Des heures et des heures pour préparer et promouvoir, des dizaines de mails échangés, un ampli récupéré en urgence, des soundchecks à la bourre mais peu de stress finalement : tout s'est passé au poil. Faire déplacer des gens en juillet pour voir Allo Darlin' était une chose, réussir sensiblement la même performance en période de rentrée avec des groupes inconnus est plus que rassurant. Encore un peu de chance : Lenoir avait annoncé le premier concert, cette fois Magic a joué les relais surprise. Et bien qu'il n'y ait pas grand chose à redire aux performances de Lovely Rita et de The Cavalcade, ce sont bien les Red Shoe Diaries qui ont emporté la mise. Les outsiders aux commandes.
Vous découvrez par hasard un groupe lors d'un agréable concert d'hiver à Londres et ramenez leur EP fait maison. Très vite ces quelques chansons ne quittent plus votre baladeur et vous n'avez qu'une envie : faire passer le message. Vous voulez les revoir pour entendre à nouveau les titres absents du disque : ils réagissent avec enthousiasme à votre suggestion de venir à Paris, quand bien même vos moyens limités ne peuvent absolument pas couvrir leur voyage. Ils lancent une collecte, s'arrangent pour emprunter du matériel sur place. Ils sont surmotivés à cette idée, et le fait d'être les premiers à les inviter à jouer hors de Grande-Bretagne vous ravit.
J-1, les voilà. Disséminés et plus ou moins perdus aux quatre coins de Paris, souriants et adorables. Ils découvrent vos bars favoris, vous les ramenez chez vous au milieu de la nuit pour un indoor comping - et pour la plus grande surprise du chat qui voit des inconnus s'offrir casse croute et session acoustique impromptue. Quartier libre le lendemain. Ampli récupéré, musiciens en goguette, les soundchecks auront une bonne heure de retard. Les voilà enfin réunis dans la salle vide, tout est au point : c'est gagné. Quoiqu'il advienne vous avez fait le nécessaire pour que le concert dont vous rêviez ait lieu. Retour en terrasse jusqu'à l'ouverture, le temps passe vite... et les voilà tous les cinq sur scène, visiblement à l'aise devant une assistance plus que fournie. Ashley reste en retrait, concentré. Tom attaque en première ligne pendant que Leanne attire regards et flashs de la majorité des mâles, tant pour sa bouille enfantine que pour sa voix cristalline. A de rares exceptions près, les spectateurs présents n'ont jamais entendu aucune de ces chansons... et ils apprécient. Et ils en redemandent. Le groupe prend son pied, vous êtes euphorique. Pari gagné.
C'est l'ensemble de ces petites choses, la contribution a un ensemble cohérent, qui crée le plaisir de le faire et qui vous laisse un peu triste et désœuvré une fois la fête terminée. Vivement la prochaine.
And the anxiety of doing the stuff we care about justice is still the sweetest and most joyful because it means something, and there is true comradeship and a slight bit of madness there. Fair ticket prices, all the money going to the bands, records sold at cost price, fanzines written with passion, free songs, travelling for popshows, drunken smiles, bands on your floor - beauty in the face of adversity. Indiepop as a public service. We have to keep going (Hey Hey Honeypop)
3 commentaires:
Ca m'aurait plu de découvrir les Red Shoe Diaries... :/
Vivement la prochaine ASN !
Classe! Franchement, papier qui fait envie. Et puis un article qui utilise le mot "baladeur", en 2010, moi je dis, c'est la classe ^
Haha, thanks !
A noter que la batterie était tenue par Mickael Feerick, le même qui mène Amusement Parks On Fire.
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