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lundi 5 avril 2010

Découvertes pop 80's : une discographie commentée

Améliorer la médiation, jouer l'interface entre usager et collections, apporter une plus-value et une expertise, faciliter les découvertes, transmettre : depuis plusieurs années, nombre de médiathèques recentrent leurs efforts sur ces points primordiaux. Quel est l'intérêt de posséder des fonds rares et/ou des notices impeccables si la majorité du public ne peut y avoir accès ? D'où la nécessité pour le discothécaire de prendre la casquette d'éditeur : exemple avec cette discographie commentée proposée voici quelques temps à nos usagers.

Cliquez pour consulter la discographie

Choix du format : réduit afin de tenir dans n'importe quel sac, à l'italienne par souci d'originalité et afin de faciliter la mise en page. Chaque page du cahier propose ainsi deux chroniques de disques.

Choix de la couverture : mon chat (what else ?)

Choix des disques commentés : un souci récurrent, plaire à tous les publics. Des disques très peu connus (Virginia Astley, Savage Republic...) pour satisfaire le spécialiste, accompagnés de références établies (The Stone Roses, The Pastels...) pour attirer l'amateur curieux comme le novice. Le tout conclu par une sélection de documents portant sur le thème choisi.

Impact constaté :
Au niveau des collections ainsi mises en avant, on note une grande progression des prêts : certaines références endormies en réserve depuis des années ont ainsi été empruntées à plus de 12 reprises en moins d'un an.
La réaction des usagers s'est également révélée positive. Plusieurs réimpressions ont été nécessaires pour satisfaire les demandes, atteignant 200 exemplaires pour ce seul exemple. De nombreuses appréciations orales et écrites témoignent de la satisfaction manifestée.

Liste des artistes figurant dans ce recueil : Virginia Astley, Aztec Camera, Black Flag, The Chameleons, The Chills, Christian Death, Cocteau Twins, Dinosaur Jr, Felt, The Field Mice, Fire Engines, Galaxie 500, The Go-Betweens, Gun Club, Hüsker Dü, Bruce Joyner & The Unknowns, Mick Karn, The Lilac Times, The Lines, Marine Girls, Martha & The Muffins, The Monochrome Set, My Bloody Valentine, The Pale Fountains, The Pastels, The Prisoners, The Replacements, Savage Republic, Screaming Trees, The Sound, Squeeze, The Stone Roses, June Tabor, Television Personalities, Tones On Tail, The Vaselines, Young Marble Giants.

lundi 3 mars 2008

[Parenthèse dominicale]

Il y a des journées de boulot qui font plaisir, et ce même en travaillant un dimanche qui clôture une semaine de 45 heures - il faudra que je pense un jour à modifier mon planning : tout est question d'ingrédients. Une affluence bien calculée (pas assez de monde et on s'ennuie, trop de monde et c'est l'usine), des gens détendus et ouverts aux découvertes (les Go-Betweens, Martha Wainwright, Van Hunt et Fontella Bass enchantent désormais de nouvelles paires d'oreilles), des demandes originales et quelques discussions musicales, tout y était. Avec, cerise sur le gâteau, l'arrivée de plusieurs commandes hautes en couleurs : de superbes albums de My Little Airport, Animal Collective, Gorky's Zygotic Mynci, Bryan McLean, Uncle Tupelo ou Eddie Floyd rejoindront bientôt leurs petits camarades dans les bacs, je n'aurai plus alors qu'à assurer leur promotion tout en poursuivant un projet d'exposition.

Bref je ne le dis pas assez mais j'aime profondément mon travail.


dimanche 29 avril 2007

Natures & découvertes : le circuit du disque

Contrairement à ce que s'obstinent à croire une partie de nos chers usagers, je n'ai jusqu'ici jamais vu un album apparaître brusquemment dans nos bacs, prêt à être emprunté. Mes lecteurs si perspicaces s'en doutent, le disque suit un itinéraire parfois sinueux pour rejoindre les fonds de la médiathèque.

