jeudi 30 décembre 2010

The Understudies - Wanting vs Getting [2010]


Il existe peu d'objets aussi attachants qu'un EP, opus furtif qui semble offrir le statut de single à chaque titre qu'il contient. Et ça tombe bien, car il existe peu de groupes aussi attachants que les Understudies. 

Non pas qu'il soit facile d'écrire à leur sujet cependant. Provenant de divers coins de la Grande-Bretagne, le quatuor ne laisse pas transparaître de filiation claire à laquelle les rattacher : sur Myspace, leur rubrique "Influences" affiche pas moins de 67 groupes divers et variés, agrémentés d'un ironique "We sound like all of the above but different and not quite as good.". Et de fait on ne saurait résumer leur son à un énième Belle-and-Sebastian-like. Tout au plus repérera-t-on une touche de Tindersticks, un brin de The Auteurs dans la voix, voire un petit air de Butcher Boy - pour celles et ceux qui ont la chance de connaître ce somptueux songwriter écossais. Principaux atouts des Understudies : une section rythmique aussi discrète qu'efficace, la guitare tranchante et les pas de danse de Brian, les chœurs judicieux de Bree, un indéniable potentiel charme... et surtout des chansons polies avec soin. Portée par une ligne de clavier, "My Life Is Not a French Film" se démarque par un refrain irrésistible tandis que "Signals Passed At Danger" permet à la voix de Bree de passer en pôle position. Quant à la délicate "A Girl I Used To Knock About With", je l'avais découverte au sein de la Church Stage d'Indietracks - un an et demi déjà. Comme chantait Curt Boettcher, I love you more each day.

lundi 27 décembre 2010

The Felt Tips - Living and Growing [2010]


"Influences: Whatever we can see looking through your window with our binoculars"
Tout comme The School, les Felt Tips ne remporteront probablement pas un premier prix d'originalité - mais franchement, ce terme a-t-il encore un sens en 2010 ? Après plusieurs EP publiés chez Cloudberry et Weepop, c'est sur l'excellent Plastilina que leur revient l'honneur de sortir un album en bonne et due forme : dix éblouissantes pop-songs qui dépeignent le quotidien en visant souvent en dessous de la ceinture. Le ton est donné dès le communiqué de presse : "…like that time you fumbled around with a condom in your darkened bedroom while trying to keep the mood alive – well, The Felt Tips were there watching you." Voyeurs donc. De fait, difficile de ne pas sourire - jaune - à la découverte de A Life More Ordinary, de l'excellente Not Tonight ou de la trop lucide Dear Morrissey. Mais si ce dernier titre témoigne d'un accablement résigné face aux récents opus de notre Castafiore aux glaïeuls la musique du quatuor écossais se pare souvent de l'immortel éclat des Smiths, tant dans cette voix vibrante que dans les superbes séries d'arpèges de Miguel Navarro qui ne laissent aucune place aux temps faibles, sur scène comme sur disque. Mais l'intro de Boyfriend Devoted vous en dira plus à leur sujet que n'importe quelle chronique, so just listen!


mercredi 22 décembre 2010

Glasgow Popfest - last day

Dimanche 5 décembre

Rien de plus agréable qu'un passage chez Mono pour démarrer la journée avec le ventre et le sac à disques pleins. Et coup de chance les concerts ont cette fois lieu au Stereo, confortable pub placé en centre-ville. Nous entamons nos premières pintes sans nous douter qu'une erreur de planning du bar a privé les groupes de soundchecks et considérablement retardé l'ensemble des réjouissances, semant une nouvelle fois la panique dans l'organisation ; nos charmants hôtes ont heureusement les nerfs solides... Coup d'envoi donné par Maple Leaves, groupe que j'avais découvert l'année dernière au bas d'un flyer de l'excellent club Half My Heart Beats. Ils ont depuis été adoubés par Stuart Murdoch, séduit par la superbe voix d'Anna Miles... que l'on n'entendra pas aujourd'hui pour cause d'angine. Nevermind : leur jeune guitariste chante également très bien. - mais évite la superbe "Kirsty", dommage. Belle & Sebastian style.


The Cavalcade sont toujours aussi discrets, on a en permanence l'impression de devoir tendre l'oreille pour mieux saisir leurs arpèges et leurs chuchotements. Et "Meet You In The Rain" est toujours aussi belle. Entre temps The Social Services ont constitué une jolie découverte toute en pop-songs nonchalantes - pas de disques en vue sur la table de merchandising, dommage. Après un moment de repos pris à l'étage nous revenons pour profiter de l'excellent set électro-rock de Nanobots. Seigneur, ces tenues de scène ! Prestation aussi improbable que fichtrement jouissive.

Combien de concerts vus, de pintes descendues à cet instant ? Le compte est perdu mais vingt-cinq de chaque semble un chiffre raisonnable. Reste une triplette de vétérans à applaudir. The Just Joans tout d'abord, que j'aurais vu quatre fois cette année, affichent une humeur joviale qui rend leur prestation bien meilleure qu'à Indietracks. Un bon moment pour mettre la main sur leur nouvel EP publié chez Weepop. Egalement vus cet été, The Orchids livrent un set plein d'énergie - vital au moment où nos forces déclinent. Je guette l'immense "It's Only Obvious" mais le concert s'interrompt brutalement à la demi-heure pour cause de créneau dépassé, laissant la salle dépitée. The Hardy Boys doivent immédiatement enchainer, pour ce qui sera le dernier concert et le dernier coup de cœur du weekend. Leurs compositions sont riches et entrainantes, boostées par les choeurs de Kat King. Retour au stand de disques !

I know it's over, et les valeureux survivants se dispersent dans les bars du centre pour partager les derniers verres. On ne s'en doute évidemment pas, mais il nous faudra trois jours pour regagner  péniblement Paris après plusieurs vols annulés : 15cm de neige suivis d'une chute du thermomètre à -12°, de quoi ridiculiser un peu plus la panique francilienne. Mais ça valait le déplacement... Mille mercis à Bubblegum records et see you soon Glasgow!


vendredi 17 décembre 2010

Glasgow Popfest - 2nd day

Samedi 4 décembre

Performance à signaler : le froid est encore plus vif que la veille et le retour à pied du West End prend des airs d'Holiday On Ice où le moindre trottoir tente de nous envoyer cul par dessus tête. Un climat qui n'est pas sans conséquences sur le programme de la journée : outre les Hermit Crabs, on apprend rapidement l'absence de The Electric Pop Group et de Zipper, soit les deux têtes d'affiches de la journée.

Nous sommes parmi les premiers à atteindre la salle et l'après-midi commence gentiment, sans que les premiers groupes ne me laissent de souvenirs marquants (hormis les Belle Hops, plaisantes dans un style néo girl groups). La température reste exceptionnellement basse mais les choses s'arrangent une fois localisé le système de chauffage et les réserves de vin chaud. Auteur en 1969 du superbe "Nightmare of J.B Stanislas", Nick Garrie offre un set acoustique ponctué d'une chanson en français qui fait bondir notre petite bande à la grande surprise du bonhomme : "Quoi ? Il y a des gens qui sont venus de France ici ?". Et cinq pintes de se lever fièrement dans la foule.
Dès lors les dédicaces au "people from Paris" deviendront un passage quasi-incontournable de chaque concert, prenant au fil du weekend une allure de charmant running gag. Je manque ensuite une partie des excellents Lovely Eggs, occupé que je suis à partager une pause cigarette avec Nick Garrie : l'homme est passionnant et parle un français parfait. "The Starlets ont été appelés en remplacement, il ne faut surtout pas les rater", assure-t-il. Oh ? Jamais entendu parler mais c'est noté. Nous retrouvons en attendant les Betty & the Werewolves qui arrivent au compte-gouttes, croulant sous leurs instruments, tandis que des plateaux de sandwiches font leur apparition - charmante attention des organisateurs. Ces derniers ont sonné le rappel pour pallier aux absences, et les Understudies font leur retour devant une assistance ravie de l'aubaine. Excellents une fois encore, vivement qu'ils viennent à Paris !
Nouveau tour rapide à l'extérieur et retour dans les temps alors que commence la première chanson des mystérieux Starlets...

