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Life is a pigsty
L'orgue surprend et envoute, le piano se fait discret. La voix de Morrissey est d'une gravité inquiétante, elle récite plus qu'elle ne chante. Elle nous parle d'infortunes, d'une personne chère vers laquelle on se tourne. C'est un appel à l'aide d'un blessé dont les profonds sentiments n'ont jamais changé.
I am the same underneath
But this you
...you surely knew ?
2'17
La pluie crépite et se mêle aux sanglots nocturnes. Les paroles se muent en plaintes répétées... et la voix de Morrissey donne brusquement à la chanson une intensité difficilement supportable. Elle monte, supplie, frappe le coeur de serments éternels, appuyée par une batterie dont chaque coup reprend l'auditeur-témoin de volée. Elle prend la souffrance à bras-le-corps, tente désespérément d'y échapper.
I can't reach you
I can't reach you
I can't reach you anymore
Can you please stop time ?
Can you stop this pain ?
Car elle n'y est pas parvenue... A Bruxelles, durant ces minutes d'éternité, mes larmes coulaient sans doute autant devant tant de beauté qu'au souvenir resurgi de douleurs passées que rien ni personne n'avait pu apaiser. C'est cette profondeur, cette gravité, cette intensité qui faisaient depuis trop lontemps défaut aux chansons de Morrissey dont la plume se nourrissait jadis du sang coulant d'un coeur brisé. C'est cette franchise et cette capacité à toucher droit au coeur, à sublimer la tristesse, que j'attendais depuis Late Night Maudlin Street et Speedway. Le temps d'une chanson parfaite, il les a retrouvés.
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