mercredi 5 décembre 2012

Another Sunny Night devient un label : White Town à Paris !

Quand mes deux camarades et moi avons créé notre mini-association au printemps 2010 dans le seul but d'aider deux groupes que nous aimions à jouer à Paris, nous ignorions la quantité de démarches nécessaires et n'y connaissions pour ainsi dire rien à l'organisation de concerts. Pour autant cette première soirée fut une réussite et nombreux furent ceux venus applaudir Allo Darlin', The Smittens et les éphémères Signifier / Signified. Le bouche à oreille se mit en marche, les contacts se multiplièrent. Deux ans et demi plus tard, ce sont 35 de nos groupes favoris qui ont joué et transpiré dans le sous-sol de l'International entre "grands noms" (tout est relatif) tels que Tender Trap et Nick Garrie, ou découvertes enthousiasmantes façon Stars In Coma, Mikrofisch ou The Spook School. 

Le projet de sortir un disque est né il y a plus d'un an, peu après la première venue en France de White Town. Là encore c'était une première, mais c'est bien son nouveau 45-tours que nous publions. Il est prêt. Il est beau. Et on en est ravis.


Jyoti Mishra n'est pas tout à fait un inconnu. Auteur de l'un des plus beaux tubes des 90's avec "Your Woman" il a joué pour la première fois en France le 14 mai 2011 à l'occasion de notre cinquième soirée, offrant une brillante ouverture à The Starlets et Panama. L'idée d'un nouveau disque a ensuite fait son chemin : concentré de pop ensoleillée, "She's a Lot Like You" est publié à 300 exemplaires numérotés avec deux faces-B inédites. 

Pour fêter ça, White Town revient à Paris le 11 janvier prochain ! La grande release party aura lieu au Motel à partir de 21h avec un concert gratuit suivi d'un DJ set. En bonus, un second concert aura lieu le lendemain après-midi à la Médiathèque d'Issy-les-Moulineaux.


mercredi 19 septembre 2012

Pendant ce temps, à la médiathèque

Une collègue du secteur Jeunesse devant un charmant bébé hurleur : "Je lui planterais bien mon crayon dans la jugulaire..."

lundi 17 septembre 2012

Radical Face - The Family Tree : The Roots [2011]


Ben Cooper : trente ans, un physique de bûcheron pour la finesse de l'archer. Si le temps a passé depuis ce "Ghost" inaugural, ses mélodies en ont profité pour atteindre insidieusement quantité d'oreilles avec la gracile Welcome Home, désormais liée à différentes publicités dont une campagne à grande échelle de Nikon. Passé le sentiment d'incongruité, on a pu se réjouir de voir une composition intime se retrouver ainsi à portée du plus grand nombre. Combien auront poussé la curiosité jusqu'à son successeur ? L'absence de chronique sur la bible Allmusic nous fournit une piste : sans doute une minorité, mais ces happy few n'ont pas regretté le voyage. Car si la case folk fournit encore son lot d'artistes interchangeables au look pastoral, Ben Cooper ne tarde pas à démontrer qu'il a gardé de l'or dans les doigts. Beaucoup. Passée une timide introduction, on retrouve un piano qui pose la rampe de lancement pour de superbes plages de chant. Il pleut des mélodies, littéralement. Elles s'entrecroisent, interpellent, s'éloignent tandis que la guitare et les lignes de cordes semblent faire reculer l'horizon. Formule magique, les frissons ne sont jamais loin. Superbe Black Eyes, beauté de Ghost Towns à la mélancolie contagieuse. La fin s'approche déjà. Ben Cooper lance Mountains, grave des portraits de personnages en quelques esquisses. La montée est exquise mais cela suffira-t-il ? On se dit que les dix chansons passées nous ont montré le truc, qu'il en faudra plus pour faire mouche... jusqu'à cette rupture de la deuxième minute. La mélodie s'élève encore, captivante, comme un dernier trait subtilement empenné qui touche droit au coeur. Le genre de coup qui laisse bouche bée avec la seule envie de réécouter pour revivre le même instant de stupéfaction ravie. Je ne suis décidément pas prêt d'arrêter d'acheter des disques...


White Town - Monopole [2011]


 "How do you feel about being a one-hit wonder?
- Better than being a no-hit wonder!"