1) La sélection

L'essence même de la fonction de discothécaire. Fort de ses connaissances encyclopédiques, ce dernier va constamment analyser ses fonds afin d'en localiser les lacunes. Dans le même temps, il analysera au mieux ses usagers pour déterminer leurs attentes. Et comme sa science n'est jamais tout à fait complète, il n'aura de cesse de parcourir des livres, dictionnaires, revues pour repérer nouveautés et disques marquants. Sans oublier l'indispensable cahier de suggestions déjà évoqué dans ces pages.

2) La commande

Une fois sa liste d'albums en main, le discothécaire va tenter de faire ses emplettes auprès de son/ses fournisseurs agréé(s). Qu'il se promène dans une Fnac ou qu'il fouille une base de données en ligne, il constatera vite que la partie est loin d'être gagnée - et que pour le "Crazy Rythm" des Feelies, il va pouvoir se gratter une fois de plus. Ces problèmes de disponibilité peuvent s'accompagner de blocages administratifs qui plongent le malheureux discothécaire dans une insurmontable déprime : privez un drogué du disque de possibilité d'achat, il ne tarde pas à dépérir.

3) La facturation

Ces difficultés surmontées, nous voici avec un beau colis de disques sur le bureau. Avec l'aide du ticket de caisse, il faudra d'abord vérifier que toutes les références payées ont bien été livrées. Puis, éventuellement, séparer les disques en fonction des différents budgets et des réductions éventuelles (bien penser à ménager de l'espace libre, le nombre de tas pouvant être conséquent). Vient alors l'épreuve ultime : les disques et leurs prix respectifs vont être entrés un à un dans la base de données de la médiathèque. Prévoyez quelques heures si la commande est conséquente. Fumez une cigarette, détendez-vous, et faîtes le compte du total. Ce dernier ne correspond pas au montant inscrit sur le ticket de caisse ? Alerte rouge. Deux solutions possibles : re-vérifier le prix de chaque disque (comptez deux heures de plus), ou mettez à profit vos talents de faussaire en comptabilité pour parvenir immédiatement à un résultat juste au centime près.

4) Le catalogage et l'indexation

Je ne m'étendrai pas sur ces pratiques purement professionnelles qui font le bonheur quotidien de nombre de mes estimés collègues. Il s'agira de détailler chaque disque afin que l'usager moyen puisse le retrouver en interrogeant le catalogue informatisé. L'indexation, quant à elle, visera à attribuer aux albums une cote désignant leur localisation et leur style précis, d'où bien des interrogations : Gene Pitney, rock ou variétés américaines ? André Rieu, musique classique ou fourre-tout des musiques fonctionnelles ? Jean-Michel Jarre, musiques électroniques ou humour ? Patrick Eudeline, déchetterie ou poubelle ?

5) L'équipement

Tâche purement manuelle, pour une fois. Application d'un antivol, édition des cotes numériques autocollantes, éventuelles protections des digipack pour prolonger leur durée de vie. Hop là.

6) Mise à disposition

Le disque est enfin prêt à intégrer les glorieux bacs de la médiathèque. Il enchainera les réservations ou dormira pendant des années avant d'être redécouvert, mais il sera bel et bien là... jusqu'à sa disparition constatée par hasard quelques mois/années/décennies plus tard.


Précision : le délai nécessaire au disque pour traverser ces étapes reste difficile à évaluer. Comptez quelques jours pour un discothécaire au taquet à plusieurs mois dans le cas d'une médiathèque en sous-effectif ; voire plusieurs années si l'album a été malencontreusement oublié sur une étagère du bureau.

vendredi 30 mars 2007

Rions un peu avec le cahier de suggestions

Panorama des demandes les plus surréalistes de ces dernières semaines :

