumentaux de haute volée sans jamais laisser son talent étouffer les compositions.

Tout récemment, ce fut une chronique de Mojo qui me fit connaître Sara Watkins. Sa voix douce et ses lignes de violons me firent fondre de suite et j'achetai immédiament ce premier album ; ah, ce "Same Mistakes"... Album produit par John Paul Jones (tiens donc) qui l'avait poussée à se lancer en solo.

La dame avait donc un groupe : Nickel Creek. Comptant également son frère Sean Watkins et... Chris Thile. Et au contraire de nombreux "supergroupes" ronflants des années 70, la fusion de ces talents a produit de quoi enchanter bien des oreilles. Réuni à l'âge précoce de douze ans le trio n'a publié que merveilles, sortant le bluegrass de sa coquille conservatrice pour lui offrir des parures folk, pop, jazz, voire celtiques comme en témoigne cette divine reprise des Irlandais de Planxty :



Un éclectisme qualifié par les critiques américains de "progressive bluegrass" qui leur permet de dévaler des instrumentaux avant de sidérer l'audience par une reprise jouissive de... Britney Spears :



Aurai-je la chance de les voir en France, tant un groupe issu du circuit bluegrass peut avoir de difficultés à franchir l'Atlantique ? C'est tout le mal que je leur souhaite... en attendant d'écouter les efforts solo de Sean Watkins et de mieux connaître leur amie Sarah Jarosz. Tous chez Sugarhill Records.


vendredi 5 juin 2009

Il y a des jours où on est ravi de ne pas travailler à Paris

http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/06/05/les-disques-d-orelsan-ecartes-des-bibliotheques-parisiennes_1202887_3246.html#ens_id=1202972

La Mairie de Paris a retiré de ses 60 bibliothèques de prêt le disque du chanteur de rap Orelsan, Perdu d'avance, "dont les textes insultent les homosexuels et glorifient la violence faite aux femmes", a annoncé, jeudi 4 juin, Christophe Girard, adjoint PS chargé de la culture. "Si nous sommes attachés à la liberté artistique, il est indispensable d'éviter qu'un public mineur et non averti soit confronté à l'étude de (tels) morceaux", précise l'élu parisien dans un communiqué. Le syndicat Supap-FSU s'est ému de cette décision, qu'il assimile à de la censure.


On appréciera l'explication toute en nuances de M. Girard qui pourrait nous permettre de résoudre instantanément les problèmes de manque d'espace pour les collections : un petit coup de Javel et nos chères têtes blondes seront à l'abri. Le fait que le disque concerné soit plutôt mauvais ne lui interdit à ce jour ni d'exister, ni d'être vendu. Il s'agit d'une oeuvre de fiction, pas d'une publication politique extremiste. Il a donc toute sa place en médiathèque, que les oreilles soient averties ou non.


dimanche 3 mai 2009

L'été 2009 s'annonce twee

J'aurai l'occasion d'en reparler : fin juillet, votre serviteur et ses acolytes s'envoleront vers la campagne anglaise pour savourer deux jours de sucreries pop au milieu des fleurs et des locomotives à vapeur :

Indietracks Festival – click for more details!

Des dizaines de groupes charmants à découvrir allongés dans l'herbe, des sets acoustiques sur des trains, des bières et de la glace, à croire qu'ils m'ont préparé un cadeau d'anniversaire en avance. Que j'ai hâte !

mercredi 15 avril 2009

Dear Reader - Replace why with funny [2009]



Label : City Slang
Indice PCDM : 2.24 - Pop indie

On connaissait la pop néo-zélandaise et la pop australienne, manquaient encore les Sud-Africains pour reformer le Tri-Nations : c'est désormais chose faite grâce à Dear Reader, plus beau nom de groupe depuis... The Pains Of Being Pure At Heart, au moins. Célébrée tant par Magic que par les Inrockuptibles (qui parlent parfois de musique, comme quoi), l'aura de ce premier album nous parvient après un voyage de 8.000 kms le long d'un fuseau horaire : on peut deviner les difficultés à se faire entendre sur la scène internationale pour des natifs de Johannesbourg. Atout maître : la voix haute tendance glacée de Cherilyn MacNeil. Autres cartes fortes : les chansons. Riches en arrangement hypnotiques qui laissent la part belle au piano et aux violons, "Dearheart" ou "Bend" se rendent indispensables de par leur charme insidieux qu'on pourra savourer au cours d'une tournée printanière en compagnie des brillants Get Well Soon. Rendez vous est pris.