L'année écoulée restera assurément un excellent cru musical pour Jyoti Mishra avec des concerts enthousiasmants dont une première date française, pas moins de quatorze ans après le carton de Your Woman. Vite retourné à ses racines DIY après ce crochet chez EMI, le résident de Derby poursuit depuis sa carrière en auto-production et vient sans doute de publier (attention, poncif) son-meilleur-disque-à-ce-jour. Un tiers synth-pop, un tiers power pop, un tiers acoustique : couvrant les différentes facettes du bonhomme, Monopole évite la monotonie et présente un équilibre bienvenu. On y trouve un tube potentiel (Cut Out My Heart), des courants électriques salvateurs hérités des Lemonheads et quantité de sentiments mis à nus. Til I Die, I Don't Want To Fall In Love Again, juste portée par quelques cordes de guitares... L'album du divorce, tel qu'on qualifiait Here, My Dear de Marvin Gaye, qui exprime la contemplation et regrets pour tout ce qui irrémédiablement perdu, dans une tentive de sublimation de la solitude. Deux sourires naissent néanmoins avec les accents 80's de How Love Feels et surtout She's a Lot Like You, comptine pop ensoleillée et futur single dont on reparlera en ces pages.


et pour le souvenir...


mercredi 11 juillet 2012

Another Sunny Night #11 le vendredi 13 juillet

Onzième soirée, deux ans depuis le passage de la tornade Allo Darlin' dans le sous-sol de la rue Moret. Retour à l'International ce vendredi pour une soirée pop gratuite qu'on espère bien ensoleillée. Cliquez !


J'avais eu l'occasion d'écrire tout le bien que je pense de The Garlands. Ça valait la peine d'attendre : le quintet de Stockholm arrive enfin à Paris. Quant à Standard Fare, ils comptent parmi les meilleurs groupes live de la scène indiepop et alignent déjà deux albums et quantité de singles remarquables.


A vendredi !

vendredi 15 juin 2012

Cloetta Paris - Secret Eyes [Skywriting records, 2008]


Deux points à souligner : 1) j'apprécie de plus en plus la synth-pop. 2) Comme l'affirme un groupe lastfm de bon goût, Roger Gunnarsson is a fucking hero.

La partie synth-pop n'était pourtant pas gagnée tant une passion dévorante pour les Smiths m'a longtemps tenu à l'écart de toute ce qui ressemblait à un synthétiseur, avec une méfiance accrue lorsque les claviers honnis avaient l'outrecuidance de clamer leur filiation 80's. Human League ? Fucking no way! Le bon sens a fait un retour progressif avec la découverte d'excellents singles, "Scandinavian Warfare" (Champagne Riot) et "Cut Out My Heart" (White Town) notamment, puis la nécessité de renouveler mes setlists pour différents dj sets. Et là dessus arriva la bombe Mikrofisch, ou comment l'italo-disco d'un trio allemand retourna le public de l'International pour l'un des concerts les plus jouissifs que nous ayons organisé. 

Bref me voici donc prêt pour tester ce disque sorti il y a 5 ans par monsieur Gunnarsson, dont les différents groupes brillent déjà aux quatre coins de ma discothèque : Nixon, The Garlands, Free Loan Investments, et le récent - et phénoménal - EP de Pushy Parents. Tant qu'à être stakhanoviste autant bien faire les choses, indeed. "Did We Collide" se lance et je tombe amoureux. Des mélodies tracées aux claviers, des enchainements parfaits et de ce beat prompt à secouer tout un dance-floor de popkids dans la seconde, liés par la production éclatante du magicien suédois. "Beat Street" est remuante comme pas permis, "Broken Heart Tango" teintée de mélancolie, "So Serious" offre un sourire immédiat, et l'ensemble bénéficierait déjà d'une mention plus qu'honorable avant que le chant s'en mêle. Cette voix féminine si haute, presque désincarnée, qui pare chaque titre de glace et de larmes détachées entre envolées et courts talk-over, propulsant ce Secret Eyes au rang de fabuleux album pop. Les six-cordes et le piano n'ont définitivement plus l'apanage des mélodies instantanées pour moi, et Sally Shapiro sera ma prochaine étape sur les traces de Roger Gunnarson.





dimanche 20 mai 2012

Stars In Coma - Midnight Puzzles [Kingem records, 2011]


Il y a des moments où Dame Chance frappe à votre porte. Je n'avais jamais entendu parler de Stars In Coma avant que nous recevions un mail de leur part en vue d'un éventuel concert à Paris. Premier contact virtuel : au lieu d'une discussion enthousiaste post-concert, ce furent quelques vidéos Youtube qui emportèrent la décision. La pêche aux informations est ouverte : nos invités arrivent de Suède (pour changer) avec déjà deux albums et plusieurs EP à leur actif. La date du concert approche, il est temps d'écouter le dernier-né Midnight Puzzle.

Oh my. Jesus fuckin' Christ!


