Le secteur culturel a ceci d'utile qu'il constitue une cible toute désignée lorsqu'il s'agit de réaliser des économies en période de crise, et les hausses locales des statistiques de prêt constituent un bouclier bien dérisoire pour contrarier ce phénomène. Les budgets d'acquisition étant déjà annuellement revus à la baisse, c'est désormais au tour des animations de contribuer à l'effort de guerre par le biais de ratios coût / fréquentation à respecter en guise d'objectifs.
Soucieux du devoir d'obéissance propre à tout fonctionnaire et tout à fait décidé à être bien considéré par les instances dirigeantes, je propose ici quelques suggestions destinées à rendre enfin les médiathèques "rentables" afin de les intégrer au mieux dans la vie économique de notre société. Pour ce faire le modèle des compagnies aériennes dites "low-coast" parait tout indiqué. Il convient ainsi, contrairement aux usages, de maintenir les tarifs d'inscription au plus bas niveau possible afin d'en faire un produit d'appel pour la clientèle. Attirée par ce critère ainsi mis en avant, elle sera mieux disposée à accepter la création de nombreuses surtaxes.
Toute action répondant à une demande particulière doit ainsi faire l'objet d'une tarification supplémentaire, telle qu'elle se pratique déjà partiellement dans certains lieux (ex : bibliothèques de Montréal). Le tarif psychologique d'un euro par acte sera d'autant mieux accepté que l'on fera miroiter une meilleure satisfaction de la demande par le biais de la sélection financière. Seront ainsi considérés comme payants tous les services ne relevant pas du prêt, à savoir :
- les réservations de documents
- les suggestions d'acquisition, dès lors que celles-ci auront été exaucées
- les prolongations de prêt
- le prêt de documents au delà du strict quota de base [forfait de 15€ par kg supplémentaire]
- le prêt de documents en absence de carte d'abonné et sur présentation d'une pièce d'identité
- les demandes de renseignements et recherches particulières [grille de tarification à élaborer en fonction du temps consacré par le professionel]
- l'accès aux services en ligne
- l'utilisation des places assises
- tout service non mentionné susceptible d'être développé à court, moyen et long terme
Financièrement votre,
3 commentaires:
cher Pitseleh ;-)
je trouve ton commentaire sur les mediatheques et leur financement tres bon.
Connais tu cette affaire autour de la médiathèque de Rouen en Normandie?
"Depuis deux mois, la crise couvait. En mai, la Médiathèque énervait Laurent Fabius, président la Communauté d'agglomération de Rouen. « Elitiste, excentré et inaccessible »,fulminait-il à propos de ce chantier engagé par l'ancien maire UMP, Pierre Albertini. « On paiera les dédits qu'il faudra, mais cette médiathèque doit être stoppée ».
Le 2 juillet, la nouvelle maire (PS) de Rouen, Valérie Fourneyron, décidait en conseil municipal de démolir purement et simplement le bâtiment imaginé par l'architecte Rudy Ricciotti (1). 15 des 47 millions d'euros de budget avaient déjà été engagés. Deux étages étaient construits. Socialement l'arrêt des travaux impactaient sur 140 ouvriers, mis sur le carreau. "
finalement; ils vont y installer les archives de la ville, des fonctionnaires et leurs chers papiers.
C'est accessoire cette anecdote, mais si parlant...
Bien à toi
kingem
Bonsoir !
J'avais lu un article à ce sujet il y a quelques temps mais j'avoue ne pas connaître tous les tenants et aboutissants. Tout ce gâchis vient-il d'une banale - et lamentable - opposition politique du style "celui qui était avant était nul" ou le projet était-il à ce point à côté de la plaque ?
Mais c'est un peu la mode désormais de consacrer des millions à l'architecture des médiathèques avant de faire constamment des économies de bouts de chandelle pour leur fonctionnement...
oui, il s'agit purement de discordes politiques, de batailles d'égo, au sujet d'une médiathèque qui n'existera pas et qui manque à la ville (surement une des seules villes de plus de 300000 habitants où il n'y a jamais eu de médiathèque)
50 millions, un batiment de maitre, pour y coller des archives ...
je pense que ce cas flagrant de gaspillage dans le domaine culturel n'est pas isolé.
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