samedi 20 août 2011

Brideshead - Comeback [2010]

Label : Shelflife

Découvrir un groupe à l'occasion d'un disque de reformation tient de la roulette russe tant l'exercice est casse-gueule (demandez donc à House Of Love). Les Go-Betweens avaient réussi un coup de maître en la matière avec "Ocean Apart", sauf qu'on parle là de la plus brillante paire de compositeurs que l'Australie ait produite. Pas d'un groupe allemand inconnu au bataillon et n'ayant à son actif qu'un album sorti dix ans plus tôt. Brideshead donc. Sauf que :


La guitare est parfaite. La batterie sonne exactement comme il faut. Le chant dégage une douceur idéale, une compassion qui fait de Love In June la chanson de rupture la plus réconfortante qui soit. Le genre de chanson dont la simple pensée me colle le sourire, bref une pépite. L'hameçon nécessaire pour me faire commander ce petit EP qui vaut bien ses frais de port mastocs : good choice. C'est concis, pop et tout à fait charmant, gorgé de guitares jangly et de mélodies qui attachent comme une bruine écossaise. J'espère avoir bientôt l'occasion de les voir live pour sautiller sur The World Stopped Turning et fredonner le refrain de Me And The Stars avec le même sourire aux lèvres.

dimanche 14 août 2011

Souvenirs d'Indietracks

C'est peu dire que j'attendais depuis longtemps ce retour dans les prés du Derbyshire. Indietracks ne change pas. Les popkids flânent entre les trois scènes, enquillent les real ale, passent d'un train à l'autre et s'échangent mixtapes et potins. Plaisir de retrouver des dizaines de têtes connues avec la sensation déroutante de jouer les billes de flipper au gré de rencontres impromptues et toujours trop courtes. See you later! Cette cuvée 2011 m'a permis de voir enfin Butcher Boy et Very Truly Yours sur scène pour des concerts à la hauteur de leurs superbes chansons. Et si je regrette un faible nombre de découvertes, j'en garde encore des souvenirs qui valent bien les heures confiées à Eurostar et East Coast.

Vendredi, 20h(?)
Le manque de sommeil me coupe déjà les jambes lorsque je retrouve Tom et Rob de Red Shoe Diaries qui m'offrent un exemplaire de leur nouvel EP. J'attendais de l'avoir dans les mains depuis des mois, et les notes de pochette m'ont réservé une surprise de taille :

Tandis que je restais bouche bée devant ces remerciements inattendus, Tom se fit un plaisir d'en remettre une couche en expliquant que leur concert parisien avait compté dans la progression du groupe ; qu'ils avaient été réellement touchés par cette invitation, la première en dehors de Grande-Bretagne. Pas sur qu'ils l'aient été autant que moi en lisant ces deux dernières lignes. Y a-t-il un sens à ces heures passées à préparer, accueillir, vérifier, stresser, promouvoir ? Ce ne sont que des petits concerts après tout... mais je sais à présent qu'ils peuvent être importants. Deep down in the place where music makes you happier.

samedi, 19h30. Help Stamp Out Loneliness
Je n'ai pas hésité longtemps avant de sacrifier Math & Physics Club pour revoir les auteurs de mon album fétiche de 2011. Visuellement au top. Placés à l'arrière, le triangle des garçons monte le mur du son tandis que les filles attaquent, claviers et chœurs en première ligne. Tout au centre, Lucille D. Campbell est toujours irrésistible de classe. Sur le dernier titre, le concert passe d'excellent à orgasmique : Split Infinitives, ou sept minutes irrésistibles. C'est le moment choisi par un ballon, puis un parapente, pour survoler la scène à basse altitude tandis que les guitares ferraillent toujours. Les garçons prennent les chœurs en guise de final, bien trop près du micro, pour un fou rire général. Épique, et top.

Went out for the weekend, it lasted forever
Got high with my friends, it's officially summer

samedi, 20h30. The Hidden Cameras
Les musiciens sont là, le public grossit de minute en minute, et rien ne se passe. La brusque coupure de courant survenue pendant Help Stamp Out Loneliness est plus grave que prévue et les mauvaises nouvelles arrivent : plus de générateur pour la grande scène, le concert aura lieu en fin de soirée sur la Indoor Stage... Alors que les spectateurs s'éloignent, les Hidden Cameras nous offrent le plus beau moment du weekend. Attrapant guitare, violoncelle et flûte, ils tentent crânement un set totalement unplugged : pas de micro, pas d'ampli. Et les centaines de témoins chanceux d'affluer, silencieux, pour saisir cet instant. A Miracle. Indeed.



dimanche, 18. White Town

Encore souriant du concert de Haiku Salut dans la Church Stage, je surveille l'heure pour ne pas manquer un set surprise de White Town... dans la tente de mershandising. Traquenard. Achat du disque de Haiku Salut et discussion avec les trois demoiselles du groupe, retrouvailles de Heather et Matthew (Big Pink Cake) pour de nouvelles acquisitions. Je réalise alors que Jyoti alias White Town est en place juste dans mon dos et je m'assois alors qu'il égrène ses premières notes, dégageant encore une fois une gentillesse désarmante. En voilà un qui sait instaurer une ambiance en un tour de main. La petite nouvelle Cut Out My Heart est jouée, tout comme l'inoubliable... Your Woman



dimanche, 23h. 
Le weekend touche à sa fin, et c'est remis d'aplomb par un curry et une agréable pause au wagon-restaurant que nous nous glissons dans le poussiéreux Marquee pour profiter du DJ set des Grecs de The Boys Who Couldn't Stop Dreaming. Les garçons nous offrent une playlist bétonnée et cette dernière heure nous voit danser et jouer les pois sauteurs sur St Christopher, Crystal Stilts, The Sunnyboys et autres bombes pop. La fraîcheur nocturne nous cueille hilares et couverts de sueur pour attraper le dernier train-navette direction la gare de Swanwick. On n'aurait pu demander meilleur final.