Oh le choc. Oh bon sang.
C'est une claque qui nous attend, et la plus belle surprise musicale qu'on ait vue depuis des années. Ce premier titre est déjà parfait. Excellent frontman, Biff Smith enchaîne vannes et pas de danse entre les titres - et ils sont drôles en plus ! Formation classique guitares / basse / batterie agrémentée d'une violoniste et du trompettiste de Camera Obscura, chansons mélancoliques et rythmées, orchestrations belles à en pleurer. Il fallait voir notre petite troupe, plus aux moins rompue à ces marathons pop, rester bouche bée tout au long de ces trop courtes quarante minutes. Conclusion sur l'épique "Tenterhooks" avec larmes aux yeux en prime. Seigneur... Aucun groupe ne devrait avoir à enchaîner là dessus mais les Betty & the Werewolves ne sont pas les premières venues. Propulsées en tête d'affiche, elles attaquent d'emblée avec "Euston Station" et "The Party" et gardent le cap tout au long d'un concert furieusement électrique. Sourire jusqu'aux oreilles, Emily nous dédicace "Tu Veux Jouer" en riant - "I don't think I'll play this one in Paris next month... because my French is terrible!".
La fatigue nous assaille en fin de soirée alors qu'il ne reste guère que nous dans la salle, tous réfugiés près du chauffage. Mais notre tentative de départ est contrée par le DJ qui balance une série d'anthologie : Allo Darlin', The Smiths, The Sea Urchins, Belle & Sebastian, Camera Obscura ! Aucune chance : les manteaux sont jetés au sol et notre dernière dose d'énergie éclate sur la piste, à danser et finalement courir tout autour de la salle sous les yeux amusés du staff et des organisateurs. Premiers arrivés, derniers à partir.

"As I darted about at about 1.45am, I think, my eyes began playing tricks on me. Maybe I was too tired? Perhaps, I had too much mulled wine? Nope! My eyes told the truth our friends from Paris, Sweden and the lovely Werewolves had decided, dancing? We don’t need no stinking dancing! So, they began running around the dance floor – in large circles?!? Colin continued with his set, I imagine with a wry smile on his face, and ended the night with Camera Obscura much to the delight of remaining runners – several had been ushered into taxis by this point. All was quiet. I grabbed my bag and walked the ice rink of death - home alone, cheeks ruddy and stupidly happy." (Gary, Bubblegum records)

mercredi 15 décembre 2010

Glasgow Popfest - 1st day

 
Vendredi 3 décembre
J'ai beau adorer Glasgow, il fallait être sacrément motivé pour tenter le voyage en priant pour slalomer entre les intempéries ; mais avec 28 concerts pour la somme ridicule de £20 le jeu en valait largement la chandelle... Deux heures de retard, un passeport perdu à l'aéroport et une grosse dose de stress plus tard, nous voilà cheminant le long d'une ruelle verglacée pour atteindre le Studio Warehouse. Brrr, il fait presque aussi froid à l'intérieur ! Des bonbons et des sucettes géantes sont stratégiquement placés à l'entrée, idéal pour se mettre dans l'ambiance. The Occasional Flickers ouvrent très joliment le bal avec une série de pop songs accrocheuses. "Rucksack", notamment, me colle un sourire durable.

Le set convainquant de Cineplexx me donne une nouvelle occasion de passer au merchandising (iiiih, des disques ! Et du vin chaud gratuit !). Et je suis enchanté de revoir les Understudies, un groupe que j'avais découvert à Indietracks 2009... Ils sont encore meilleurs aujourd'hui, comme le résume Nick Garrie : "Un guitariste qui chante et bouge impeccablement, une claviériste sexy qui fait de bons chœurs, ils ont tout ce qu'il faut !". Les extraits de leur nouveau EP ("My Life Is Not a French Film" et "Signal Passed At Danger" notamment) sont salués par le public dont l'enthousiasme tient tête au froid ambiant (avec l'aide salutaire du mulled wine). Il est déjà plus d'une heure du matin, et histoire de poursuivre sur la même voie les Felt Tips sont chargés de finir la soirée. Prestation parfaite et très rythmée des locaux, dont les textes un brin voyeurs font naître nombre de sourires entendus aux alentours. Quoi de plus agréable que de savourer le concert d'un groupe que l'on fera jouer quelques mois plus tard ? (le 19 mars en l'occurrence). Leurs guitares terriblement jangly évoquent une version écossaise - et perverse - des Smiths, ici immortalisée par Jennifer :

L'heure tardive de fin des concerts n'empêche pas une after-night quelque peu chaotique, suivie d'une trop courte récupération en vue du all-dayer prévu le lendemain. See you tomoRRow.

jeudi 25 novembre 2010

Tender Trap - Dansette Dansette [Fortuna Pop, 2010]

Page Myspace

Amelia Fletcher... Sa bouille rieuse et ses barrettes ont mis à genoux toute une génération d'indie boys. Déjà vingt-cing ans dans le circuit pop avec Heavenly, Talulah Gosh et Marine Research, autant dire un CV en béton marqué du divin sceau Sarah Records. Une longévité qui lui permet aujourd'hui d'assister à la naissance de nombreuses formations nourries à son sein, les Dum Dum Girls et Betty & the Werewolves en tête.

Qu'en est-il de ce retour en première ligne ? Good news : Tender Trap a laissé tomber les effets électroniques pour reprendre les six-cordes, où l'on trouve notamment Elisabeth Morris d'Allo Darlin'. Ce songwriting tout électrique allié aux choeurs féminins fait du quintet un parfait girl group à guitares, entre Ramones et Shangri-Las. Les dix chansons de "Dansette Dansette" figurent de fait parmi les meilleures du groupe : racées, punchy et pleines d'humour à l'image de "Do You Want a Boyfriend?" et "Girls With Guns" dont l'énergie et la fraîcheur perpétuent la tradition d'une certaine indépendance pop. Et il y a encore une barrette dans les cheveux d'Amelia...


En concert gratuit à Paris le 29 janvier !

samedi 25 septembre 2010

Top 10 Delgados, 1997-2004

Parce que je n'en parle pas assez et parce qu'ils restent l'une des plus belles choses que l'Ecosse nous a offert.  Voix croisées d'Emma Pollock et Alun Woodward, indépendance revendiquée et mélodies dignes du maillot jaune. Hommage aux éternels outsiders.

Witness [The Great Eastern]
Keep On Breathing [Universal Audio]
No Danger [The Great Eastern]
Falling And Landing [Domestiques]
The Actress [Peloton]
American Trilogy [The Great Eastern]


jeudi 16 septembre 2010

DIY gigs are all you need

Des heures et des heures pour préparer et promouvoir, des dizaines de mails échangés, un ampli récupéré en urgence, des soundchecks à la bourre mais peu de stress finalement : tout s'est passé au poil. Faire déplacer des gens en juillet pour voir Allo Darlin' était une chose, réussir sensiblement la même performance en période de rentrée avec des groupes inconnus est plus que rassurant. Encore un peu de chance : Lenoir avait annoncé le premier concert, cette fois Magic a joué les relais surprise. Et bien qu'il n'y ait pas grand chose à redire aux performances de Lovely Rita et de The Cavalcade, ce sont bien les Red Shoe Diaries qui ont emporté la mise. Les outsiders aux commandes.

Vous découvrez par hasard un groupe lors d'un agréable concert d'hiver à Londres et ramenez leur EP fait maison. Très vite ces quelques chansons ne quittent plus votre baladeur et vous n'avez qu'une envie : faire passer le message. Vous voulez les revoir pour entendre à nouveau les titres absents du disque : ils réagissent avec enthousiasme à votre suggestion de venir à Paris, quand bien même vos moyens limités ne peuvent absolument pas couvrir leur voyage. Ils lancent une collecte, s'arrangent pour emprunter du matériel sur place. Ils sont surmotivés à cette idée, et le fait d'être les premiers à les inviter à jouer hors de Grande-Bretagne vous ravit.

