samedi 25 novembre 2006

Biblio-cats

Les écrivains les ont tant chéris et célébrés que les bibliothécaires s'y mettent aussi : entre les chats et la plume, l'histoire d'amour continue. Pour preuve cette initiative originale : la Library Cat Maps localise précisément les félidés ayant élu domicile dans une bibliothèque ou un centre de documentation, avec coordonnées précises, nom de l'animal et photo en prime ! On ne peut que regretter l'absence d'établissement français dans cette merveilleuse liste... Si l'un d'entre eux se manifeste un jour je serais ravi d'aller lui rendre visite.











(Personne ne sera surpris d'apprendre que bon nombre de ces chats répondent au nom de Dewey)


dimanche 12 novembre 2006

Médiathèques : et si on oubliait un peu la dématérialisation ?

A l'heure des grands débats sur le tout-mp3 il me semble clair que les discothécaires doivent avoir d'autre priorité que celle de participer à la mise à mort du support disque, tant le retard des médiathèques françaises en matières d'autres supports musicaux demeure inquiétant. Dès 1995 Michel Melot, Président du Conseil supérieur des bibliothèques, soulignait le problème dans son rapport annuel :

Non que les discothèques de prêt ne connaissent en France un succès grandissant [...], mais ce succès somme toute facile n'est que rarement accompagné d'un effort pour intégrer ce prêt des disques dans un ensemble documentaire cohérent de livres, de périodiques, et surtout d'une collection conséquente et raisonnée de partitions musicales [...]. De tels services répondent parfaitement aux missions des bibliothèques de lecture publique. Ils sont les exemples les plus incontestables du rôle que peuvent jouer les bibliothèques publiques dans l'intégration sociale. Ils sont enfin l'illustration même de ce que devrait être une "médiathèque".

Dix ans plus tard, ce cri d'alarme a-t-il été entendu ? Ce n'est pas gagné... Prenons le cas des partitions, toujours placée en zone sinistrée selon les statistiques de la Direction du Livre et de la Lecture en 2002. Jugez plutôt : sur 1473 bibliothèques municipales prêtant des disques, 252 disposaient d'une collection de partition (17,1%) dont seulement 155 disponibles au prêt. Pire encore, sur ces dernières, 49 affichaient une collection négligeable de moins de 100 partitions, 55 en possédaient de 100 à 500 et 38 de 500 à 1000. En définitive, seules 39 bibliothèques municipales se démarquaient par un fonds de plus de 1000 partitions.
Souvent considérées comme coûteuses et difficiles à acquérir (je m'inscris en faux) autant qu'à cataloguer (idem), réduites à la portion congrue, les partitions ne font toujours pas partie des priorités budgétaires. Il est pourtant du rôle des médiathèques d'accompagner et d'encourager les pratiques musicales par la mise à disposition de partitions et de méthodes instrumentales...

Quant aux livres ils sont certes mieux lotis, mais ce n'est pas encore la panacée tant les collections apparaissent souvent comme réduites et vieillissantes. Il est vrai que l'édition française ne facilite guère la tâche, notamment dans le domaine du rock et des musiques populaires (quelques brillantes exceptions mises à part), comme le relève l'ouvrage Musique en bibliothèque :

Il faut reconnaître que la structure de la production éditoriale rend difficile la constitution d'une offre de prêt vraiment attractive : comparée en effet à la production anglaise ou allemande, l'édition de livres sur la musique ne représente qu'un tout petit secteur, globalement assez peu dynamique, jugé souvent peu rentable par les quelques maisons qui s'y consacrent encore. L'offre disponible a souvent tendance à se répartir entre des produits de médiocre qualité et des publications musicologiques savantes destinées à un public de spécialistes.

On ne rappellera pourtant jamais assez l'importance des encyclopédies musicales, des essais et des biographies dans la démarche de découverte. A quoi sert pour une médiathèque de posséder la discographie intégrale des Zombies si l'usager curieux n'a aucun moyen de connaître leur existence ? Quel est l'intérêt d'accumuler les enregistrements du label Stax ou de Captain Beefheart si ceux-ci ne peuvent être replacés dans un contexte musical, social et historique qui explique leur importance vitale ?

Cessons de courir après Google, la Mule et Universal, proposons une offre culturelle que les usagers ne pourront guère trouver ailleurs tant ces documents marquent une tendance nette à s'évaporer des références disponibles en librairie. Et n'oublions pas le sens premier du mot bibliothèque.




mardi 7 novembre 2006

Sweet soul music / Peter Guralnick

















Editeur : Allia, 2003
ISBN : 2-84485-130-4

"Sweet soul music fait partie du top 5 de mes livres favoris" (Rob Fleming, dans Haute Fidélité de Nick Hornby)

Parmi mes cadeaux d'anniversaire se trouvait cette merveille consacrée à la soul, style majeur dont la bibliographie française souffre d'un incroyable vide. Zélateur acharné, Peter Guralnick s'est mis sur la piste des fondateurs de l'authentique soul sudiste et offre ici une véritable Bible accessible tant aux néophytes qu'aux mélomanes confirmés. Les artistes majeurs tels que Sam Cooke, Solomon Burke et Ray Charles bénéficient d'une biographie fouillée et le label Stax se voit étudié sous toutes les coutures, de la création familiale à lavènement en passant par les premiers succès (William Bell notamment). En fin d'ouvrage on trouvera une bibliographie impressionnante ainsi qu'une discographie, judicieuse pour approfondir la découverte de cette musique de l'âme.

Et pendant que vous êtes là, n'omettez pas de mettre genou à terre devant l'un des plus grands chanteurs que la Terre ait porté. James Carr.

















La preuve : James Carr - The Dark End Of The Street [1967]


mercredi 1 novembre 2006

El Perro Del Mar - El Perro Del Mar [2006]














Label : Memphis Industries
Indice PCDM : 2.24 - Pop "indie" ou 2.35 - Néo folk (quel terme idiot)

Entre les Concretes et Anna Ternheim, les Suédoises m'ont déjà gaté cette année. Jamais deux sans trois : venue de Goteborg, Sarah Assbring expose de superbes toiles musicales tirées d'une palette largement 60's. Ballades, comptines et guitare acoustiques soutiennent ici une voix haut placée évoquant nombre de merveilles passées, Françoise Hardy et Dotti Holmberg en tête. Tout en délicatesse et fragilité, ce timbre teinte de tristesse des compositions brillantes comme l'entêtante God Knows ou la lancinante This Loneliness qui méritent d'être écoutées en boucle.


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