C'est un crève-cœur pour moi de la voir manquer le podium... Pour ce premier album solo produit par John Paul Jones, Sara Watkins confirme toute l'étendue d'un talent depuis longtemps démontré avec Nickel Creek. Entre son timbre caressant, son écriture éclectique mêlant bluegrass, folk et musique irlandaise, et ses lignes de violon soufflant le chaud et le froid, la perle de Californie a dument mérité sa distribution européenne. Merci une fois encore à Mojo pour cette bien belle découverte.
Titres favoris : Same mistake, Freiderick, Where will you be, Any old time
Je n'aime pas les pantalons en cuir, je n'aime pas beaucoup les guitares glam et je ne connaissais pas Patrick Wolf il y a encore quelques mois. Cependant j'adore le violon et je ne suis pas plus immunisé qu'un autre contre les titres efficaces, d'où la présence de ce Bachelor dans mon palmarès. Car cette pochette résolument hideuse cache une collection de chansons spectaculaires qui s'agrippent au tympan sans lui demander son avis : "Hard times" est un cadeau empoisonné, un roller-coaster d'énergie qui laisse encore l'auditeur sans voix après une bonne centaine d'écoutes. Les passages plus apaisés font frissonner. Et comme si ça ne suffisait pas Wolf chante de façon magistrale... J'échangerais volontiers mes white label de Morrissey pour avoir une voix pareille.
Parce que les albums et 45 tours parus chez Elefant, Cloudberry, Weepop et autres Shelflife sont rarement dans les bacs des disquaires du coin...
Parce que les commandes directes chez les labels sont parfois alourdies de couteux frais de port...
Parce qu'il est fatiguant de guetter en vain le facteur pendant 2 semaines...
Rendez vous sur le site de Hands & Arms, miraculeuse boutique qui poste les disques de Field Mice, Lichtenstein et Postal Blue depuis le 11ème arrondissement. A des prix raisonnables et sans frais de port pour la France.
Nos collections peuvent remercier ma camarade Clem pour sa découverte. Quant à nos portefeuille, ils vont vite tirer la tronche.
Balmorhea - All is wild, all is silent [Western Vinyl]
Bien qu'elle soit toujours aussi difficile à définir, la musique pop instrumentale est capable d'attendre des sommets comme ce disque le prouve dès la première écoute. Sur "Settlers" le piano se place au premier rang, rejoint par des guitares discrètes et de somptueuses lignes mélodiques tissées par les violons qui tournent parfois à l'orage électrique. L'ambition est perceptible : là où Virginia Astley se contentait d'évoquer une journée campagnarde, la bande d'Austin propose un mini tour du monde. Tout en lyrisme mais sans excès aucun, l'auditeur est projeté au dessus de paysages rêvés, de l'Ouest américain aux glaciers scandinaves... Onirique plus que planant, et définitivement beau.
Titres favoris : Harm and boon, March 4 1831, Night in the draw
Plusieurs mois ont passé et toujours pas de lassitude à l'écoute de ces talentueux Sud-Africains déjà chroniqués en ces pages. Des arrangements exquis, des chœurs judicieux,et une voix claire entre Emmy The Great et Kate Nash font briller des compositions teintées d'ambiances cinématographiques. Une tournée avec Get Well Soon leur a permis de découvrir la France au printemps dernier, espérons qu'ils y aient pris goût.
Titres favoris : Dearheart, Everything is caving, What we wanted
The Pains Of Being Pure At Heart - st [Slumberland]
On est d'accord Field Mice et consorts ont déjà tout dit sur le sujet, et pourtant l'avènement de ces New Yorkais est un vrai bonheur pour nombre d'accros à l'indie pop. Parce que même déjà entendues, leurs chansons dégagent une énergie et une fraîcheur qui les rendent tout à fait irrésistibles. Parce qu'on continuera à écouter un single comme "Everything with you" avec plaisir pendant les dix prochaines années. Parce que les moins de trente ans peuvent enfin s'exploser les tympans en s'offrant un retour au début des 90's. Et parce que leur décollage inespéré montre que même les amoureux de Sarah records ont encore une chance en 2009.
Titres favoris : Everything with you, Young adult friction, Come saturday, This love is fucking right !
Merveilleux moment que fut celui d'entendre Bowerbirds pour la première fois. Doté d'une production soignée à l'extrême, "Upper air" prend ses plus beaux atours dans la solitude et la semi-pénombre. L'accordéon présent au soutien se révèle vite indispensable pour distiller une agréable mélancolie.
Label : Sugar Hill records Indice PCDM : 9.86 - Bluegrass
Do you hum a little tune all day long ? Do you hear my name in the chorus of your song ? When you sing your song does it make you feel brand new ? Tell me, darlin', please tell me true
Du haut de ses dix-sept printemps Sarah Jarosz nous vient d'Austin, Texas. Et histoire de faire mentir le poète elle a visiblement d'autres passions que glander sous les tilleuls ou se pinter à la limonade. Sur son premier album elle endosse ainsi les rôles d'auteur, compositeur, interprète, multi-instrumentiste et co-producteur... et s'en sort haut la main dans tous ces domaines. Bien entouré par Chris Thile et Jerry Douglas son jeu en picking sied aussi bien au banjo qu'à la guitare, habillant des chansons telles que Left home ou Tell me true sans oublier - bon goût oblige - une impeccable version du Shankill butcher des Decemberists. Si une telle précocité peut à juste titre faire rêver le public pop, on note que miss Jarosz est loin d'être un cas isolé au sein du circuit bluegrass. A onze ans de moyenne Nickel Creek stupéfiait ainsi les festivals. Quant à la violoniste Tatiana Hargeaves, elle vient de publier son premier album à tout juste quatorze ans. Avec dix-huit mois de plus Sierra Hull passerait presque pour une mémé. De quoi vous filer des complexes... Dernier point commun pour tous ces prodiges : on n'est hélas pas près de les voir jouer en France. On se contentera donc d'écouter des disques tels que celui-ci, premier effort d'une musicienne qui pourrait aller loin.
On le sait, tous les prétextes sont bons pour aller à Londres. Les Zombies ne semblant guère décidés à aligner un 3ème concert d'adieu annuel, j'ai fort heureusement trouvé une excellente raison d'aller vider mon compte en banque chez les disquaires Britons. Prenez un festival d'indiepop dont la taille réduite ferait passer Indietracks pour Glastonbury, une programmation alignant les Just Joans en tête d'affiche et des concerts prenant place dans quatre bars différents, vous obtenez le London Popfest. Pints of lager et harmonies vont couler à flots dans tout juste un mois.
Rose Melberg, Withered Hand, The Pines, Rob Price (Airport Girl), The Just Joans, The Garlands, Horowitz, The Sunny Street, Ballboy, Shrag, Dorotea, Allo Darlin’, Soda Fountain Rag, Standard Fare, Horse Shoes, White Town, Humousexual, Leaving Mornington Crescent
A surveiller :
- les charmants The Sunny Street dont "Pottery and glass" ensorcelle déjà mon nouveau studio. - le come back surprise : White Town et son "Your woman", auteur en 2006 d'un brillant album twee. - et surtout, surtout : les Ecossais de Just Joans, auteurs avec "What do we do now ?" et l'hilarante "Hey boy... You're oh so sensitive" de deux des plus belles chansons de la dernière décennie. Pas mal pour un groupe dont la discographie se résume à un EP introuvable et un split-45 tours.