J-1, les voilà. Disséminés et plus ou moins perdus aux quatre coins de Paris, souriants et adorables. Ils découvrent vos bars favoris, vous les ramenez chez vous au milieu de la nuit pour un indoor comping - et pour la plus grande surprise du chat qui voit des inconnus s'offrir casse croute et session acoustique impromptue. Quartier libre le lendemain. Ampli récupéré, musiciens en goguette, les soundchecks auront une bonne heure de retard. Les voilà enfin réunis dans la salle vide, tout est au point : c'est gagné. Quoiqu'il advienne vous avez fait le nécessaire pour que le concert dont vous rêviez ait lieu. Retour en terrasse jusqu'à l'ouverture, le temps passe vite... et les voilà tous les cinq sur scène, visiblement à  l'aise devant une assistance plus que fournie. Ashley reste en retrait, concentré. Tom attaque en première ligne pendant que Leanne attire regards et flashs de la majorité des mâles, tant pour sa bouille enfantine que pour sa voix cristalline. A de rares exceptions près, les spectateurs présents n'ont jamais entendu aucune de ces chansons... et ils apprécient. Et ils en redemandent. Le groupe prend son pied, vous êtes euphorique. Pari gagné. 

C'est l'ensemble de ces petites choses, la contribution a un ensemble cohérent, qui crée le plaisir de le faire et qui vous laisse un peu triste et désœuvré une fois la fête terminée. Vivement la prochaine.

And the anxiety of doing the stuff we care about justice is still the sweetest and most joyful because it means something, and there is true comradeship and a slight bit of madness there. Fair ticket prices, all the money going to the bands, records sold at cost price, fanzines written with passion, free songs, travelling for popshows, drunken smiles, bands on your floor - beauty in the face of adversity. Indiepop as a public service. We have to keep going (Hey Hey Honeypop)

jeudi 9 septembre 2010

Betty & the Werewolves - Teatime favourites [2010]


Label : Damaged Goods

La Suède avait dégainé avec Liechtenstein alors que deux fantastiques singles annonçaient l'arrivée attendue d'une réponse anglaise. Et bon sang, pour un premier album... Amelia Fletcher vient juste de faire un retour en force avec Tender Trap et voilà que les élèves talonnent leur maitresse, arrivant à fond de train avec un large sourire. Suivant la piste de Talulah Gosh, ce quatuor au trois quarts féminin dévale pied au plancher d'incroyables compositions où la pop sautillante lance des œillades au garage échevelé. Toutes guitares dehors, The Party, Paper thin, David Cassidy, Euston sont parties pour nous faire danser tout l'automne et au delà. Pinte ou tasse de thé pour accompagner ? Laura, Emily, Helen et Doug s'éclatent et offrent ici l'un des plus beaux services de l'année.

samedi 28 août 2010

Another Sunny Night : la deuxième arrive !

Parce qu'on devient vite accro à jouer les promoteurs et que l'affiche est fichtrement bonne. C'est toujours à l'International, c'est toujours gratuit et c'est pour mercredi à partir de 20 heures. Avec des concerts de The Cavalcade, Red Shoe Diaries et des Parisiens de Lovely Rita pour terminer. Pop pop pop!
The Cavalcade - Meet You In The Rain from Leftyheart on Vimeo.

Red Shoe Diaries - Indietracks 2010 Teaser from Red Shoe Diaries on Vimeo.
Lovely Rita "Six O'Clock" live@le Klub from Astrid de Lyon on Vimeo.


mercredi 18 août 2010

dimanche 8 août 2010

Indietracks 2010 : last day

Épilogue et journée des concerts manqués : entre réveil tardif, récupération, bières, discussions et autres promenades nous manquons notamment Let's Whisper, Be Like Pablo, The Cavalcade (honteux, sachant qu'on les fait également jouer à Paris bientôt), et The Blanche Hudson Weekend. Quelques regrets mais c'est le risque induit par une ambiance pareille, quand un trajet de 50 mètres vous prend une demi-heure en raison de toutes les personnes croisées sur le chemin. Hugs, smiles & kisses, what else ? 
C'est finalement avec The Loves que nous nous posons. Intégrant entre autres la section rythmique de Pocketbooks, le groupe offre une prestation détonante et ose jouer la carte spectacle en conviant Jésus (!) et une troupe de danseuses sur scène. Décidé à trouver place dans l'église je renonce aux Cannanes pour suivre le concert d'adieu des Millipedes. Beaucoup d'énergie, des titres courts et incisifs, très bon moment malgré les circonstances particulières de cette découverte.

Enchainement avec The Sunny Street dans une Church Stage désormais comble et qui plonge illico dans la mélancolie du quatuor londonien. Toujours aussi délicate leur dream pop se pare d'attaques de guitare façon Field Mice / My Bloody Valentine, Rémi devenant ainsi le premier guitariste shoegaze... sans pédale d'effets.

Pendant ce temps les excellents Internet Forever ont hélas terminé leur prestation. Toujours pas convaincu par Standard Fare, ni par Slow Club - Shrag s'en étant bien mieux sorti entre les deux. Les Brésiliens de Pale Sunday ayant annulé, direction les Pooh Sticks dont je ne connais qu'un titre (le fameux "I know someone who knows someone who knows Alan McGee quite well"), lequel ne sera d'ailleurs pas joué. Très bonne surprise et très bon concert, carré et énergique, avec une Amelia Fletcher infatigable au micro. Il va bientôt être l'heure de quitter les prés de Swanwick, reste juste... The Pains Of Being Pure At Heart, ni plus ni moins. Exemple rare de groupe purement indiepop en plein décollage, ils suscitent des attentes considérables et ne décevront personne. Artillerie de tubes, énergie totale qui déclenche le plus beau pogo de l'histoire d'Indietracks - les gros Anglais qui m'entourent m'offrent un vol plané dès le premier coup de batterie. "The Pains..." n'ont pas oublié d'où ils viennent et rendent un hommage touchant à celles et ceux qui ont contribué à leur ascension.

La fin approche hélas, et les dernières discos pop sont autant de tentatives pour repousser l'heure fatidique. Les festivaliers s'y jettent avec enthousiasme : spectateurs, musiciens, organisateurs, rédacteurs de fanzines, toutes les petites mains de l'indiepop se mêlent pour des adieux en forme d'apothéose. Les sourires se teintent de mélancolie dans le dernier train qui nous dépose à Butterley au cœur de la nuit mais du fan transi au nouveau converti, chacun songe déjà à la prochaine édition.

vendredi 6 août 2010

Indietracks 2010 : 2nd day

A peine arrivé et déjà un déchirement : je dois renoncer aux Felt Tips pour revoir mes chers Red Shoe Diaries, invités de dernière minute sur la grande scène. Joie, ils sont encore meilleurs qu'en février avec d'excellentes nouvelles chansons et la voix de Leanne qui prend de l'ampleur ; approbation générale, à découvrir à Paris le 1er septembre prochain. On constate en se promenant que l'affluence a encore augmenté par rapport à l'année dernière, et la file d'attente qui s'allonge devant la Church stage confirme cette impression. La patience est donc de mise pour assister à un set énergique de Betty & the Werewolves qui mettent le feu aux planches avec leur garage/pop de haute volée.
La suite de la journée tient du marathon pop tant les concerts s'enchainent : bien que desservies par le son bancal de la Indoor stage, les chansons amères des Just Joans régalent le public avant que les Smittens, mascottes du festival, ne se retrouvent au premier plan avec un set conclu par le "What Do We Do Now?" des... Just Joans. La boucle est bouclée. Et pas de temps mort car les ô combien cultes The Orchids sont déjà en place. Bonheur, ils démarrent avec la superbe "It's Only Obvious" ! Si le set s'essouffle un brin après un déluge de tubes, les Ecossais font naître quantité de sourires à la ronde. Petit détour par la Church stage bondée où j'écoute durant quelques minutes White Town. "Your Woman", décidément... Puis c'est une énorme baffe qui m'attend à la seconde où Ballboy commence à jouer. Dieu sait que je les avais aimés au Popfest, mais vu mon état lamentable je n'avais pas compris à quel point ils sont irrésistiblement bons : chaque chanson est meilleure que la précédente, on n'a tout simplement pas idée d'avoir un talent pareil. "I've Got Pictures Of You In Your Underwear" est renversante. Highlight of the day.

