mercredi 21 avril 2010

Médiathèques : vous reprendrez bien un peu de rentabilité ?

Le secteur culturel a ceci d'utile qu'il constitue une cible toute désignée lorsqu'il s'agit de réaliser des économies en période de crise, et les hausses locales des statistiques de prêt constituent un bouclier bien dérisoire pour contrarier ce phénomène. Les budgets d'acquisition étant déjà annuellement revus à la baisse, c'est désormais au tour des animations de contribuer à l'effort de guerre par le biais de ratios coût / fréquentation à respecter en guise d'objectifs.

Soucieux du devoir d'obéissance propre à tout fonctionnaire et tout à fait décidé à être bien considéré par les instances dirigeantes, je propose ici quelques suggestions destinées à rendre enfin les médiathèques "rentables" afin de les intégrer au mieux dans la vie économique de notre société. Pour ce faire le modèle des compagnies aériennes dites "low-coast" parait tout indiqué. Il convient ainsi, contrairement aux usages, de maintenir les tarifs d'inscription au plus bas niveau possible afin d'en faire un produit d'appel pour la clientèle. Attirée par ce critère ainsi mis en avant, elle sera mieux disposée à accepter la création de nombreuses surtaxes.

Toute action répondant à une demande particulière doit ainsi faire l'objet d'une tarification supplémentaire, telle qu'elle se pratique déjà partiellement dans certains lieux (ex : bibliothèques de Montréal). Le tarif  psychologique d'un euro par acte sera d'autant mieux accepté que l'on fera miroiter une meilleure satisfaction de la demande par le biais de la sélection financière. Seront ainsi considérés comme payants tous les services ne relevant pas du prêt, à savoir : 
  • les réservations de documents
  • les suggestions d'acquisition, dès lors que celles-ci auront été exaucées
  • les prolongations de prêt
  • le prêt de documents au delà du strict quota de base [forfait de 15€ par kg supplémentaire]
  • le prêt de documents en absence de carte d'abonné et sur présentation d'une pièce d'identité
  • les demandes de renseignements et recherches particulières [grille de tarification à élaborer en fonction du temps consacré par le professionel]
  • l'accès aux services en ligne
  • l'utilisation des places assises
  • tout service non mentionné susceptible d'être développé à court, moyen et long terme

Financièrement votre,

lundi 12 avril 2010

The Garlands : indiepop explosion !

Trois secondes de concert et je les aimais déjà : le charme des Garlands agit sans attendre, tout comme leurs chansons. Avec une durée moyenne sous la barre des deux minutes vous ne trouverez pas ici d'intros vaporeuses, de solo ou de longues plages éthérées. Ecouter les Garlands revient à dévorer un recueil de nouvelles... ou à affronter un mi-lourds qui cherche le K.O dès le premier round. Une efficacité redoutable concoctée par Roger Gunnarson qui claque un son compact, batterie sèche, basse en avant, attaques de guitares hérissées d'arpèges pour propulser la douce voix de tête de Christin Wolderth toute en changements d'appuis, cherchant constamment le meilleur angle de frappe pour coincer l'auditeur (You never notice me, superbe). Également en charge des textes, elle y célèbre un véritable culte des relations filles-garçons façon girls groups 60's à une différence près : jamais le "You" ne se laisse approcher. Too bad.



Commander :
Open arms / Tell me [Atomic Beat]- split 45trs w/ The Sugarplums
The Garlands EP [Cloudberry / Cosy recordings]



lundi 5 avril 2010

Découvertes pop 80's : une discographie commentée

Améliorer la médiation, jouer l'interface entre usager et collections, apporter une plus-value et une expertise, faciliter les découvertes, transmettre : depuis plusieurs années, nombre de médiathèques recentrent leurs efforts sur ces points primordiaux. Quel est l'intérêt de posséder des fonds rares et/ou des notices impeccables si la majorité du public ne peut y avoir accès ? D'où la nécessité pour le discothécaire de prendre la casquette d'éditeur : exemple avec cette discographie commentée proposée voici quelques temps à nos usagers.

Cliquez pour consulter la discographie

Choix du format : réduit afin de tenir dans n'importe quel sac, à l'italienne par souci d'originalité et afin de faciliter la mise en page. Chaque page du cahier propose ainsi deux chroniques de disques.

Choix de la couverture : mon chat (what else ?)

Choix des disques commentés : un souci récurrent, plaire à tous les publics. Des disques très peu connus (Virginia Astley, Savage Republic...) pour satisfaire le spécialiste, accompagnés de références établies (The Stone Roses, The Pastels...) pour attirer l'amateur curieux comme le novice. Le tout conclu par une sélection de documents portant sur le thème choisi.

Impact constaté :
Au niveau des collections ainsi mises en avant, on note une grande progression des prêts : certaines références endormies en réserve depuis des années ont ainsi été empruntées à plus de 12 reprises en moins d'un an.
La réaction des usagers s'est également révélée positive. Plusieurs réimpressions ont été nécessaires pour satisfaire les demandes, atteignant 200 exemplaires pour ce seul exemple. De nombreuses appréciations orales et écrites témoignent de la satisfaction manifestée.

Liste des artistes figurant dans ce recueil : Virginia Astley, Aztec Camera, Black Flag, The Chameleons, The Chills, Christian Death, Cocteau Twins, Dinosaur Jr, Felt, The Field Mice, Fire Engines, Galaxie 500, The Go-Betweens, Gun Club, Hüsker Dü, Bruce Joyner & The Unknowns, Mick Karn, The Lilac Times, The Lines, Marine Girls, Martha & The Muffins, The Monochrome Set, My Bloody Valentine, The Pale Fountains, The Pastels, The Prisoners, The Replacements, Savage Republic, Screaming Trees, The Sound, Squeeze, The Stone Roses, June Tabor, Television Personalities, Tones On Tail, The Vaselines, Young Marble Giants.