jeudi 7 avril 2011

The Starlets : Scotland's best kept secret


Rappel des faits : Glasgow Popfest, 4 décembre 2010, un groupe inconnu entame son set et me laisse K.O debout.

Oh le choc. Oh bon sang.

C'est une claque qui nous attend, et la plus belle surprise qu'on ait vue depuis des années. Ce premier titre est déjà parfait. Ils ont un excellent frontman qui enchaîne vannes et pas de danse entre les titres. Formation classique guitares / basse / batterie agrémentée d'une violoniste et du trompettiste de Camera Obscura, chansons mélancoliques et rythmées, orchestrations belles à en pleurer. Il fallait voir notre petite troupe, plus aux moins rompue à ces marathons pop, rester bouche bée tout au long de ces trop courtes quarante minutes.

Toute la salle reste scotchée avec une même question en tête : d'où sortent-ils ? Trois albums s'affichent au stand de merchandising, on a donc affaire à un groupe confirmé. Un tour sur Myspace s'impose pour grappiller des éléments biographiques : "Over the next year or two, other members came and went until The Starlets finally settled on their first team [...], in time to deliver their debut album "Surely tomorrow you'll feel blue" (2001)".
Plus de douze ans d'existence et capables de passer entre les mailles du bouche à oreilles et d'un Internet désormais omniscient, de quoi inspirer une judicieuse analyse au chanteur Biff Smith : "We get two reactions from people. One is "We've never heard of The Starlets". The other is "My God are they still going?". Le tout en laissant une impression durable à ceux qui les ont vus jouer, au point que le groupe a été invité à tourner aux Pays-Bas et au Japon.


Reste l'essentiel : comment ça SONNE ?
Et là, c'est plus compliqué. Du strict point de vue musical les Starlets ne sont pas indiepop, ni folk - même s'ils restent pop tout de même. Impossible de les affilier à un groupe précis. On trouve des traces de Go-Betweens (ils reprennent d'ailleurs "The Devil's Eye" sur scène), un peu de Prefab Sprout peut-être. Le violon évoque parfois de vieilles bandes originales de films, charmantes et désuètes, et sait se faire obsédant sur les passages les plus épiques ("Tenterhooks" !). L'infinie douceur de "You're So Changing My Mind" voit le chant muer en souffle aérien, féminin, au sein d'un écrin vaporeux à la Slowdive. Plus acoustique, "Marie Claire" ose une œillade timide à Sir McCartney. Quant à "Crashing Down The Hurry Slope", elle se glisserait sans mal parmi le How I Long To Feel... de Gorky's Zygotic Mynci. Je pourrais continuer longtemps à lister les coups d'éclat de cette discographie tant l'ensemble est une richesse peu commune - on retrouve l'expression full in sound dans nombre de reviews.


Un constat s'impose : il est rare de croiser un groupe dont la qualité semble progresser au fil du temps. Alors que l'Histoire regorge d'artistes prometteurs aux ailes trop vites brûlées, l'écriture de Biff Smith ne cesse de gagner en beauté... au point que leur prestation hivernale ne comptait que des compositions récentes, étincellantes nouvelles-nées qui ont ravi nos cœurs. J'avoue avoir songé à un coup monté destiné à rendre inoubliable mon séjour écossais : un groupe parfait capable en un quart d'heure de faire couler quelques larmes, de claquer une vigoureuse polka sortie de nulle part avant de déclencher un fou rire général - prévoir des révisions d'accent pour saisir les savoureuses présentations de Biff.

Et surtout, amis Parisiens : ne rien prévoir le samedi 14 mai prochain afin de les accueillir comme ils le méritent pour leur premier concert en France. White Town et Panama seront également de la partie. Autant dire que je compte les jours et que j'ai le sourire depuis que les mails de confirmations sont arrivés. En attendant, tous les disques des Starlets sont en écoute intégrale sur leur Bandcamp.



3 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
another a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Pitseleh a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.