Page Myspace


mardi 31 mars 2009

Coup de coeur : Emmy The Great - We almost had a baby



Single extrait de l'album "First love" [TBC, 2009]


C'est encore une jolie découverte de Twist que Emma-Lee Moss, folkeuse originaire de Hong Kong qui vient de sortir son premier album. Et son single inaugural, paru voici quelques mois, la place d'entrée en première division. La voix décidée, claire, un rien vibrante la rapproche de Martha Wainwright. Si aucun refrain ne se dégage, on s'incline devant la beauté des mélodies et des arrangements (l'entrée du violon en fin de couplet est un modèle du genre). Comme toutes les bonnes chansons folk, "We almost had a baby" raconte une histoire ; le phrasé est parfait, le texte simple et sans pudeur. On pense à Suzanne Vega, on savoure les choeurs qui s'installent au fur et à mesure. Et on la repasse encore.


Well you didn’t stop
When I told you to stop
And there was a month
That I wasn't sure

The next time I saw you
Out on the river
I'd have something to say
Other than "pay me all of the money you owe"

I would have liked to
To have something above you
To have something to hold
And know I could choose to grow

I would've called you
And I'd have said "hey
You know I'm in control
I'll let you know if you have to come and choose a name"

Well, I am a woman
But before I met you
I was only a kid
You know
When you thought you would break me
But you wanted to take me
So you did.

And I will think of you now
That we are apart
I've put my hand across my gut
I plan to beat it with a heart

I'm not the girl you remember from the start
I was only a baby
Now I'm what you made me

For once, you hit the spot
Twice, you let it fall
And once I tried to make a light
To keep myself in yours

Do you think of me
When you are playing?


mardi 24 mars 2009

Rencontres de l'ACIM : un point sur les aspects juridiques

L'ouverture de ces rencontres nationales a permis d'aborder en profondeur l'angle juridique des musiques en bibliothèques, sujet ô combien épineux : absence de "fair use", multiplication des jurisprudences, modifications législatives en cours... L'introduction de Gilles Vercken, avocat, et les débats qui ont suivi (notamment entre représentants de la SACEM, du SNEP, de juristes et de professionnels des bibliothèques) ont délimité assez clairement les possibilités que les lois sur les droits d'auteurs offrent aux bibliothèques en dehors du prêt : elles sont quasiment nulles.

- Le point "c'est-moi-qui-l'ai-fait" : sorti des œuvres tombées dans le domaine public (du moins jusqu'à l'extension programmée de la durée de protection des interprétations), tout est protégé. Chanson, texte, pochette, rien ne peut être communiqué ni présenté sur un site web sans l'autorisation expresse des ayant droits. Même dans le cadre d'une structure non commerciale, même dans un but de promouvoir l'artiste. Reste qu'en pratique, le risque d'être poursuivi pour affichage sauvage de pochette de disque est plutôt réduit.

- Le point pratique "deezer à la médiathèque" : comme je le craignais, l'affichage de playlists Deezer sur le site ou le catalogue d'une bibliothèque est légalement impossible, l'utilisation du service n'étant permise que dans le cadre du cercle de famille comme précisé dans les conditions générales du site (on sait que les bibliothécaires forment une grande et heureuse famille, mais tout de même...).

