jeudi 24 juillet 2008

Karine Polwart - This earthy spell [2008]



Label : Hegri
Indice PCDM : 2.3 - Folk

Malgré sa taille réduite l'Ecosse s'est toujours montrée productive en matière de musique populaire. Bert Jansch, Donovan, The Vaselines, Orange Juice, The Pastels, The Orchids, Teenage Fanclub, Belle & Sebastian, Camera Obscura, sans oublier mes bien-aimés Delgados pour ne citer qu'eux. Tout récemment, c'est une chronique de Mojo qui m'a poussé dans les bras de Karine Polwart. Chanteuse folk à une époque où il suffit de taper dans un arbre pour voir dégringoler 10 songwriters... mais le doute n'a pas dépassé quelques millisecondes. Pas une jeune prodige, elle était travailleuse sociale et a attendu ses 30 ans pour faire figure de musicienne professionnelle. Pas une débutante avec déjà 3 albums solo et des passages dans plusieurs groupes. Pas non plus une parfaite inconnue sur son territoire, elle avait raflé 3 BBC Folk Awards en 2005.

Est-ce le fait d'avoir vu et entendu plus de drames que le commun des musiciens ? Elle chante avec une détermination rare, enchaînant les couplets de la même voix vibrante ("Sorry", sublime). Ses textes sont lucides et tristes, parfois engagés, le plus souvent teintés d'une douloureuse compassion. Contrairement à beaucoup, Karine Polwart ne se contente pas de chanter sa souffrance : elle chante celle des autres et raconte des tranches de vie dans la plus pure tradition folk. Et comme si cela ne suffisait pas sa guitare sonne d'une façon exceptionnelle, tranchant l'air d'arpèges cristallins parfois accompagnés d'un accordéon diatonique et d'une batterie discrète. Un disque intemporel, des chansons au parfum d'éternité.

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vendredi 11 juillet 2008

Moi Caprice - The art of kissing properly [2008]



Label : Pastel Music
Indice PCDM : 2.24 - Pop indie

Contrairement à d'autres blogueurs mieux informés, je n'avais pas eu la chance d'entendre ce délicat pseudonyme jusqu'à ces derniers jours. Et à vrai dire je serais sans doute resté dans l'ignorance si le titre de ce disque n'avait pas accroché mon regard qui glissait bien trop vite sur les pages de Popnews. C'est que contrairement à leurs homologues suédois, les groupes danois ne sont guère nombreux à venir chatouiller nos tympans...
L'atmosphère est la première chose qui ressort de la première écoute. Ouatée, en retrait, légèrement planante, dissimulée sans être sombre, comme si un léger voile recouvrait l'ensemble. Il y a des claviers à foison par ici : des orgues, un métallophone, des touches de vibraphone (et leur écho inimitable) ainsi que quelques interventions de synthétiseurs 80's qui - miracle, miracle ! - parviennent à accorder leur timbre baveux sans dommages. Les quatres titres présents sur la page Myspace du groupe ne laissent guère de place au doute : les compositions sont de haut niveau. Très accrocheuses, tissant un lieu judicieux entre les mélodies et un chant assuré, s'appuyant parfois sur des répétitions hypnotiques ("The art of kissing properly") sans négliger de superbes montées ("The town the city", exceptionnelle) à la façon du dernier British Sea Power. Commande est lancée pour découvrir en profondeur cette formation alléchante ; si peu de temps après l'ouragan Fleet Foxes, 2008 semble décidément riche en apparitions miraculeuses.

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