Seigneur, ce réveil... Jamais mes yeux n'auront eu autant de mal à s'ouvrir. Plus question de faire du shopping, nous cheminons tels deux escargots éblouis vers le centre de Londres tout en grignotant des sandwichs lose pour éponger le trop-plein de la veille.
Samedi 27 février - 100 Club
Cet endroit est un peu trop grand, trop sombre aussi - ce qui finalement n'est pas un mal. Et, miracle, nous pouvons faire assoir nos vieilles carcasses entre deux visites au somptueux stand de disques. L'oeil vif, Gordon McIntyre se marre avant d'entamer judicieusement "The hangover song" : "Je viens juste d'arriver et je pète la forme. Vous par contre... Vous avez des sales têtes". Difficile de lui donner tort : la moitié du public traine les stigmates de la nuit pendant qu'un membre de Horse Shoes s'endort à même la table, doublement vaincu par l'alcool et le jet-lag. Qu'importe, en bon troubadour écossais McIntyre offre un set de qualité et fait chavirer les cœurs.
On n'en dira pas autant du groupe suivant - qui ne mérite même pas d'être nommé ici. Incapables de jouer deux accords de suite, de chanter, de sortir une composition potable, de faire des blagues drôles, ni même de siffler juste. Même leur mélodica déclare forfait ("Impossible techniquement !" s'écrie ma camarade. Et pourtant...). Personnifiant la twee pop dans ce qu'elle a de plus caricatural et de détestable, ***** auraient mérité qu'on les larde de fléchettes et constitueront un sujet de vannes récurrent tout au long du weekend. Il faudra tout le talent de Red Shoe Diaries pour exorciser ce contretemps, et Dieu merci ils y parviennent au delà de tout espoir. Leurs chansons sont excellentes. "Underage disco" est une véritable bombe digne de figurer dans toutes les compilations Rough Trade jusqu'à la fin des temps. Je fonds devant leur chanteuse. Tout va pour le mieux, au point que je retombe amoureux dès que la jeune Ragnhild Holdstal Jordal alias Soda Fountain Rag s'empare de la scène. Une présence réelle malgré son statut de batteuse-chanteuse, en lutte constante avec des cordes vocales fragilisées pour disperser plusieurs trésors de compositions. Superbe découverte.
Est-ce la fatigue, l'accumulation de concerts ? Je regrette de ne pas avoir gardé de souvenir précis de Standard Fare en dehors de leur jeunesse, leur enthousiasme et leur succès à l'applaudimètre : à revoir à Indietracks. Pour son second passage successif au Popfest Allo, Darlin' s'impose haut la main avec un cocktail de bonne humeur et de pop songs pétillantes. Elizabeth Morris prend un pied manifeste au micro et décolle littéralement sur une version parfaite de "Polaroid song". Bloody great.
Une brève escapade dinatoire nous prive du punk-pop-bubblegum de Dorotea. Retour dans les temps pour suivre Shrag dans un registre beaucoup plus noisy. Les chansons y sont glapies et non fredonnées, la sueur dégouline. Pas trop ma tasse de thé - mis à part deux titres impressionnants - mais ils ont ici le mérite de l'originalité.
Il est temps pour Gordon McIntyre de revenir sous les couleurs de Ballboy avec son groupe au grand complet. Je n'avais pas l'heur de le connaître mais on n'aurait pu rêver meilleur concert de clôture. Les yeux fermés je savoure chaque note, enveloppé de cette voix fabuleuse ; dans la salle désormais silencieuse l'émotion est palpable, et chacune des chansons jouées déclenche une tempête d'applaudissements. Les Ecossais ont décidément peu de rivaux... La suite de la nuit se révèle bien plus sage que la veille tant nos jambes martyrisées rechignent à tricoter sur Belle & Sebastian et le 100 Club se vide petit à petit de ses occupants. Sourires, toujours. Il reste encore un jour.
Photos : in search of lazy jane.
On n'en dira pas autant du groupe suivant - qui ne mérite même pas d'être nommé ici. Incapables de jouer deux accords de suite, de chanter, de sortir une composition potable, de faire des blagues drôles, ni même de siffler juste. Même leur mélodica déclare forfait ("Impossible techniquement !" s'écrie ma camarade. Et pourtant...). Personnifiant la twee pop dans ce qu'elle a de plus caricatural et de détestable, ***** auraient mérité qu'on les larde de fléchettes et constitueront un sujet de vannes récurrent tout au long du weekend. Il faudra tout le talent de Red Shoe Diaries pour exorciser ce contretemps, et Dieu merci ils y parviennent au delà de tout espoir. Leurs chansons sont excellentes. "Underage disco" est une véritable bombe digne de figurer dans toutes les compilations Rough Trade jusqu'à la fin des temps. Je fonds devant leur chanteuse. Tout va pour le mieux, au point que je retombe amoureux dès que la jeune Ragnhild Holdstal Jordal alias Soda Fountain Rag s'empare de la scène. Une présence réelle malgré son statut de batteuse-chanteuse, en lutte constante avec des cordes vocales fragilisées pour disperser plusieurs trésors de compositions. Superbe découverte.
Est-ce la fatigue, l'accumulation de concerts ? Je regrette de ne pas avoir gardé de souvenir précis de Standard Fare en dehors de leur jeunesse, leur enthousiasme et leur succès à l'applaudimètre : à revoir à Indietracks. Pour son second passage successif au Popfest Allo, Darlin' s'impose haut la main avec un cocktail de bonne humeur et de pop songs pétillantes. Elizabeth Morris prend un pied manifeste au micro et décolle littéralement sur une version parfaite de "Polaroid song". Bloody great.
Une brève escapade dinatoire nous prive du punk-pop-bubblegum de Dorotea. Retour dans les temps pour suivre Shrag dans un registre beaucoup plus noisy. Les chansons y sont glapies et non fredonnées, la sueur dégouline. Pas trop ma tasse de thé - mis à part deux titres impressionnants - mais ils ont ici le mérite de l'originalité.
Il est temps pour Gordon McIntyre de revenir sous les couleurs de Ballboy avec son groupe au grand complet. Je n'avais pas l'heur de le connaître mais on n'aurait pu rêver meilleur concert de clôture. Les yeux fermés je savoure chaque note, enveloppé de cette voix fabuleuse ; dans la salle désormais silencieuse l'émotion est palpable, et chacune des chansons jouées déclenche une tempête d'applaudissements. Les Ecossais ont décidément peu de rivaux... La suite de la nuit se révèle bien plus sage que la veille tant nos jambes martyrisées rechignent à tricoter sur Belle & Sebastian et le 100 Club se vide petit à petit de ses occupants. Sourires, toujours. Il reste encore un jour.
Photos : in search of lazy jane.
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