And So me piège immédiatement. Rythmée, mélodieuse, parfaite. Elle s'installe, prend ses aises et déroule ses différentes phases, chaque parure scintillant un peu plus que la précédente. Et ce final où les claviers prennent leur envol et qu'une magnifique ligne vocale vient les accompagner... un ange est passé. Quelle idée d'avoir placé ce titre en ouverture ! Il me faudra plusieurs jours à l'écouter en boucle avant d'être capable de passer à ses consœurs. Pas de contrecoup tant la suite égale l'introduction : de la saccadée Distmantle Your Heart au final onirique de Tuck Dales, cette pop entêtante aux fines touches synthétiques semble mettre dans le mille à chaque note. L’œuvre du seul André Brorsson qui endosse les atours de chanteur, compositeur, multi-instrumentiste et producteur avec brio. On sent une simplicité attachante qui ne freine pas l'ambition chevillée à chacun de ces petits rêves pop. Les grandes chansons peuvent elles aussi être pavées de bonnes intentions.
Et ce concert à Paris, me direz-vous ? Il a eu lieu le 12 mai dernier et a dépassé toutes nos attentes, le quatuor faisant naître sourires enthousiastes et choeurs dans les premiers rangs tandis que la voix de Nicole Eklund ajoutait une ultime note de magie à l'ensemble. Awesome.



mercredi 25 avril 2012

Liechtenstein - Passion For Water [Fraction Disc, 2012]


Deux ans que leurs mélodies me poursuivent avec la même efficacité : j'aime profondément Liechtenstein. 2012 impose néanmoins une mission difficile pour les Suédoises. Ne pas décevoir des attentes placées très haut depuis l'excellent Survival Strategies In a Modern World tout en laissant de côté des perles glissées au sein de leurs derniers 45-tours. Exit donc This Must Be Heaven et autres Spending Time With You qui feraient pourtant le bonheur de bon nombre de formations. Mais Renee Gustafsson a de la ressource et parvient dès l'ouverture à marier à nouveau son timbre clair à une rythmique nerveuse, chœurs Heavenly-esques en soutien extérieur. L'influence d'Amelia Fletcher et de Dolly Mixture reste perceptible et on retrouve avec joie ces guitares mi-surf mi-western au placement idéal, présentes sans étouffer l'harmonie d'ensemble. Passion For Water se voir accompagnée d'une trompette entrainante, relayant parfaitement le chant scandé de Renee pour rappeler son titre de single. Pouvait-on attendre mieux de ce nouveau disque ? Peut-être. On demande toujours plus aux meilleurs, après tout. Mais si Fast Forward n'atteint pas toujours le niveau d'un premier album aux airs d'étalon-maître, bon nombre de ces chansons ont les moyens se distinguer successivement au fil des écoutes. Aujourd'hui c'est à "Ambitions" que j'attribue la palme.

lundi 19 mars 2012

Another Sunny Night à l'International le 31 mars

Trouver les bons groupes, trouver une date où les groupes étrangers sont libres, trouver une date où la salle est libre pour les accueillir. Pas forcément une sinécure, d'où un petit moment de passé depuis notre dernière soirée. Retour aux accents indie et lo-fi la semaine prochaine à l'International, toujours gratuit bien évidemment. 




dimanche 18 mars 2012

2012, l'année Allo Darlin'


Déjà deux ans que leur musique m'accompagne et toujours aucune déception : ce quatuor anglo-australien reste à mes yeux le plus réjouissant des groupes pop actuels. Ils semblent même en progression constante, ce qui n'était pas gagné d'avance pour un groupe dont les premiers singles étaient déjà étonnants de classe - Henry Rollins Don't Dance et The Polaroid Song, excusez du peu ! Des mélodies fluides et des coups de coeur érigés en références pour un name-dropping affectif. Des concerts toujours plus maîtrisés, de la consécration d'Indietracks et du New York Popfest à l'inauguration de nos soirées Another Sunny Night pour ce qui restera leur premier concert français. Un retour explosif au 100 Club lors du récent London Popfest où le public scandait les moindres lyrics avec un sourire constant ; les bons groupes n'avaient pas manqué ce jour là mais aucun n'irradiait de cette manière. Et peu de doutes sur le fait qu'ils seront encore meilleurs la prochaine fois que je les verrai.


La suite de l'histoire ne va pas tarder avec leur deuxième album dans les starting-block. Capricornia annonce la couleur, et vu les autres extraits entendus en live il y a toutes les chances qu'Allo Darlin' accèdent à une reconnaissance plus large. Ceux dont l'ambition première était d'entendre leurs chansons jouées aux soirées How Does It Feels To Be Loved pourraient bien atteindre un statut comparable à The Pains Of Being Pure At Heart en gardant leur humilité, leur sourire et leurs ravissantes chansons pop.




vendredi 3 février 2012

Coups de coeur du Glasgow Popfest

Un homme averti en vaut deux : l'Ecosse en décembre, faut pas chercher à comprendre. Après l'ère glaciaire de 2010, c'est cette fois une véritable tempête qui s'est attachée à m'offrir un atterrissage inoubliable ; de quoi rendre plus agréable encore la découverte de l'adorable Heavenly Café qui accueillait les festivités. Tender Trap, The Starlets, The Understudies, The Hardy Boys, Cineplexx, Cola Jet Set... les confirmations étant bien trop nombreuses pour être détaillées correctement, petit coup d'œil sur les découvertes live.