Remplaçant au pied levé Love Is All, Tender Trap ramène tout le monde à l'intérieur. Amelia Fletcher est superbe, Elizabeth d'Allo Darlin' tient la guitare et le nouvel album du groupe est largement mis en avant - à commencer par l'hilarant single "Do You Want A Boyfriend?".

Tête d'affiche du jour : The Primitives. Tracy Tracy en fait décidément un peu trop dans le genre diva et, comme sur disque, peu de chansons se démarquent en dehors de l'imparable "Crash". Pas grave : How Does It Feel To Be Loved enchaîne avec un mix soul/60's détonnant pour faire danser les nombreux survivants jusqu'à minuit. Trop tôt, forcément trop tôt.



samedi 31 juillet 2010

Indietracks 2010 : first day

Commencer par une nuit blanche, arriver à Derby, se perdre à Ripley, se perdre au Sainsbury's, descendre du train à la mini-gare de Swanwick, récupérer le bracelet d'entrée tout en reconnaissant déjà des figures amicales... Un an que j'attendais ça. On croit un instant avoir manqué Veronica Falls mais ce n'était que le soundcheck qui s'achevait et le groupe revient sur scène... cinq minutes plus tard pour lancer avec brio les premières notes du weekend. Ne comptant que trois concerts, ce vendredi pouvait fait figure d'aimable apéritif avant les choses sérieuses : hypothèse pulvérisée par Allo Darlin' qui reprend tout le monde de volée d'une prestation époustouflante, digne d'une tête d'affiche. Un son bien plus costaud que sur disque propulse Elizabeth Morris aux premières loges. Allo Darlin' est définitivement une usine à tubes en live, et l'idée qu'ils allaient jouer pour nous quelques jours plus tard me laissait bouche bée.
Le temps s'écoule vite entre retrouvailles et pintes, arrive déjà l'heure de Everybody Was In The French Resistance... Now! qui font leur entrée sur une retentissante Marseillaise. Art Brut était là l'an dernier et Eddie Argos avait clairement manifesté son désir de rejouer : pari gagné avec un spectacle hilarant de bout en bout. Constituées de réponses absurdes ("Superglu" pour singer le "Vaseline" d'Elastica), ces chansons tressent un lien entre des speechs irrésistibles. Eddie joue les showmen et se trace un chemin au milieu de festivaliers hilares en entonnant "With Or Without You". Je demande instamment que cet homme soit nommé Mascotte Officielle d'Indietracks.
Encore un peu d'énergie après plus de 36 heures sans sommeil ? Les discos pop sont là pour ça et tant musiciens que spectateurs semblent suer la bière en se défoulant sur Pulp, les Chills ou les Ronettes, échangeant discussions et rires au cours d'innombrables pauses snack et cigarettes. Toujours debout. Il faudra encore une mini-after devant notre hôtel en compagnie d'un groupe d'Espagnols pour nous achever définitivement, alors que "My Heart Is A Drummer" résonne encore dans mes oreilles. Réveil prévu pour onze heures le lendemain.

jeudi 24 juin 2010

Indietracks 2010 : J-30

Mon petit cœur fait des bonds :

http://indietracks.co.uk/

THE PAINS OF BEING PURE AT HEART
THE POOH STICKS / THE PRIMITIVES
LOVE IS ALL
/ EVERYBODY WAS IN THE FRENCH RESISTANCE...NOW!
Allo Darlin', Antarctica Takes It!, Ballboy, Be Like Pablo, Betty and The Werewolves, Boy Genius, Burning Hearts, The Blanche Hudson Weekend, The Callas, The Cannanes, The Cavalcade, Cineplexx, Clint Play People, David Tattersall, The Felt Tips, Foxes!, Internet Forever, The Give It Ups, The Hillfields, Jam On Bread, The Just Joans, La La Love You, Lime Chalks, Linda Guilala, The Loves, Mexican Kids At Home, Micktravis, The Middle Ones, TheMillipedes, MJ Hibbett & the Validators, Paisley & Charlie, Pale Sunday, The Orchids, Onward Chariots, Sarandon, Secret Shine, Shrag, Springfactory, Slow Club, The Smittens, Socialist Leisure Party, The Specific Heats, Standard Fare, Stars In Coma, Stars of Aviation, The Sunny Street, This Many Boyfriends, Urbantramper, Veronica Falls, White Town, Winston Echo, Yokoko.

Ça va VRAIMENT donner.

mardi 22 juin 2010

[Chanson du jour] Margot and the Nuclear So and So's - Paper kitten nightmare



Allmusic, éternel ami des groupes au nom improbable. C'est via la fiche de Musee Mecanique que j'ai atterri chez ce collectif américain mené par Richard Edwards et le premier coup d'oeil s'est révélé alléchant : influences Left Banke et Elliott Smith, obsession des chats. Le genre de groupe qu'on espère aimer en lançant le premier mp3. Première chanson plaisante et conformation parfaite avec ce "Paper kitten nightmare" tout en finesse et détente, comme une version du "Love is an arrow" d'Aberfeldy qui comporterait des "Meow meow meow" en guise de refrain. Leur premier album sera dans quelques jours dans ma boîte aux lettres, une jolie galette de plus pour célébrer l'été.

mardi 1 juin 2010

Rookies of the year : Red Shoe Diaries

Le jour où les groupes non signés auront tous des chansons de ce calibre, promis, je recommencerai à sortir pour la Fête de la Musique. Un EP autoproduit en poche, ce quintet anglais auteur  d'une remarquable prestation au London Popfest aligne déjà des compositions dignes de sortir du lot : Underage Disco est un single en puissance prêt à faire remuer tous les popotins dans les soirées indiel Portées par les chœurs, Infinity+1 et Jesus Don't Care percent joliment la grisaille de Nottingham. On trouve ici des influences variées - il se murmure même qu'un fan de Yes ferait partie du lot ! - pour un résultat qui devrait ravir les amateurs de pop en général et de Belle & Sebastian en particulier. A suivre donc, à voir bientôt sans doute.

Page Myspace

A noter que ces charmants mélomanes ont récemment lancé une collecte afin de venir rendre visite aux Parisiens. Les âmes généreuses recevront en retour leur EP et tous leurs remerciements.


mercredi 21 avril 2010

Médiathèques : vous reprendrez bien un peu de rentabilité ?

Le secteur culturel a ceci d'utile qu'il constitue une cible toute désignée lorsqu'il s'agit de réaliser des économies en période de crise, et les hausses locales des statistiques de prêt constituent un bouclier bien dérisoire pour contrarier ce phénomène. Les budgets d'acquisition étant déjà annuellement revus à la baisse, c'est désormais au tour des animations de contribuer à l'effort de guerre par le biais de ratios coût / fréquentation à respecter en guise d'objectifs.

Soucieux du devoir d'obéissance propre à tout fonctionnaire et tout à fait décidé à être bien considéré par les instances dirigeantes, je propose ici quelques suggestions destinées à rendre enfin les médiathèques "rentables" afin de les intégrer au mieux dans la vie économique de notre société. Pour ce faire le modèle des compagnies aériennes dites "low-coast" parait tout indiqué. Il convient ainsi, contrairement aux usages, de maintenir les tarifs d'inscription au plus bas niveau possible afin d'en faire un produit d'appel pour la clientèle. Attirée par ce critère ainsi mis en avant, elle sera mieux disposée à accepter la création de nombreuses surtaxes.

