mercredi 23 avril 2008

Deezer en médiathèques : oui, mais pas sur

Tout le monde y a pensé en même temps : utiliser les bons services de Deezer.com pour établir des playlists en streaming, afin d'offrir aux usagers un meilleur service d'écoute sur place ou via un catalogue informatisé. Intéressant en effet, mais... Passons sur le manque de stabilité du service (Deezer connaît des ratés depuis quelques semaines) ainsi que sur son manque d'exhaustivité (même si le choix reste tout à fait conséquent) pour s'intéresser au récurrent problème de la législation.
Deezer fait état d'accords signés avec la Sacem pour que les internautes puissent bénéficier de l'écoute gratuite des titres diffusés par le biais du site. Jusqu'ici tout va bien, mais la lecture attentive des conditions d'utilisation de Deezer rend la situation moins claire. Outre la traditionnelle limitation de responsabilité du site (reportée sur ses utilisateurs), on y trouve ces mentions :
Ce service ne permet l'écoute des Enregistrements que dans le cadre du cercle de famille de sorte que toute utilisation du Site en vue de la communication au public hors du cercles de famille des Enregistrements est expressément interdite. [...]

En clair : ce n'est pas clair. On peut choisir de pousser ses investigations (comme l'a fait Bibliobsession, à qui Radionomy a visiblement signifié l'impossibilité légale d'utiliser le service), jouer sur le doute ou tout simplement transgresser la législation par commodité (comme le font les nombreuses bibliothèques qui acceptent dons et remplacements de DVD personnels provenant de grandes surfaces).
(En attendant que les interrogations soient aplanies, je me contente pour ma part d'ajouter un lien vers les pages Myspace officielles des artistes au sein des notices informatisées. C'est déjà ça)

dimanche 20 avril 2008

Loi DADVSI et petites exceptions

Concours dans un mois rimant avec révisions à tout va, je ne cesse de me rafraichir la mémoire sur un maximum de sujets. Et la relecture de la loi DADVSI fut loin d'être inutile, vu qu'un passage honteusement oublié m'a immédiatement sauté aux yeux :

Un ajout au 8° de l'article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle dispose : « Les actes de reproduction spécifiques effectuées par des bibliothèques accessibles au public, des musées ou par des services d'archive, qui ne recherchent aucun avantage commercial ou économique direct » sont autorisés à la condition de ne pas « porter atteinte à l'exploitation normale de l'œuvre ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur ».

Une idée me vient en tête : cette ravissante exception nous permettrait-elle de proposer, d'une manière ou d'une autre, des oeuvres récentes rendues tristement indisponibles par la malchance ou les lois du marché ? Oui selon Wikipedia, qui ajoute :

Par conséquent, la mise à disposition de la version numérisée de toute œuvre qui n'est plus disponible à la vente est possible pour les bibliothèques (œuvres non tombées dans le domaine public, mais ne figurant plus dans les catalogues d'ouvrages disponibles). Pour les ouvrages non tombés dans le domaine public, la numérisation de ces ouvrages supposerait l'obtention préalable d'une autorisation des éditeurs et des auteurs.

Dear God, voilà qui serait pour le coup plus qu'alléchant. Peut-être pourrions nous sauver les traductions françaises du mythique "Rapaces" de Frank Norris, et les nouvelles fantastiques de la grande Shirley Jackson. Ou l'inusable "Crazy Rythms" des Feelies. Ou l'anthologie "There's Gonna Be A Storm" de Left Banke. Et tant d'autres... à condition que ayant droits et municipalités de tutelle jouent le jeu.


mardi 8 avril 2008

Language Of Flowers - Songs about you [2004]
















Label : l'incomparable Shelflife Records
Indice PCDM : 2.24 - Pop indie

Il y a des chansons magiques, de celles qui vous giflent dès la première écoute. De celles qu'on se passe des dizaines de fois en boucle, de celles dont on se demande comment diable on a pu vivre sans. Et lorsque j'ai lancé un clic curieux pour découvrir Language Of Flowers, j'ai su immédiatement que "Tara mascara" en faisait partie. L'incomparable sensation de décoller dès la première seconde, de rebondir sur la batterie, d'anticiper chaque note... Rien de vraiment original ici pourtant, je pourrais même dire que j'ai déjà entendu "Tara Mascara" cent fois dans le passé à travers d'autres titres. Ceux de Lush pour ce chant féminin décidé et un rien voilé. Ceux des Smiths pour cette pluie d'arpèges qui abreuve une solide ligne électrique que ne renieraient pas les Field Mice. Ceux de dizaines de groupes qui n'ont jamais percé et ne perceront jamais pour cette naïveté touchante. Et même à travers "De l'importance d'être Constant" du grand Oscar Wilde pour ce texte à l'hommage évident. Entendue cent fois donc, mais rien n'y fait : "Tara mascara" est, à mes oreilles, une grande chanson pop.
Et les autres titres, me direz-vous ? Tout simplement une démonstration de ce que la twee pop peut avoir de charmant et d'accrocheur lorsqu'elle est bien jouée, sautillante, sérieuse, désabusée, secondaire autant qu'indispensable. Personne ne citera jamais Language Of Flowers parmi les plus grands groupes de la décennie... mais dieu sait qu'ils rendent les journées meilleures.

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