Le secteur culturel a ceci d'utile qu'il constitue une cible toute désignée lorsqu'il s'agit de réaliser des économies en période de crise, et les hausses locales des statistiques de prêt constituent un bouclier bien dérisoire pour contrarier ce phénomène. Les budgets d'acquisition étant déjà annuellement revus à la baisse, c'est désormais au tour des animations de contribuer à l'effort de guerre par le biais de ratios coût / fréquentation à respecter en guise d'objectifs.
Soucieux du devoir d'obéissance propre à tout fonctionnaire et tout à fait décidé à être bien considéré par les instances dirigeantes, je propose ici quelques suggestions destinées à rendre enfin les médiathèques "rentables" afin de les intégrer au mieux dans la vie économique de notre société. Pour ce faire le modèle des compagnies aériennes dites "low-coast" parait tout indiqué. Il convient ainsi, contrairement aux usages, de maintenir les tarifs d'inscription au plus bas niveau possible afin d'en faire un produit d'appel pour la clientèle. Attirée par ce critère ainsi mis en avant, elle sera mieux disposée à accepter la création de nombreuses surtaxes.
Toute action répondant à une demande particulière doit ainsi faire l'objet d'une tarification supplémentaire, telle qu'elle se pratique déjà partiellement dans certains lieux (ex : bibliothèques de Montréal). Le tarif psychologique d'un euro par acte sera d'autant mieux accepté que l'on fera miroiter une meilleure satisfaction de la demande par le biais de la sélection financière. Seront ainsi considérés comme payants tous les services ne relevant pas du prêt, à savoir :
- les réservations de documents
- les suggestions d'acquisition, dès lors que celles-ci auront été exaucées
- les prolongations de prêt
- le prêt de documents au delà du strict quota de base [forfait de 15€ par kg supplémentaire]
- le prêt de documents en absence de carte d'abonné et sur présentation d'une pièce d'identité
- les demandes de renseignements et recherches particulières [grille de tarification à élaborer en fonction du temps consacré par le professionel]
- l'accès aux services en ligne
- l'utilisation des places assises
- tout service non mentionné susceptible d'être développé à court, moyen et long terme
Financièrement votre,