Toute action répondant à une demande particulière doit ainsi faire l'objet d'une tarification supplémentaire, telle qu'elle se pratique déjà partiellement dans certains lieux (ex : bibliothèques de Montréal). Le tarif  psychologique d'un euro par acte sera d'autant mieux accepté que l'on fera miroiter une meilleure satisfaction de la demande par le biais de la sélection financière. Seront ainsi considérés comme payants tous les services ne relevant pas du prêt, à savoir : 
  • les réservations de documents
  • les suggestions d'acquisition, dès lors que celles-ci auront été exaucées
  • les prolongations de prêt
  • le prêt de documents au delà du strict quota de base [forfait de 15€ par kg supplémentaire]
  • le prêt de documents en absence de carte d'abonné et sur présentation d'une pièce d'identité
  • les demandes de renseignements et recherches particulières [grille de tarification à élaborer en fonction du temps consacré par le professionel]
  • l'accès aux services en ligne
  • l'utilisation des places assises
  • tout service non mentionné susceptible d'être développé à court, moyen et long terme

Financièrement votre,

lundi 12 avril 2010

The Garlands : indiepop explosion !

Trois secondes de concert et je les aimais déjà : le charme des Garlands agit sans attendre, tout comme leurs chansons. Avec une durée moyenne sous la barre des deux minutes vous ne trouverez pas ici d'intros vaporeuses, de solo ou de longues plages éthérées. Ecouter les Garlands revient à dévorer un recueil de nouvelles... ou à affronter un mi-lourds qui cherche le K.O dès le premier round. Une efficacité redoutable concoctée par Roger Gunnarson qui claque un son compact, batterie sèche, basse en avant, attaques de guitares hérissées d'arpèges pour propulser la douce voix de tête de Christin Wolderth toute en changements d'appuis, cherchant constamment le meilleur angle de frappe pour coincer l'auditeur (You never notice me, superbe). Également en charge des textes, elle y célèbre un véritable culte des relations filles-garçons façon girls groups 60's à une différence près : jamais le "You" ne se laisse approcher. Too bad.



Commander :
Open arms / Tell me [Atomic Beat]- split 45trs w/ The Sugarplums
The Garlands EP [Cloudberry / Cosy recordings]



lundi 5 avril 2010

Découvertes pop 80's : une discographie commentée

Améliorer la médiation, jouer l'interface entre usager et collections, apporter une plus-value et une expertise, faciliter les découvertes, transmettre : depuis plusieurs années, nombre de médiathèques recentrent leurs efforts sur ces points primordiaux. Quel est l'intérêt de posséder des fonds rares et/ou des notices impeccables si la majorité du public ne peut y avoir accès ? D'où la nécessité pour le discothécaire de prendre la casquette d'éditeur : exemple avec cette discographie commentée proposée voici quelques temps à nos usagers.

Cliquez pour consulter la discographie

Choix du format : réduit afin de tenir dans n'importe quel sac, à l'italienne par souci d'originalité et afin de faciliter la mise en page. Chaque page du cahier propose ainsi deux chroniques de disques.

Choix de la couverture : mon chat (what else ?)

Choix des disques commentés : un souci récurrent, plaire à tous les publics. Des disques très peu connus (Virginia Astley, Savage Republic...) pour satisfaire le spécialiste, accompagnés de références établies (The Stone Roses, The Pastels...) pour attirer l'amateur curieux comme le novice. Le tout conclu par une sélection de documents portant sur le thème choisi.

Impact constaté :
Au niveau des collections ainsi mises en avant, on note une grande progression des prêts : certaines références endormies en réserve depuis des années ont ainsi été empruntées à plus de 12 reprises en moins d'un an.
La réaction des usagers s'est également révélée positive. Plusieurs réimpressions ont été nécessaires pour satisfaire les demandes, atteignant 200 exemplaires pour ce seul exemple. De nombreuses appréciations orales et écrites témoignent de la satisfaction manifestée.

Liste des artistes figurant dans ce recueil : Virginia Astley, Aztec Camera, Black Flag, The Chameleons, The Chills, Christian Death, Cocteau Twins, Dinosaur Jr, Felt, The Field Mice, Fire Engines, Galaxie 500, The Go-Betweens, Gun Club, Hüsker Dü, Bruce Joyner & The Unknowns, Mick Karn, The Lilac Times, The Lines, Marine Girls, Martha & The Muffins, The Monochrome Set, My Bloody Valentine, The Pale Fountains, The Pastels, The Prisoners, The Replacements, Savage Republic, Screaming Trees, The Sound, Squeeze, The Stone Roses, June Tabor, Television Personalities, Tones On Tail, The Vaselines, Young Marble Giants.

mardi 30 mars 2010

[Concert] The Wake à Paris

Certes, question indiepop Paris est encore loin de Londres et pas encore au niveau de Nottingham, mais on aurait tort de se plaindre des concerts de cette année. En attendant Labrador et après Harvey Williams, Liechtenstein et The Would-Be-Goods, ce sont les mythiques vétérans de The Wake qui nous rendront bientôt visite, rien de moins ! Et pour les avoir vus récemment ils valent toujours le détour. Rendez vous donc le 8 mai au Point Ephémère.

lundi 29 mars 2010

Soda Fountain Rag - It's rag time ! [2008]

Label : Yesboyicecream

Let's build an army of silent kids
If we all whisper a little bid louder
The noise will be heard and we will be seen

J'avais aimé son concert au Popfest. Un set nerveux, une bonne présence scénique et des chanson tendues joliment servies par une formule en trio : l'album de dame Ragnhild Holdstal Jordhal était bien parti pour squatter ma platine. Les premières écoutes en furent d'autant plus cruelles. "I want to be your cat" n'est pas là - et d'où sort ce clavier cheap qui couvre voire remplace la guitare ? Déception. Soucieux de lui éviter un aller simple pour le cimetière des achats ratés je laissais une dernière chance à la bête... et la révélation vint des derniers titres. De "Don't kill the clowns" d'abord, par ce chant entraînant doublé d'une guitare enfin retrouvée. Et surtout du final monumental qu'est "Everything ready (baby, that's a fact)" : climat 80's, claviers parfaitement en place, refrains hypnotiques en rafale. Avec ces deux clés en main l'ensemble de l'album m'apparut soudain sous son meilleur jour. "Driving in your car", "The saddest boy again" ou encore "Go!" méritent le détour. Deux mots sur l'auteur de cet ovni : parce que le concept de do it yourself n'est pas entièrement vain, cette jeune Norvégienne fait tout de A à Z. Et son premier disque fut publié en 2006 par les Français de Anorak Records. Cocorico.


jeudi 11 mars 2010

The Smittens - The coolest thing about love [2008]

Label : Happy Happy Birthday To Me
Indice PCDM : 2.24 - Pop indie

"Being nice is a political act" (Colin Clary)

Avec désormais trois albums au compteur ce quintet américain fait presque figure d'exception dans un paysage indiepop plutôt habitué aux 45-tours. A l'image de leur pochette les Smittens sont résolument doux et célèbrent leur amour de la pop par des vignettes musicales de 2-3 minutes, guère plus. Leurs atouts ? Avant tout un brillant mariage de voix : plutôt baryton pour le claviériste Max Andrucki, aérienne pour la guitariste Dana Kaplan, entre-deux pour le chanteur Colin Clary. Et surtout un talent évident pour les mélodies immédiates qui donnent à la plupart de leurs titres une coloration enjouée et quasi irrésistible. Gumdrops, Something sassy, One hundred roses, Good to go, 11:11, Half my heart beats sont autant de singles potentiels aux allures de sucreries sonores. Et pour être sincère, je ne peux qu'offrir tout mon amour à un groupe capable de sortir ce genre de jolies choses :

lundi 8 mars 2010

London Popfest - last day

Dimanche 28 février - The Lexington

Qu'il est accueillant ce pub... Dommage qu'un réveil un peu tardif nous ait privé du Pop Quiz. Le duo suédois Leaving Mornington Crescent ouvre ce dernier jour : ils n'ont certes pas inventé le fil à couper le beurre et le chant est un peu bancal mais l'ensemble dégage un certain charme, parfait pour se mettre dans l'ambiance. Enchainement avec Jyoti Mishra alias White Town dont le premier titre nous cueille de plein fouet au retour de notre énième pause cigarettes. Plus que l'homme lui-même - indiscutablement attachant - c'est cette voix magnifique qui scotche. Sourire général sur "Your woman", toute l'assistance rajeunit de 13 ans. Where were you when... Concert sans faute hormis des accompagnements à l'Ipod qui couvrent parfois la pureté acoustique. Comptant notamment un membre de The Drums, les très attendus Horse Shoes me laissent totalement froids. Chanteur trop maniéré, son trop cold wave, chansons manquant d'intensité, je passe mon tour et laisse mon regard dériver tout autour de moi : un Smittens, deux Pocketbooks, Harvey Williams, un Understudies, des créateurs de labels plus la quasi-totalité des groupes que j'ai admiré ces derniers jours... et là bas c'est Robert Wratten (Field Mice, Trembling Blue Stars) qui se dandine. Où ailleurs assiste-t-on à un concert en pareille compagnie ? C'est encore une fois cette fusion entre artistes et spectateurs et cette ambiance chaleureuse qui donnent le sentiment d'appartenir à un formidable groupe uni par des goûts ô combien démodés - voire moqués - mais toujours actif.