- Le point "vous-perdez-rien-pour-attendre" : interrogé au sujet de l'absence de rémunération concernant le prêt des disques en bibliothèques (contrairement à leurs petits camarades documentaires), M. SNEP a admis regretter que des problèmes de contrats propres aux artistes ne lui ait point permis de traiter ce dossier en temps voulu. Fort heureusement, la clarification de ces soucis internes va lui laisser tout loisir d'étudier de près la question du prêt en ligne dès que ce dernier se sera généralisé. Gare à nos fesses, les intérêts vont être à la hauteur.

- Le point "DADVSI et HADOPI, c'est beau la vie" : souvenez-vous de l'espoir qu'avait fait naître la mention d'une exception "Bibliothèques" au cœur du code de la propriété intellectuelle. En théorie, sont donc possibles les "reproductions spécifiques effectués par des bibliothèques accessibles au public, des musées ou par des services d'archives, qui ne recherchent aucun avantage commercial ou économique direct".
En pratique, cette autorisation est assortie d'une condition pour le moins floue : "ne pas porter atteinte à l'exploitation normale de l'œuvre ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur". Qu'un ayant droit signale son mécontentement lors d'une numérisation et l'exception deviendra aussi imperméable qu'un PC dépourvu de pare-feu. Et quand bien même, elle n'autorise que l'acte de reproduction... et non celui de communication au public, malgré une louable tentative d'amendement de la part de l'Association des professionnels de l'information et de la documentation (qui n'a cependant pas dit son dernier mot).

L'analyse de cet impressionnant arsenal législatif touchant à sa fin, les bibliothécaires musicaux présents ont pu savourer à sa juste valeur l'analyse de David El Sayegh, (directeur des affaires juridiques et prochain directeur général du Syndicat National de l'Edition Phonographique) : "Vous les bibliothécaires, vous êtes des très bons lobbyistes !"

Uh uh.



mercredi 18 mars 2009

Denison Witmer - Carry the weight [2008]



Label : Razor & Tie
Indice PCDM : 2.3 - Folk

Il y a des périodes où la musique ne passe plus, où l'on se lasse même d'écouter ses disques préférés. Puis on finit par ouvrir l'excellent n°2 du magazine Eldorado où l'on tombe sur un article dédié aux nombreux camarades de jeu de l'infatigable Sufjan Stevens. On teste... et la foi revient. Avec dix ans de carrière et sept albums dans la musette Denison Witmer n'a pas le profil d'un jeune premier ; c'est un songwriter rodé dont le style s'est patiemment affiné et qui semble aujourd'hui toucher au but. Ne m'étant pas encore procuré son dernier-né, je me suis délecté des titres mis à disposition sur sa page myspace... magie d'Internet. On y sent l'influence de l'inévitable Elliott Smith, qui hante toujours la scène indépendante américaine. Et derrière ce paravent d'arpèges se dessine d'autres sources héritées de la Californie des années 70 (Curt Boettcher, Cat Stevens, si vous m'entendez...). Après deux titres classiques que ne renieraient pas les fabuleux The Innocence Mission, on tombe amoureux de Life before aesthetics, de son rythme enlevé et de son savoureux gimmick à l'orgue. On fond finalement à l'écoute de Little flowers et Steven pour constater que les précédents opus du troubadour de Philadelphie valent également le détour. Fichtre, où ai-je encore mis ma carte bleue ?

Page Myspace



dimanche 22 février 2009

Vers un Internet restreint en bibliothèques ?

On avait pu constater ces derniers mois que, loin de remplir sa mission de Ministre de la Culture, Mme Albanel s'était forgée un costume de secrétaire d'Etat à l'Internet et aux industries musicales (avec M. Lefebvre en garde-chioumes ?). Dernière suggestion en date pour protéger les structures publiques des dégats collatéraux d'HADOPI : restreindre l'utilisation des accès publics à une "liste blanche" de sites aimablement fournie par les soins de ses diverses commissions, et uniquement à celle-ci. Attitude rétrograde consistant à limiter la liberté d'informations pour appliquer une loi déjà très controversée : suite au rejet récent d'un amendement, les internautes identifiés par erreur comme auteurs de téléchargement illégaux ne pourront prétendre à aucun dédommagement. Il n'est pas certain que les tribunaux seront du même avis.