Meilleurs concerts vus : The Garlands, Very Truly Yours, Haiku Salut, Help Stamp Out Loneliness, Withered Hand, Butcher Boy, Just Handshakes (We're British), The Wendy Darlings, White Town, Pocketbooks.

jeudi 11 août 2011

Retour sur... Betty & the Werewolves


J'avais déjà écrit au sujet de Betty & the Werewolves il y a quelques temps et là, sans motif particulier, j'ai juste envie de remettre le couvert. Pour leurs chansons tout d'abord, tant il est rare qu'un album récent m'ait offert autant de coups de cœur successifs. David Cassidy, incontournable d'un bon DJ set. Paper Thin, single quasi parfait. The Party et Euston Station, jouées pied au plancher. Tu Veux Jouer, où la souriante Emily s'essaie à la langue de Molière et Bénabar. Good As Gold, si proche de Talulah Gosh avec son beat emprunté à Be My Baby. Werewolves, saccadée, qui reprend son souffle le temps d'une somptueuse envolée façon Lush. Et ces derniers jours, Heathcliff et son indispensable énergie. Ces ravissantes vignettes punk-pop soufflent leur première bougie avec le même enthousiasme. 

Et il y a bien sur les concerts. Indietracks, Glasgow Popfest... et notre Another Sunny Night. Où Laura et Emily maintiendront leur engagement là où des groupes tout aussi consciencieux auraient déclaré forfait : plus que deux membres sur quatre présents à la veille d'un concert à l'étranger. "Mais on jouera !" répétait Laura. Et ce fut chose faite avec une prestation incendiaire dans un International empli jusqu'au plafond et au delà, l'infatigable Emily gardant la guitare pour accompagner Tender Trap dans la foulée. Et aujourd'hui ? Quelques récents changements de line-up, toujours des concerts et, de mon côté, l'attente de nouvelles chansons de la part de mes Anglaises préférées. Deep thanks.



lundi 8 août 2011

My Favorite - The Happiest Days Of Our Lives [2003]


Chemins tortueux de la découverte : bien que mes amis soutiendront bientôt m'en avoir parlé des dizaines de fois, je ne me souviens pas avoir lu le nom de My Favorite avant hier soir. Sur facebook plus précisément où une connaissance espagnole (pour ne pas changer) a posté une vidéo sur laquelle j'ai cliqué en croyant avoir affaire... au groupe Burning Hearts. Fail.
(oh, une jolie fille avec un melodica. pleonasme)

Le temps de réaliser mon erreur j'étais déjà piégé et ce malgré l'ironie de fondre aujourd'hui sur un album ainsi nommé - non pas que je passe les pires jours de ma vie, mais ils ne comptent assurément pas parmi les meilleurs. Mais ces chansons m'ont laissé bouche bée dès la première écoute : Burning Hearts, The Suburbs Are Killing Us, Rescue Us (ce final...), Le Monster, pour ne citer qu'elles, affichent une intensité remarquable. Le chant à deux voix et les lignes de claviers appellent une ambiance sombre où sont conviés les Smiths et le Velvet. C'est profond et d'une tristesse désarmante, on se laisse faire sans discussion.  

But what could we paint when all we see is rain? The suburbs are killing us. Asleep when we should be dancing. Leave your masterpiece unfinished.  Asleep when we should be dancing all night long

Passer à côté d'un groupe pendant des années, tomber dessus par hasard et l'adopter dès les premiers instants. Il est fort probable que je me retrouve vite acquéreur de l'ensemble de leur discographie. Possible aussi que je m'en lasse dans quelques mois quand ce sentiment de perfection se sera étiolé, et pas grave. Là, tout de suite, ils sont exactement ce dont j'ai besoin.

jeudi 4 août 2011

Haiku Salut - How We Got Along After the Yarn Bomb [2011]


Outre d'autres qualités, Indietracks s'attache à donner un aperçu des forces vivres de l'indiepop sans se limiter à tel ou tel sous-genre musical. C'est ainsi qu'après les avoir découvertes via la compilation du festival, j'ai eu la chance de voir Haiku Salut jouer dans la Church Stage du site pour m'offrir le coup de cœur du weekend. Difficile d'imaginer un meilleur cadre pour profiter de ces chansons instrumentales nourries tant d'instruments variés (pas moins de 12 musiciens accompagnaient les trois demoiselles pour cette performance spéciale) que d'une vraie délicatesse. Basés sur le clavier et de magnifiques lignes d'accordéon, ces titres évoquent le meilleur de Tiersen ("Snaffle") tout en lorgnant parfois sur des sonorités d'Europe de l'Est. Ni pop, ni folk, ni tout à fait post rock la musique d'Haiku Salut berce et hypnotise, ode moderne à la rêverie. Et cerise sur le gâteau, un livret aussi mignon que coloré s'ajoute aux quatre titres de ce trop court mini-CD dont on espère d'aussi jolis successeurs.