Il est bientôt l'heure de se séparer et la salle est comble pour accueillir The Wake dont les membres ne sont plus tout jeunes - leur bassiste m'évoque irrésistiblement le Rod Argent cuvée 2009, le balai O'Cedar sur la tête en moins. Esprit de contradiction ? L'ex-formation de Bobby Gillespie choisit ce soir de mettre en valeur les titres de sa période Factory au détriment de celle, si chère au cœur des spectateurs, de Sarah Records. Je reste bouche bée une bonne partie du concert tandis que le reste de la salle prend un pied non dissimulé : pari gagné sur toute la ligne. Il y aura ensuite un resto, un autre pub, une fin de soirée prolongée, tout ce qui sera possible pour prolonger l'état de grâce mais viendra fatalement l'heure de regagner Paris. Le blues post-festival joue encore à plein aujourd'hui, heureusement atténué par la perspective des concerts et des rencontres qui nous attendent en juillet, du côté de Ripley : plus que quatre mois et demi avant Indietracks.

Sometimes summer never comes...

samedi 6 mars 2010

London Popfest - 3rd day

Seigneur, ce réveil... Jamais mes yeux n'auront eu autant de mal à s'ouvrir. Plus question de faire du shopping, nous cheminons tels deux escargots éblouis vers le centre de Londres tout en grignotant des sandwichs lose pour éponger le trop-plein de la veille.

Samedi 27 février - 100 Club

Cet endroit est un peu trop grand, trop sombre aussi - ce qui finalement n'est pas un mal. Et, miracle, nous pouvons faire assoir nos vieilles carcasses entre deux visites au somptueux stand de disques. L'oeil vif, Gordon McIntyre se marre avant d'entamer judicieusement "The hangover song" : "Je viens juste d'arriver et je pète la forme. Vous par contre... Vous avez des sales têtes". Difficile de lui donner tort : la moitié du public traine les stigmates de la nuit pendant qu'un membre de Horse Shoes s'endort à même la table, doublement vaincu par l'alcool et le jet-lag. Qu'importe, en bon troubadour écossais McIntyre offre un set de qualité et fait chavirer les cœurs.

On n'en dira pas autant du groupe suivant - qui ne mérite même pas d'être nommé ici. Incapables de jouer deux accords de suite, de chanter, de sortir une composition potable, de faire des blagues drôles, ni même de siffler juste. Même leur mélodica déclare forfait ("Impossible techniquement !" s'écrie ma camarade. Et pourtant...). Personnifiant la twee pop dans ce qu'elle a de plus caricatural et de détestable, ***** auraient mérité qu'on les larde de fléchettes et constitueront un sujet de vannes récurrent tout au long du weekend. Il faudra tout le talent de Red Shoe Diaries pour exorciser ce contretemps, et Dieu merci ils y parviennent au delà de tout espoir. Leurs chansons sont excellentes. "Underage disco" est une véritable bombe digne de figurer dans toutes les compilations Rough Trade jusqu'à la fin des temps. Je fonds devant leur chanteuse. Tout va pour le mieux, au point que je retombe amoureux dès que la jeune Ragnhild Holdstal Jordal alias Soda Fountain Rag s'empare de la scène. Une présence réelle malgré son statut de batteuse-chanteuse, en lutte constante avec des cordes vocales fragilisées pour disperser plusieurs trésors de compositions. Superbe découverte.





Est-ce la fatigue, l'accumulation de concerts ? Je regrette de ne pas avoir gardé de souvenir précis de Standard Fare en dehors de leur jeunesse, leur enthousiasme et leur succès à l'applaudimètre : à revoir à Indietracks. Pour son second passage successif au Popfest Allo, Darlin' s'impose haut la main avec un cocktail de bonne humeur et de pop songs pétillantes. Elizabeth Morris prend un pied manifeste au micro et décolle littéralement sur une version parfaite de "Polaroid song". Bloody great.


Une brève escapade dinatoire nous prive du punk-pop-bubblegum de Dorotea. Retour dans les temps pour suivre Shrag dans un registre beaucoup plus noisy. Les chansons y sont glapies et non fredonnées, la sueur dégouline. Pas trop ma tasse de thé - mis à part deux titres impressionnants - mais ils ont ici le mérite de l'originalité.

Il est temps pour Gordon McIntyre de revenir sous les couleurs de Ballboy avec son groupe au grand complet. Je n'avais pas l'heur de le connaître mais on n'aurait pu rêver meilleur concert de clôture. Les yeux fermés je savoure chaque note, enveloppé de cette voix fabuleuse ; dans la salle  désormais silencieuse l'émotion est palpable, et chacune des chansons jouées déclenche une tempête d'applaudissements. Les Ecossais ont décidément peu de rivaux... La suite de la nuit se révèle bien plus sage que la veille tant nos jambes martyrisées rechignent à tricoter sur Belle & Sebastian et le 100 Club se vide petit à petit de ses occupants. Sourires, toujours. Il reste encore un jour.

Photos : in search of lazy jane.

jeudi 4 mars 2010

London Popfest 2010 - 2nd day

Ce deuxième jour est également le dernier où nous aurons du temps pour parcourir la ville. Bien que retardés par les habituels errements du tube, nous scrutons chaque millimètre des bacs de DOC records et de Rough Trade Shops. Timing trop serré pour voir le début de Pays de Galles - France, direction le Buffalo Bar pour la suite des réjouissances.

Vendredi 26 février - Buffalo bar

Les bières sont vendues uniquement en bouteilles, plus chères mais également plus pratiques pour danser. Difficile cependant de retrouver sa Tiger posée au milieu d'une forêt de petites sœurs. D'une taille idéale, le Buffalo sera probablement ma meilleure soirée du festival. Armés d'un son quasi parfait The Sunny Street confirment d'entrée tout le bien que je pensais d'eux, alternant joliment entre ambiances 80's cotonneuses et passages noisy. Le chant féminin s'interrompt régulièrement à mi-chemin des titres pour laisser place aux guitares, l'ensemble est à la fois varié et cohérent. Mentions spéciales à "Pottery and glass" et  à la mélancolique "Greasy chips" avant une surprenante reprise du "What is love" de Haddaway. 

En provenance directe de Suède, The Garlands disposent de sérieux atouts en la présence d'un joli trio de chanteuses. Et au delà du visuel il ne me faudra que trois secondes pour me convaincre d'acquérir leur 45-tours repéré à l'entrée du bar. S'appuyant sur des harmonies enjouées et une guitare jangly au possible, leurs chansons s'avèrent d'une efficacité redoutable en dépit d'un léger manque de variété. "Open arms", notamment, est une bombe pop comme on en voit trop rarement. Baffe. Enchaînement avec Horowitz, auteurs entre autres de l'excellent single "How to look imploring" [Cloudberry records]. Ça joue fort mais le son n'est pas à la hauteur et les tympans souffrent sous les aigus trop agressifs. Dommage.