Et nous ?


dimanche 8 février 2009

Les chansons du dimanche

Quinze chansons pour célébrer tant la fin de semaine que l'ouverture du Tournoi des six Nations... bonne écoute.



1. The Velvet Underground - Sunday morning [The Velvet Underground & Nico, 1967]
2. Beirut - A sunday smile [The flying club cup, 2007]
3. Oasis - Sunday morning call [Standing on the shoulder of giants, 2000]
4. Morrissey - Everyday is like sunday [Viva hate, 1988]
5. The Small Faces - Lazy sunday [Ogden's nute gone flake, 1968]
6. Blondie - Sunday girl [Parallel lines, 1978]
7. Aimee Mann - High on sunday 51 [Lost in space, 2002]
8. Caetano Veloso - Domingo [Domingo, 1967]
9. Georges Brassens - Ca s'est passé un dimanche {Inédits, 1953-1980]
10. Keren Ann - Dimanche en hiver [La biographie de Luka Philipsen, 2000]
11. Florent Marchet - Dimanche [Gargilesse, 2004]
12. Sia - Sunday [Colour the small one, 2004]
13. Billie Holliday - Gloomy sunday [1941]
14. Frank Sinatra - Sunday [Songs for young lovers / Swing easy, 1955]
15. Henri Dès - Dimanche matin [Le crocodile, 1993]


mardi 3 février 2009

Une idée déco

Puisqu'on manque parfois de nouveautés à exposer, autant utiliser les présentoirs pour embellir l'espace. Aujourd'hui, les pochettes chats :







On en profitera pour fredonner la divine "Love goes on" des Go Betweens :

"There's a cat in my alleway
Dreaming of birds that are blue
Sometimes girl when I'm lonely
This is how I feel about you"


Découvrez The Go Betweens!


J'oubliais : vous avez le bonjour d'Hermione.


dimanche 18 janvier 2009

La minute acariatre du jour

Bien connue pour son aversion revendiquée envers les rase-moquettes, ma consoeur Salt in my coffee sera probablement d'accord avec moi : pire que les enfants, il y a les nounous. Comme les heureux parents elles marquent samedi après-midi et mercredi matin d'une croix sanglante sur leur calendrier pour nous rendre visite, à ceci près que :

1) Elles débarquent en troupeaux
2) Elles ont chacune une pleine volière
3) Les piaillards ne leur appartiennent pas

Terrifiant.
Qu'on ne se méprenne pas : c'est une excellente idée et sans doute la meilleure manière de nous fournir de nouveaux clients usagers à fidéliser. Cependant, qui mettra en doute le fait que la cohabitation entre ces hululeurs miniatures, les conversations plein volume des garde-chioumes et nos nerfs usés s'avère parfois délicate ? Des trésors de patience sont requis pour ne pas mettre à exécution les truculents fantasmes qui nous traversent furtivement l'esprit : smash avec le démagnétiseur de cassettes vidéos, placage "cathédrale" du moutard (ou "spear tackle" pour nos amis rugbymen d'outre-Manche), corde à linge à la glotte, baillonnage définitif à l'aide du Filmolux, projection à travers la porte vitrée, l'imagination humaine est décidément sans limites.
Mais comme tout bon professionnel, nous affichons un stoïcisme sans faille et la récompense ne tarde pas à arriver : après un quart d'heure digne du siège de Stalingrad, se fait entendre dans votre dos une voix conspiratrice suffisamment discrète pour remplir le bâtiment : "Jonathan ! Arrête ou le méchant monsieur de la bibliothèque va venir te gronder !". Bingo. Vous pouvez alors glisser sournoisement à l'intéressée : "Ah non, navré. Ca, c'est votre boulot" avant de jouer à nouveau du lecteur de code barres. On a les revanches que l'on peut.