The Spook School

La journée 100% écossaise est lancée par un groupe d'Edimbourg aussi jeune qu'inconnu au bataillon... et qui emporte tous les suffrages. Ils ont de très bonnes chansons, une maîtrise surprenante et prennent visiblement leur pied sur scène, chant mixte et toutes guitares dehors. Les exemplaires de leur single distribué à la ronde comportent chacun une pochette différente, dessinée en chemin par les quatre membres du groupe. Ma camarade d'Another Sunny Night présente est toute aussi convaincue et la suite sera rapide à préparer : ils joueront à Paris le 31 mars pour leur premier concert hors d'Ecosse. En prime leur site web est cool. Vous pouvez y aller.


Manda Rin & the Rinettes

Pour le coup je ne sais pas trop à quoi m'attendre : je n'ai jamais beaucoup écouté Bis et j'ignorais totalement que leur ex-chanteuse avait sorti un album solo. Le résultat ? Une démonstration d'électro-pop aussi dansante que réjouissante. La belle énergie de Manda Rin est décuplée par les boites à rythmes et les claviers pour un résultat irrésistible, et ce "My DNA" a décidément bien belle allure. Il faut clairement que je me mette à Bis.


Zipper

Après un concert remarquable de Cola Jet Set plus tôt dans la journée, l'Espagne joue la deuxième manche sur la scène de Heavenly. "The Ramones meet Talulah Gosh" : la description est d'une justesse rare. Après les avoir plus ou moins loupés à Indietracks il était grand temps que je profite enfin de ce trio dont le "Former Friend" m'accompagnait depuis plusieurs mois. Les chansons sont courtes et vont à l'essentiel sur un rythme enlevé, Maria est en première ligne tandis que les garçons bétonnent pour changer le public en pois sauteurs. Yay!

The Hobbes Fanclub

Alors que les nous nous remettons à peine des festivités du vendredi soir, Ally Kerr se charge de nous accueillir avec un émouvant intermède acoustique. Il est désormais temps de rebrancher les guitares. Prenez The Pains Of Being Pure At Heart, faites les jouer en trio et chanter un poil plus juste, vous obtenez un groupe de Bradford à suivre de près. Je ne connaissais que "Outside Myself" et le reste ne m'a pas déçu.


The Electric Pop Group 

Qualifiés de "Take That de l'indiepop" par un spectateur facétieux ("D'accord, mais lequel d'entre nous fait Robbie Williams ?"), les beaux gosses de Stockholm ont cette fois pu braver les élements pour dérouler leur pop 60's, faisant pleuvoir des arpèges byrdsiens sur l'assistance vite conquise. Je résiste à la tentation d'embarquer les deux albums présents à la table de merchandising et me contente du très beau "Seconds", largement rentabilisé depuis.


Encore merci à Bubblegum records pour ce long et superbe weekend. A l'année prochaine Glasgow, on attend avec impatience de savoir ce que tu nous prépares. Séisme, éruption volcanique, Loch Ness Monster on stage ? Vivement !

dimanche 22 janvier 2012

Ally Kerr - Off The Radar [2008]


Né au nord du mur d'Hadrien, Ally Kerr partage avec les Delgados l'amusant honneur d'avoir vu l'une de ses chansons utilisées dans un anime : la jolie Sore Feet Song lui a valu ainsi une notoriété inattendue parmi les amateurs de mangas. Quatre ans plus tard, "Off The Radar" confirmait son talent de la plus simple des manières : ce disque est somptueux. On y trouve l'évidence mélodique des Lucksmiths au service de chansons qui charment dès la première écoute telles que There's a World, véritable démonstration de songwriting ("It's like I'm scared to face right up to what is true / my mind conditionned to protect what it once knew / 'cause all my thoughts revolve around one point of view / but there's a world, I got to make it to"). Amorino fait résonner la même corde intérieure que le Twilight d'Elliott Smith. Une tristesse lumineuse qui fait naître le sourire, une chanson à écouter en solitaire, les yeux clos et une main sur le coeur. L'entendre pour la première fois lors d'un concert hivernal avait fait disparaître les contours et le public du Heavenly Cafe, seuls restaient à mes yeux un musicien et sa guitare pour une éclipse touchante. La même beauté mélancolique court tout au long du disque jusqu'au long final piano-guitare de Footprints qui réveille les plus beaux rêves de Belle & Sebastian. Oh Glasgow, so much to answer for...



P.S : En concert gratuit à Paris (Pop In) le jeudi 26 janvier.