Tête d'affiche du jour : The Just Joans. Ce groupe est décidément unique en son genre. Avec cet accent écossais à couper au couteau et ces sonorités dépouillées leurs chansons ne sont pas belles au sens propre du terme mais dégagent cependant une amertume fascinante, soulignée par l'humour grinçant de David Pope. "Cette chanson s'appelle "Teenage tears"... et j'ai 29 ans. Ça craint". "Hey boy... you're oh so sensitive" est jouée d'entrée et ma chère "What do we do now ?" ne manque pas non plus à l'appel. Je n'aurais jamais cru voir ça en live un jour.



C'est l'heure du DJ set qui offre aux indiepop kids l'occasion de s'agiter sur leurs titres favoris jusqu'à quatre heures du matin. La suite de la nuit m'évoque une succession de flashs, tous plus mémorables les uns que les autres. Voir tout le monde danser avec un sourire permanent, scander les paroles de "You should all be murdered" tandis que Harvey Williams, l'auteur de cette perle, contemple la scène d'un air ravi. Discuter et boire avec quantité de musiciens adorables. Prendre le frais avec la chanteuse de Pocketbooks et hurler de concert en pleine rue lorsque les premières notes du "Sensitive" de Field Mice s'échappent du bar. Chanter en chœur la divine "There is a light that never goes out" des Smiths.

Take me out tonight, where there's music and there's people who are young and alive

Il est près de cinq heures lorsque nous titubons enfin jusqu'à notre hôtel, heureux et quelque peu inquiets pour la suite. Avec des all-dayers débutant dès 15h, les deux derniers jours du festival représentent en effet un défi majeur : il va falloir tenir la distance.

Photo : Marianthi

mercredi 3 mars 2010

London Popfest 2010 - 1st day

Pluie constante, auberge de jeunesse miteuse, transports publics en rade, full English breakfast... Londres ne change pas. Nous non plus : nos louables projets de visites culturelles ont encore une fois cédé devant l'appel des disquaires pour une addition à trois chiffres.

jeudi 25 février - Café Oto

"London folkfest" : tous les artistes de la soirée jouent en acoustique, un choix de programmation assumé mais guère compatible avec les retrouvailles enthousiastes d'une bonne partie du public. Rob Price de Airport Girl ouvre le bal avec un agréable set sous influence Go-Betweens, suivi de The Pines qui ne parviennent hélas pas à reproduire l'excellente impression qu'ils m'avaient laissé sur disque. Les harmonies tombent à plat, l'ensemble manque de cohérence : retour sous la pluie pour quelques cigarettes.


Avec son look de biker chevelu Withered Hand fait sensation. Vannes cyniques, voix impressionnante et jeu de guitare proche d'Elliott Smith en font mon premier coup de cœur du festival. Je file acheter son disque avant d'aborder le claviériste des Smittens repéré dans l'assistance pour discuter d'un éventuel concert à Paris. Retour à l'extérieur où je goute aux joies de la célébrité quand les deux Français de The Sunny Street me "reconnaissent" suite à la note postée à leur sujet voilà quelques semaines. La discussion se poursuit tout le reste de la soirée au point que nous manquons l'essentiel de la tête d'affiche Rose Melberg. Pas de regrets : les défauts des Softies sont ici amplifiés, et le climat bien trop solennel nous rendent ses compositions encore plus soporifiques. Pas de DJ set, tout se termine gentiment autour d'une table bien chargée en compagnie  - entre autres - des Suédoises de The Garlands. Une fin de soirée tranquille, nous ne savions pas encore les jours suivants seraient autrement plus épuisants.


samedi 20 février 2010

Top 2009 #1 : and the winner is...

The Leisure Society 
The Sleeper
[Willkommen]


C'était en avril dernier. Surexcitée à la perspective de voir les Zombies le soir même, notre petite troupe pousse la porte d'un disquaire Rough Trade londonien avec l'appétit d'un chat devant une boîte de thon : pas de survivants ! Mais avant même d'atteindre les bacs nous voilà tous figés, penchant la tête, tendant l'oreille. "Hey mais c'est excellent ! Vous avez une idée du groupe ?". Et tous de fondre sur le présentoir pour découvrir les responsables de cet arrêt-buffet. Dans les dix minutes suivantes, pratiquement TOUS les nouveaux clients eurent la même réaction. 
C'est peu de dire que ce disque possède un immense pouvoir de séduction : il ne s'impose pas, il envoute. Il ne prend pas de force mais se rend immédiatement indispensable. Une très large palette instrumentale d'une précision diabolique, façon Earlies sur leur premier album. Chaque note prend la place idéale entre arpèges, cordes, flute traversière et claviers. Les chœurs masculins vous saisissent en permanence, collent un sourire béat et vous font rêver de bains moussants et de siestes printanières. Oh pour le coup, The Sleeper ne triche pas sur la marchandise : loin de doper la productivité nationale il serait bien capable d'entraîner une délicieuse indolence collective. Et vu l'assiduité avec laquelle ces artisans du bonheur viennent nous rendre visite, on peut espérer une épidémie générale pour bientôt.

Titres favoris : Save it for someone who cares, The last of the melting snow, The darkest place I know, A matter of time, We were wasted

jeudi 18 février 2010

Top 2009 #2

Emmy The Great - First love [Close Harbour]


Elle a vingt ans et chante comme si elle comptait le double : Emma-Lee Moss a tout d'une grande. Déjà repéré en ces pages le single "We almost had a baby" avait donné le ton : une écriture racée et acerbe, un phrasé accrocheur et un jeu acoustique qui réveille les fantômes du folk anglais. Pas toujours évident de sortir d'un créneau aussi embouteillé mais Emmy dispose de sérieux atouts sous la forme de textes bien au dessus de la moyenne, autant dépourvus de fausse pudeur que de misérabilisme. Elle signe ainsi l'une des plus belles chansons de rupture de la décennie ("War") et peut se montrer d'une gravité poignante ("Edward is dedward"). Gagnant en profondeur  à chaque écoute, ce First Love dégage le charme intemporel qui fait la marque des grands disques.

Titres favoris : War, We almost had a baby, Edward is dedward, Absentee
Emmy The Great - War from Andrew Kendall on Vimeo.

samedi 13 février 2010

Top 2009 #3

The Bats - The guilty office [Hidden Agenda]

"L’hibernation est un état d’hypothermie régulée, durant plusieurs jours ou semaines qui permet aux animaux de conserver leur énergie pendant l’hiver [...]. Les animaux considérés comme hibernants sont les marmottes, les loirs [...] ainsi que certains hamsters et chauve-souris".

On devine à quelle espèce Wikipedia fait allusion : nos chères chauve-souris néo-zélandaises viennent de battre tous les records en la matière. Treize ans de sieste à peine interrompue en 2005, et les voilà qui débarquent fraîches comme des roses avec un chef-d'œuvre sous le bras. On en connait un paquet qui rêveraient d'un tel come back. Les guitares carillonnent, les voix de Robert Scott et Kaye Woodward enchainent, l'ensemble touche à la perfection de bout en bout. Mais comment... Soit les Bats n'ont pas conscience du temps écoulé : ils pensent être encore dans leur Age d'Or et composent en conséquence. Soit ils en ont gardé suffisamment sous le pied pour donner une aimable leçon de pop aux jeunots : et voilà les éternels outsiders sur le podium.

Titres favoris : Steppin out, Countersign, Broken path, Like water in your hands

jeudi 11 février 2010

Top 2009 #4

Sara Watkins - st [Nonesuch]

C'est un crève-cœur pour moi de la voir manquer le podium... Pour ce premier album solo produit par John Paul Jones, Sara Watkins confirme toute l'étendue d'un talent depuis longtemps démontré avec Nickel Creek. Entre son timbre caressant, son écriture éclectique mêlant bluegrass, folk et musique irlandaise, et ses lignes de violon soufflant le chaud et le froid, la perle de Californie a dument mérité sa distribution européenne. Merci une fois encore à Mojo pour cette bien belle découverte.