- "J'aime pas les rhododendrons" de Sim
- Le catalogue des 3 Suisses
- Une méthode de air guitar
- "Le meilleur cd de l'année" (alors qu'on l'a déjà, je l'ai déjà dit c'est celui de Camera Obscura)
- [écriture enfantine] Le disque de Ségolène Royal
- L'album des Plastiscines (muahahaha)

lundi 5 mars 2007

High Fidelity syndrome

Je n'ai jamais trouvé meilleur façon de dépenser mon argent qu'en achetant des disques ; couplé à un manque de temps chronique, mes manies de collectionneurs font que bon nombre des albums que j'ai acquis ces derniers mois n'ont pratiquement pas été écoutés (pas grave, je rattraperai tout le retard pendant ma retraite). Autant dire que quand il s'agit de dépenser l'argent des autres, en l'occurence mon budget d'acquisition, la frénésie d'achat me reprend vite. Comme ce matin où, listes et calculette en main, je déambulais d'un bac à l'autre en emplissant mon panier de nouveautés et de merveilles passées. Arrêt à l'accueil pour la facture, retour en bus avec un sac plein à craquer, et me voilà devant une pile de nouveaux disques bientôt prêts à rejoindre leurs camarades au sein de la médiathèque. Tout en écoutant le nouveau Arcade Fire ("Black Mirror", bon sang quelle merveille), je vérifie mon budget et me promet mentalement d'être plus raisonnable la prochaine fois... en sachant qu'il n'en sera probablement rien. Même avec des possibilités d'achat quasi-illimitées, je râlerais encore de ne pas avoir les moyens nécessaires à ma boulimie musicale et à mon objectif final : un fonds discographique de rêve, un point c'est tout. Rien de plus pénible qu'un passionné.


mercredi 7 février 2007

"Don't ask questions when you don't want to know the answers"

Usager : Je souhaite recevoir mes avis de retard et de réservation par e-mail, ça sera plus pratique que par lettre.
Pitseleh : Très bien, indiquez-nous votre adresse e-mail.
Usager, surpris : Ah non je préfère pas, je trouve que c'est confidentiel quand même.
Pitseleh : ...

Certes.

dimanche 24 décembre 2006

Petites piques bibliothéconomiques

(Toujours en mode "esprit de Noël")

Entre collègues :

  • - Je sais pas comment il se débrouille pour séléctionner ses DVD documentaires, mais si il attend que Jean-Pierre Pernaut en fasse la pub...

  • - C'est une psycho-rigide-maniaco-monomaniaque du catalogage et du classement. La dernière fois que quelqu'un a retouché une de ses notices on en a entendu parler pendant trois semaines, alors si on déplace tout le fonds... elle est capable de se retrancher dans son bureau avec une réserve de munitions.

  • J'hésite à le mettre à l'accueil de la section Jeunesse, il pourrait mordre un gamin.

  • [mail de la direction] - Qui est le couillon qui s'est créé une carte d'emprunt au nom de "Petit Gregory" ?

Pour les usagers :

  • - On vient de recevoir une candidature spontanée avec CV pour la discothèque de prêt... pour un emploi de serveuse.

  • - Un usager a essayé de me draguer en me disant "Vous avez un très joli fond mademoiselle".

  • - Aie, toutes les mascottes sont là en même temps. On les enferme dans la réserve ?


Et vive les Byrds.

mercredi 18 octobre 2006

All the people, [too] many people

Mercredi, jour des petits. Dès 10 heures les poussettes chargent comme à Vincennes et les nounours perdus transforment le trajet banque de retour-bacs à disques en parcours d'obstacles. Ca babille, ça fait risette, ça grouille, ça éclate en sanglots, ça hurle par solidarité - les chevaux font peu ou prou la même chose, mais c'est curieusement plus mignon chez ces derniers - et, avouons-le, ça finit par taper sur les nerfs. Pas de chance, l'après-midi c'est pire. Pour cause de réflexe pavlovien ou d'un joueur de flute de Hamelin particulièrement pervers tous les usagers choisissent de débarquer en même temps, suivis à une encolure par le matériel de vernissage de l'exposition : maire et huiles locales, délégation étrangère, curieux, pique-assiettes. C'est dans cette atmosphère de fin du monde auditive que j'enchaîne les inscriptions pendant 4 heures en branchant le pilotage automatique modalités-durée de prêt-prolongations-réservations-accès à distance-détails divers, ne parvenant à m'échapper que le temps de mettre dans les mains d'un habitué la beeeeeeelle compilation des Merry-Go-Round fraîchement arrivée.

Par moments ce boulot ressemble à l'usine, et j'ai horreur de ça.