Titres favoris : Same mistake, Freiderick, Where will you be, Any old time

P.S : Sara, marry me !

Top 2009 #5

Sarah Jarosz - Songs up in her head [Sugar Hill]
Mauvais timing donc aucune surprise pour cette fois, j'ai écrit tout le bien que je pense de ce disque il y a quelques jours. A suivre de près.

Titres favoris : Left Home, Tell me true, Shankill butchers, Song up in her head

mardi 9 février 2010

Top 2009 #6

Patrick Wolf - The bachelor [Nylon]

Je n'aime pas les pantalons en cuir, je n'aime pas beaucoup les guitares glam et je ne connaissais pas Patrick Wolf il y a encore quelques mois. Cependant j'adore le violon et je ne suis pas plus immunisé qu'un autre contre les titres efficaces, d'où la présence de ce Bachelor dans mon palmarès. Car cette pochette résolument hideuse cache une collection de chansons spectaculaires qui s'agrippent au tympan sans lui demander son avis : "Hard times" est un cadeau empoisonné, un roller-coaster d'énergie qui laisse encore l'auditeur sans voix après une bonne centaine d'écoutes. Les passages plus apaisés font frissonner. Et comme si ça ne suffisait pas Wolf chante de façon magistrale... J'échangerais volontiers mes white label de Morrissey pour avoir une voix pareille.

Titres favoris : Hard times, Thickets, Damaris, Oblivion

lundi 8 février 2010

Faillite à prévoir pour les amoureux d'indie pop

Parce que les albums et 45 tours parus chez Elefant, Cloudberry, Weepop et autres Shelflife sont rarement dans les bacs des disquaires du coin...
Parce que les commandes directes chez les labels sont parfois alourdies de couteux frais de port...
Parce qu'il est fatiguant de guetter en vain le facteur pendant 2 semaines...

Rendez vous sur le site de Hands & Arms, miraculeuse boutique qui poste les disques de Field Mice, Lichtenstein et Postal Blue depuis le 11ème arrondissement. A des prix raisonnables et sans frais de port pour la France.

Nos collections peuvent remercier ma camarade Clem pour sa découverte. Quant à nos portefeuille, ils vont vite tirer la tronche.

Top 2009 #7

Balmorhea - All is wild, all is silent [Western Vinyl]

Bien qu'elle soit toujours aussi difficile à définir, la musique pop instrumentale est capable d'attendre des sommets comme ce disque le prouve dès la première écoute. Sur "Settlers" le piano se place au premier rang, rejoint par des guitares discrètes et de somptueuses lignes mélodiques tissées par les violons qui tournent parfois à l'orage électrique. L'ambition est perceptible : là où Virginia Astley se contentait d'évoquer une journée campagnarde, la bande d'Austin propose un mini tour du monde. Tout en lyrisme mais sans excès aucun, l'auditeur est projeté au dessus de paysages rêvés, de l'Ouest américain aux glaciers scandinaves... Onirique plus que planant, et définitivement beau.

Titres favoris : Harm and boon, March 4 1831, Night in the draw

dimanche 7 février 2010

Top 2009 # 8

Dear Reader - Replace why with funny [City Slang]


Plusieurs mois ont passé et toujours pas de lassitude à l'écoute de ces talentueux Sud-Africains déjà chroniqués en ces pages. Des arrangements exquis, des chœurs judicieux,et une voix claire entre Emmy The Great et Kate Nash font briller des compositions teintées d'ambiances cinématographiques. Une tournée avec Get Well Soon leur a permis de découvrir la France au printemps dernier, espérons qu'ils y aient pris goût.

Titres favoris : Dearheart, Everything is caving, What we wanted

samedi 6 février 2010

Top 2009 #9

The Pains Of Being Pure At Heart - st [Slumberland]

On est d'accord Field Mice et consorts ont déjà tout dit sur le sujet, et pourtant l'avènement de ces New Yorkais est un vrai bonheur pour nombre d'accros à l'indie pop. Parce que même déjà entendues, leurs chansons dégagent une énergie et une fraîcheur qui les rendent tout à fait irrésistibles. Parce qu'on continuera à écouter un single comme "Everything with you" avec plaisir pendant les dix prochaines années. Parce que les moins de trente ans peuvent enfin s'exploser les tympans en s'offrant un retour au début des 90's. Et parce que leur décollage inespéré montre que même les amoureux de Sarah records ont encore une chance en 2009. 

Titres favoris : Everything with you, Young adult friction, Come saturday, This love is fucking right !


vendredi 5 février 2010

Top 2009 #10

Bowerbirds - Upper air [Dead Oceans]



Merveilleux moment que fut celui d'entendre Bowerbirds pour la première fois. Doté d'une production soignée à l'extrême, "Upper air" prend ses plus beaux atours dans la solitude et la semi-pénombre. L'accordéon présent au soutien se révèle vite indispensable pour distiller une agréable mélancolie. 

Titres favoris : Chimes, Beneath your tree, Northern lights.

lundi 25 janvier 2010

Sarah Jarosz - Song up in her head [2009]


Label : Sugar Hill records
Indice PCDM : 9.86 - Bluegrass

Do you hum a little tune all day long ?
Do you hear my name in the chorus of your song ?
When you sing your song does it make you feel brand new ?
Tell me, darlin', please tell me true


Page Myspace

Du haut de ses dix-sept printemps Sarah Jarosz nous vient d'Austin, Texas. Et histoire de faire mentir le poète elle a visiblement d'autres passions que glander sous les tilleuls ou se pinter à la limonade. Sur son premier album elle endosse ainsi les rôles d'auteur, compositeur, interprète, multi-instrumentiste et co-producteur... et s'en sort haut la main dans tous ces domaines. Bien entouré par Chris Thile et Jerry Douglas son jeu en picking sied aussi bien au banjo qu'à la guitare, habillant des chansons telles que Left home ou Tell me true sans oublier - bon goût oblige - une impeccable version du Shankill butcher des Decemberists. Si une telle précocité peut à juste titre faire rêver le public pop, on note que miss Jarosz est loin d'être un cas isolé au sein du circuit bluegrass. A onze ans de moyenne Nickel Creek stupéfiait ainsi les festivals. Quant à la violoniste Tatiana Hargeaves, elle vient de publier son premier album à tout juste quatorze ans. Avec dix-huit mois de plus Sierra Hull passerait presque pour une mémé. De quoi vous filer des complexes... Dernier point commun pour tous ces prodiges : on n'est hélas pas près de les voir jouer en France. On se contentera donc d'écouter des disques tels que celui-ci, premier effort d'une musicienne qui pourrait aller loin.


dimanche 24 janvier 2010

London Popfest : J-32

On le sait, tous les prétextes sont bons pour aller à Londres. Les Zombies ne semblant guère décidés à aligner un 3ème concert d'adieu annuel, j'ai fort heureusement trouvé une excellente raison d'aller vider mon compte en banque chez les disquaires Britons. Prenez un festival d'indiepop dont la taille réduite ferait passer Indietracks pour Glastonbury, une programmation alignant les Just Joans en tête d'affiche et des concerts prenant place dans quatre bars différents, vous obtenez le London Popfest. Pints of lager et harmonies vont couler à flots dans tout juste un mois.

Affiche :

Rose Melberg, Withered Hand, The Pines, Rob Price (Airport Girl), The Just Joans, The Garlands, Horowitz, The Sunny Street, Ballboy, Shrag, Dorotea, Allo Darlin’, Soda Fountain Rag, Standard Fare, Horse Shoes, White Town, Humousexual, Leaving Mornington Crescent

A surveiller :

- les charmants The Sunny Street dont "Pottery and glass" ensorcelle déjà mon nouveau studio.
- le come back surprise : White Town et son "Your woman", auteur en 2006 d'un brillant album twee.
- et surtout, surtout : les Ecossais de Just Joans, auteurs avec "What do we do now ?" et l'hilarante "Hey boy... You're oh so sensitive" de deux des plus belles chansons de la dernière décennie. Pas mal pour un groupe dont la discographie se résume à un EP introuvable et un split-45 tours.